Les pays européens résistent au compteur connecté
Par : Christelle Guibert | Ouest-France
1 août 2018 (mis à jour: 1 août 2018)
Équiper les foyers de compteurs intelligents est l’une des mesures de l’UE pour économiser l’énergie. Mais tous les États membres ne l’appliquent pas à la même vitesse. Un article de notre partenaire, Ouest France.
L’Italie, la Suède, l’Estonie et la Finlande ont déjà atteint l’objectif de développement des compteurs électriques connectés de type Linky, avant les dates butoirs fixées par l’UE : à savoir un taux d’équipements de 80 % en 2020, de 100 % en 2022.
Rome a précédé la directive européenne, en lançant dès 2001 son projet Telegestore. La société d’électricité Enel (privatisée en 1999) a investi 2,1 milliards d’euros pour déployer 30 millions de compteurs et offrir des tarifs préférentiels à ses clients les plus économes. Résultat : Enel aurait déjà rentabilisé sa mise de fonds, notamment « grâce à la réduction des fraudes dans tout le pays », note La Repubblica. Le pays est équipé à 100 %.
Mobilisée dès 2003, la Suède affiche un beau 99 %, « avec un fort taux de satisfaction, note le spécialiste Thierry Legrand, du site Les smartgrids. Il prouve le leadership suédois sur le développement des villes intelligentes et basse consommation, comme Stockholm. »
La carte des bons et des mauvais élèves européens pour l’équipement de leurs foyers en compteurs de type Linky. | INFOGRAPHIE OUEST-FRANCE
Où se situe la France ?
Malgré des résistances locales fortes à Linky, la France fait partie des pays bien placés pour atteindre l’objectif européen.
Tout comme le Royaume-Uni – qui poursuit les installations malgré le Brexit -, le Luxembourg, l’Espagne, le Danemark, la Grèce et les Pays-Bas, ces derniers ayant toutefois légèrement reculé, en levant les sanctions prévues initialement contre les citoyens qui refuseraient le nouveau compteur.
La carte des bons et des mauvais élèves européens pour l’équipement de leurs foyers en compteurs de type Linky. | INFOGRAPHIE OUEST-FRANCE
Qui sont les « mauvais » élèves ?
Selon un récent rapport de la Commission européenne, quatre pays rechignaient à une généralisation des compteurs de type « Linky » : le Portugal, la Belgique, la Lettonie et la République Tchèque. Six autres pays n’avaient pas encore pris de décision : Pologne, Roumanie, Slovénie, Hongrie, Bulgarie et Chypre.
Depuis, la Belgique s’est ravisée. Les trois grandes régions viennent de voter pour. « Le prix de ces compteurs a diminué. Ils constituent l’une des réponses au défi de la transition énergétique », estime Brugel, le régulateur bruxellois de l’électricité. Ce dernier a reçu l’aide du Conseil supérieur de la Santé.
« La puissance d’émission de ces compteurs semble inférieure à celle d’un routeur wifi, soit 100 MW en moyenne. À plus de 50 cm ou 1 m de cet émetteur d’ondes, on peut être tranquille », assure le médecin Jacques Vanderstraeten, à nos confrères d’RTL Belgique.
Qui galère ?
L’Allemagne et l’Autriche. Le pays d’Angela Merkel freine des quatre fers. Il doit composer avec plus de 800 entreprises de distribution d’électricité et quatre gestionnaires de réseaux.
En Autriche, c’est la peur des citoyens d’être piratés via leur compteur connecté – ou pire, que celui-ci indique aux voleurs que les propriétaires de la maison sont absents – qui a fait reculer le gouvernement. Alors qu’il avait promis un taux de 95 % en 2019, à la Commission (voir infographie), seuls 8,5 % des foyers autrichiens étaient équipés fin 2017 !
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