vendredi 2 mars 2018


Pour la première fois, le CERN transportera de l’antimatière hors du laboratoire pour les besoins d’une expérience

ASR 1 mars 2018 0 Commentaires via Anguille sous roche.

Les physiciens du CERN produisent et stockent de l’antimatière depuis plusieurs années déjà. Déplacer celle-ci s’avère toutefois être un challenge d’une difficulté autrement supérieure. Pourtant, d’ici 2022, pour les besoins d’une expérience aux résultats extrêmement importants, les physiciens prévoient de relever ce défi en transportant 1 milliard d’antiprotons sur plusieurs centaines de mètres.
L’antimatière est classiquement instable, mais les scientifiques savent aujourd’hui si bien la stocker qu’ils ont la possibilité de la produire et la maîtriser suffisamment longtemps pour l’utiliser comme objet d’étude. Dans le cadre d’un projet débuté en janvier, les physiciens du CERN devront transporter une grande quantité d’antimatière sur un autre site afin d’étudier certains noyaux radioactifs très rares. Ces travaux permettront de mieux comprendre les mécanismes fondamentaux à l’oeuvre dans le noyau atomique et d’en apprendre plus sur la composition interne des étoiles à neutrons.
À ce sujet, Alexandre Obertelli, physicien à la Technical University of Darmstadt en Allemagne, explique que « l’antimatière a longtemps été étudiée pour ses propriétés, mais maintenant que nous la connaissons assez bien, nous pouvons commencer à l’utiliser comme moyen de tester la matière ». Ces expériences seront menées dans le cadre du projet PUMA (antiProton Unstable Matter Annihilation), au CERN.
Au sein de l’accélérateur de particules suisse, l’antimatière est produite lorsque des faisceaux de protons relativistes heurtent une cible en métal. Les antiprotons sont ensuite refroidis et placés dans une structure sous vide, à l’intérieur de laquelle ils sont maintenus par des champs électriques et magnétiques. Un tel dispositif est appelé « piège de Penning ». Les chercheurs prévoient de réduire la taille de ces pièges dans le but de transporter les antiprotons sur quelques centaines de mètres, afin de rejoindre le site d’une autre expérience : ISOLDE (Isotope mass Separator On-Line facility).

l’antimatière
La collaboration entre les expériences PUMA et ISOLDE permettra d’étudier la structure exotique du noyau des radio-isotopes en annihilant les isotopes rares et les antiprotons. Crédits : Nature/ PUMA

ISOLDE permet de créer de rares noyaux atomiques radioactifs qui, contrairement à l’antimatière, se désintègrent bien trop rapidement pour être déplacés ailleurs. Par exemple, le lithium-11 possède une demi-vie de 8.6 millisecondes. « C’est pratiquement de la science-fiction de conduire un camion rempli d’antimatière. C’est une idée géniale » confie Charles Horowitz, physicien nucléaire à l’Indiana University Bloomington.
La collaboration entre PUMA et ISOLDE permettra d’étudier certaines caractéristiques « exotiques » des isotopes radioactifs. À l’inverse des noyaux atomiques où protons et neutrons sont présents en quantités identiques, les noyaux des radio-isotopes contiennent des neutrons surnuméraires. Ceux-ci constituent une sorte de « peau neutronique », s’organisant sous forme de halo diffus autour du noyau.

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(Et, si, elle s'échappe ? Ainsi, donc, ils créent de l'anti-matière. Ca va leur servir pour les voyages inter-planètaire puisqu'en consommant la matière, elle produit de l'énergie. note de rené)

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