Décidément, cette farce de mauvais goût qu’est l’affaire Skripal marquera les manuels de relations internationales, comme l’évènement caractéristique de la décadence de la diplomatie européenne. Alors que la Russie a demandé la réunion de l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) aujourd’hui, le comportement de la Grande-Bretagne, qui fait de plus en plus penser à un mauvais épisode de Benny Hill, botte en touche la réunion la concernant. Il n’y a donc aucune preuve à présenter? Mais y a-t-il seulement eu empoisonnement?
Dans un monde où soi-disant la réalité n’existe pas, celle-ci rattrape dangereusement la fiction, dangereusement pour le Gouvernement britannique. Le laboratoire de Porton Down a identifié l’agent comme étant une substance chimique militaire, mais il n’était pas de sa compétence d’en identifier la provenance. Ils ont transmis leurs résultats au Gouvernement britannique, qui possède soi-disant d’autres éléments permettant d’identifier la provenance.
Il s’agirait donc d’un gaz militaire. Mais d’un gaz … qui ne tue pas. Première grande découverte, puisque le policier se porte à merveille, que la fille commence à apprendre le texte qu’elle devra lire devant les caméras et que l’espion/ex-espion/ russe / britannique est stablement dans le coma.
Bref, il va falloir croire tout le monde sur parole, puisque à la différence de Litvinenko qui mourrait à petit feu devant les caméras du monde entier et parsemait son agonie de déclarations à la presse, ici c’est le silence médiatique total. Surprenant …
Ensuite, il s’agit d’un gaz … pour le moins sélectif. Il vise uniquement les personnes prévues. Certainement le résultat des miraculeuses nouvelles technologies … un gaz qui ne se diffuse pas … comme un gaz, mais qui cible. Juste les Skripal et pas leurs voisins. Seuls certains policiers sont en costume de grenouille, les autres ne sont pas déguisés.
Et nous ne savons toujours pas de quels échantillons il s’agit, puisque les versions sont toujours légions … S’agit-il du drone qui aurait largué un gaz super-intelligent qui a demandé ses papiers aux Skripal avant de les attaquer pour éviter les victimes collatérales? S’agit-il des grains de porridge russe avalés par Skripal qui en plein air sont inoffensifs? S’agit-il des représailles contre la fille qui serait presque un agent américain qui aurait touché une grosse somme avant d’être empoisonnée? S’agit-il d’un échantillon pris les bords des bancs? On s’y perd.
Autrement dit, sans que l’on sache de quel échantillon il s’agit, nous apprenons que l’on ne sait pas non plus d’où provient la substance. Qui est une arme super-puissante de nouvelle génération, qui ne tue pas vraiment, mais semble faire disparaître les gens.
Ces scénarios, qui se concurrencent dans l’absurde, mettent les autorités britanniques et internationales dans l’embarras. A ses questions adressées à l’OIAC, la Russie n’a reçu aujourd’hui de réponse substantielle qu’à l’une d’entre elles.
Et pour ne pas prendre de risque, le représentant britannique à l’OIAC a décidé de ne pas assister à la réunion d’urgence demandée par la Russie aujourd’hui pour faire le point sur l’affaire Skripal.
La sortie des Skripal de l’hôpital va vraiment se terminer comme dans Benny Hill: