Dix ans après l’annexion russe, la Géorgie attend toujours son adhésion à l’OTAN
Les ministres des Affaires étrangères polonais, lituanien, letton et ukrainien ont participé aux commémorations de l’invasion russe de 2008 en Géorgie. Ils espèrent une adhésion rapide à l’OTAN.
Les ministres des Affaires étrangères de la Pologne, de la Lettonie, de la Lituanie et de l’Ukraine ont fait une apparition commune lors des commémorations en Géorgie. Ils ont rappelé les événements du 7 août 2008, quand la Russie a envahi militairement la petite république du Caucase, forçant 150 000 personnes à fuir leurs foyers et entrainant la mort de 400 soldats géorgiens.
Comme en Crimée, la Russie est intervenue pour soutenir les mouvements indépendantistes dans les provinces d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, qui échappent depuis au contrôle de Tbilissi. Des troupes russes y sont toujours stationnées. Seuls la Russie, le Vénézuéla, le Nicaragua, Nauru et la Syrie ont reconnu l’indépendance de ces deux territoires.
Les ministres ont également publié une déclaration commune exigeant « la pleine application de l’accord de cessez-le-feu », la participation au processus de Conversations internationales de Genève et l’accès d’une mission européenne aux territoires occupés.
« De concert avec les autorités géorgiennes, nous voudrions rappeler au monde que l’indépendance de la Géorgie a été bafouée, que des milliers de familles ont été chassées de chez elles et que des centaines de personnes ont été tuées et blessées », a souligné le ministre polonais des Affaires étrangères, Jacek Czaputowicz.
« Nous voulons vous rappeler la première agression militaire d’un pays voisin souverain dans l’histoire européenne d’après-guerre, et l’occupation de son territoire, qui continue à ce jour », a-t-il ajouté.
Le ministre a aussi cité l’ancien président polonais Lech Kaczynski, qui s’était rendu à Tbilissi en 2008 avec ses homologues estonien, letton, lituanien et ukrainien, pour soutenir la Géorgie après l’invasion et avait fait une déclaration qui s’est depuis en partie avérée : « Nous savons très bien qu’aujourd’hui c’est la Géorgie, demain l’Ukraine, après-demain les pays baltes, puis peut-être mon pays, la Pologne ».
« Ces mots, qui se sont malheureusement révélés partiellement prophétiques et semblent toujours d’actualité aujourd’hui », a regretté le ministre. « La politique d’agression que mène la Russie dans la région et le manque de volonté de gérer les conflits causés par le Kremlin sont une menace grave contre l’ordre européen et le respect du droit international. »
Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevicius, a pour sa part insisté sur la nécessité de faire jouer pleinement la solidarité et le soutien du Partenariat oriental, étant donné que la Russie occupe également le territoire ukrainien de la Crimée.
« Nous voulons aussi vous rappeler que ce qui s’est passé en Géorgie, où 20% du territoire a été occupé, ne doit pas être répété, que nous sommes parfois trop faibles dans nos réactions », a-t-il ajouté.
Pour son homologue letton, Edgars Rinkevics, il est toujours aussi important de rappeler au monde qu’il y a dix ans le droit international et l’ordre public ont été violés en Géorgie. Il estime que l’UE a fait une « grosse erreur » en laissant passer cet épisode sans conséquence et que « nous devons tout faire pour éviter que cela ne se reproduise ».
Rapprochement de l’OTAN
Les deux pays baltes et la Pologne ont assuré la Géorgie qu’ils appuyaient fermement leur adhésion à l’OTAN.
« Cette visite ne sera pas seulement symbolique, nous parlerons aussi avec nos collègues, le président, le Premier ministre et le ministre géorgien des Affaires étrangères, de la manière précise dont nous pouvons les soutenir dans leur coopération avec l’UE et l’OTAN », a ajouté Edgars Rinkevics.
Au début de l’été, les dirigeants de l’OTAN ont discuté du resserrement de leurs liens avec la Géorgie et l’Ukraine lors d’un sommet à Bruxelles.
Les pays d’Europe de l’Est, qui faisaient autrefois partie de la sphère d’influence de l’Union soviétique, défendent depuis des années l’adhésion des deux pays. Les règles de l’Alliance empêchent toutefois les pays ayant des conflits territoriaux en cours à adhérer.
Une enquête menée récemment par le Georgian National Democratic Institute (NDI) a révélé que les Géorgiens soutiennent de plus en plus une adhésion à l’OTAN et à l’UE.
Alors qu’environ 75 % des habitants se sont déclarés favorables à une éventuelle adhésion de la Géorgie à l’OTAN, 81 % se sont exprimés pour l’adhésion à l’UE.
Depuis 2008, lorsque les dirigeants de l’OTAN ont promis à la Géorgie qu’elle rejoindrait un jour l’UE et l’OTAN, le rêve occidental de la république caucasienne constitue une source de colère pour son voisin du nord, la Russie.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigory Karasin, a ainsi déclaré à l’agence de presse russe TASS que Tbilissi et d’autres capitales mondiales devraient tirer les conclusions des événements d’août 2008 et comprendre que tout acte d’agression entraînera inévitablement des sanctions.
Lundi, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a indiqué que toute décision future de l’OTAN d’admettre la Géorgie au sein de l’Alliance « pourrait provoquer un terrible conflit ».
La semaine dernière, le président, Vladimir Poutine, a aussi dénoncé les tentatives de l’OTAN de déployer de nouvelles bases et infrastructures militaires près des frontières de la Russie lors d’un discours aux diplomates russes, à Moscou.
« Nous répondrons de manière appropriée à ces mesures agressives, qui constituent une menace directe pour la Russie », a-t-il averti.
(Faire rentre la Géorgie, sérieux, c'est dire aux russes, "on vous encule et fermez votre gueule !" Qui accepterait ? Mais, si, les géorgiens sont cons à ce point là, c'est leur sang qui va couler, pas celui des européens. note de rené)
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