Italie, Portugal : ces économistes qui plaident pour une sortie de l’euro (Union Européenne)
source : Agoravox
Bien sûr, l’idée semble être sortie du débat public, deux de ses principaux promoteurs politiques en France ayant choisi piteusement de capituler sous les vents dominants des sondages et de la pseudo bien-pensance entre les deux tours en 2017. Pourtant, le débat se poursuit, ailleurs, avec Joao Ferreira do Amaral, un économiste Portugais, et Joseph Stiglitz, au sujet de l’Italie.
Cette monnaie qui n’aurait jamais du voir le jour
Joao Ferreira do Amaral s’était opposé à l’euro dès le début. En 2013, il avait écrit un livre intitulé « Pourquoi nous devons sortir de l’euro », alors devenu un best seller dans son pays, un économiste de plus dénonçant cette monnaie unique européenne. Dans le FigaroVox il y rappelle que « le bilan économique du Portugal depuis la création de l’euro est une déception générale », soulignant que la monnaie unique européenne est trop chère pour son pays. Plus fort encore, il soutient que « l’euro affaiblit les Etats nationaux, qui deviennent dépendants des marchés financiers, et, en conséquence, les démocraties (…) l’origine de la plupart des problèmes dans l’Union tient à sa seule monnaie ».
Mais le long texte de Joseph Stiglitz « Comment sortir de la zone euro – L’Italie a raison d’envisager de quitter la monnaie unique européenne » est encore plus remarquable, sans doute un des meilleurs textes écrits sur le sujet. Le « prix Nobel d’économie » 2001 démonte littéralement les dysfonctionnements du monstre monétaire européen, soulignant qu’il n’y a pas d’issue, que les pays du Sud devrait en partir et propose même un guide de sortie ! Il souligne que la monnaie unique prive les pays comme l’Italie de deux mécanismes d’ajustement économique clés : le contrôle des taux d’intérêt et des taux de changes, plaçant en plus des contraintes fortes sur les dettes et les déficits.
Il souligne que le résultat a été une croissance plus faible, notamment dans les pays moins forts, tout en accroissant les divisions. Il plaide pour une sortie de l’Allemagne, qui provoquerait une forte appréciation du mark et donc un rééquilibrage de la balance commerciale déséquilibrée de Berlin. Mais parce que l’Allemagne ne le fera jamais, l’Italie doit faire ce que la Grèce n’a pas osé faire. Pour lui, « les bénéfices pour l’Italie de quitter l’euro, sont clairs, simples et considérables » : la dévaluation de la lire réduirait ses importations, accélèrerait sa croissance et réduirait le chômage. Il plaide pour une restructuration massive des dettes et une conversion simple des dettes en lire.
S’il rappelle que la sortie aurait un coût, il souligne que si l’économie Italienne avait cru au même rythme que le reste de la zone euro, le PIB du pays serait 18% plus haut. Il conclut : « en l’absence d’un changement de direction de l’UE au global, l’Italie doit se rappeller qu’il y a une alternative à la stagnation et qu’il y a des moyens de quitter la zone euro, où les bénéfices dépasseraient les coûts. Si le nouveau gouvernement Italien gérait bien une telle sortie, l’Italie s’en sortirait mieux, ainsi que le reste de l’Europe ». Malheureusement, cette tribune militante d’un « prix Novel d’économie » n’a connu qu’un écho dérisoire en France, où la pluralité du débat n’est plus une vertu.
Merci en tout cas à ces économistes de nous rappeler à quel point la monnaie unique européenne est un véritable monstre monétaire et institutionnel, affaiblissant autant les économies et les démocraties des pays européens, à l’exception de l’Allemagne. Tôt ou tard, ce château de cartes s’effondrera. Mais que de temps perdu, et que d’utiles souffrances, notamment en Europe du Sud…
(L'Euro est une monnaie faite pour des entreprises qui vendent à l'international et qui tue le tissu économique national et régional. note de rené)
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