lundi 13 août 2018

Le pipeline TransMountain : une coûteuse bombe à retardement (Canada)

14 juin par Fédération des femmes du Québec

La Fédération des femmes du Québec condamne l’engagement du gouvernement libéral de Justin Trudeau d’acheter le pipeline TransMountain pour 4,5 milliards de dollars.
Les engagements du gouvernement libéral
Ce projet va à l’encontre des engagements qu’il a pris lui-même en 2015, lors de la conférence de Paris COP21, pour lutter contre les changements climatiques et la réduction des gaz à effet de serre. De plus, en allant de l’avant avec ce projet d’oléoduc, le gouvernement libéral fait preuve de mépris envers la volonté des populations autochtones, québécoise et canadienne. Des communautés autochtones disent non à ce projet qui doit passer sur leurs territoires non cédés, bafouant leurs droits territoriaux. Le gouvernement fédéral ne les écoute pas, comme il écarte sans considération l’avis de la population de Colombie-Britannique sur sa propre sécurité environnementale.
Cet arbitrage douteux entre l’économie et l’environnement est réalisé en utilisant des fonds publics transférés vers des compagnies privées pétrolières : c’est une insulte à l’égard de la population canadienne, de plus en plus soucieuse de se tourner vers les énergies renouvelables et de prendre soin de la terre pour les générations à venir.

L’extractivisme et les femmes
La Fédération des femmes du Québec estime que ce projet perpétue la logique coloniale, polluante et antidémocratique des projets extractifs. La FFQ ne peut rester silencieuse devant ce nouveau scandale. Il y a un mois, durant la rencontre « Femmes en résistance face à l’extractivisme » à Montréal, des femmes de quinze pays et trois continents, pour la plupart autochtones, ont dénoncé la nocivité des entreprises extractivistes sur la santé et la vie des populations, particulièrement des femmes.
Les femmes autochtones subissent une augmentation des violences sexuelles et physiques lorsque les industries extractives opèrent près de leurs communautés et territoires, selon James Anaya, Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones aux Nations Unies jusqu’en 2014. De plus, lorsqu’il y a des catastrophes environnementales, il est reconnu que le poids des soins retombe démesurément sur le dos des femmes.
La FFQ ne veut pas de cette coûteuse bombe à retardement. Si le gouvernement a encore du respect pour la démocratie, s’il y a une parcelle de vérité dans ses engagements pour la réconciliation avec les Premières Nations, pour écouter la voix des femmes et pour freiner les changements climatiques, il doit revenir sur sa décision.

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