mercredi 14 mars 2018

L’armée ukrainienne s’acharne sur le Sud de la RPD et le personnel de la station d’épuration de Donetsk

Comme on pouvait le craindre lorsqu’une nouvelle trêve est entrée en vigueur le 5 mars 2018, l’armée ukrainienne n’aura pas mis beaucoup de temps pour reprendre ses mauvaises habitudes.
Après plus d’une semaine avec une à deux violations par jour maximum, et quelques munitions tirées, l’armée ukrainienne vient d’augmenter brutalement le calibre des armes utilisées et le nombre des violations durant les dernières 48 h.
Rien que durant les dernières 24 h, l’armée ukrainienne a violé le cessez-le-feu à cinq reprises, durant lesquelles elle a tiré 142 munitions dont 33 obus de mortiers de 120 mm et 82 mm, tirés sur les localités du Sud de la République Populaire de Donetsk (RPD). Pour comparaison, la veille il n’y avait eu qu’une seule violation du cessez-le-feu et six munitions tirées !
Sur les 142 munitions tirées durant la journée écoulée, 139 l’ont été sur les localités du Sud de la RPD, à savoir Dzerjinskoye, LeninskoyeSakhanka et Kominternovo.
Carte des bombardements dans le Sud de la RPD
L’acharnement des Forces Armées Ukrainiennes sur cette portion du front est manifeste, onze jours après la capture par les FAU, dans la même zone, du soldat de la RPD Evgueni Toropkine, qui a été atrocement torturé pour lui arracher semble-t-il des informations stratégiques.
Les bombardements des dernières 24 h ont endommagé une habitation à Kominternovo, mais n’ont heureusement pas fait de victimes. À Zaïtsevo, hier, un soldat de la RPD a eu moins de chance, et a été tué par un tir de sniper ukrainien.
En plus de s’acharner sur les villages du Sud de la république, l’armée ukrainienne concentre aussi ses tirs contre le personnel de la station d’épuration de Donetsk située dans la zone grise. En une semaine, c’est déjà la troisième fois que les soldats ukrainiens tirent sur des véhicules de transport se rendant à la station d’épuration, et la deuxième en 48 h.
Hier, à 7 h 50, les soldats de la 25e brigade des FAU, dont les positions sont juste à côté de la station d’épuration (en violation totale des accords conclus avec l’OSCE visant à protéger cette infrastructure vitale d’éventuels bombardements), avaient tiré sur une colonne de trois véhicules amenant une équipe venue remplacer celle travaillant de nuit, endommageant sérieusement l’un des véhicules (il est hors service pour l’instant). Heureusement aucune victime n’est à déplorer sur les 14 personnes qui se trouvaient à bord.
Véhicule endommagé
D’après les données fournies par les représentants de la RPD au sein du Centre Conjoint de Contrôle et de Coordination du cessez-le-feu (CCCC), le tir aurait été mené depuis une position située à 300 m à peine, au Nord-Nord-Ouest de la station d’épuration, c’est-à-dire depuis la zone contrôlée par l’armée ukrainienne.
Et comme, si cela ne suffisait pas au rayon crime de guerre, l’armée ukrainienne a remis le couvert aujourd’hui, à 15 h 30, en ouvrant de nouveau le feu sur un convoi amenant une équipe de travailleurs venus remplacer leurs collègues. Cette fois, les tirs ont été effectués depuis de nouvelles tranchées creusés par les soldats ukrainiens et situées à 100 m à peine à l’Ouest de la route menant à la station d’épuration. Là encore par chance, il n’y a pas eu de victimes parmi les travailleurs qui sont tous des civils !
À l’heure où j’écris ces lignes, la 25e brigade des FAU a commencé depuis une demi-heure à tirer sur le village de Spartak, situé près de l’aéroport de Donetsk, depuis leurs positions situées près d’Avdeyevka. Le CCCC rapporte pour l’instant quatre obus de mortier de 82 mm, cinq grenades de SPG, sept tirs de BMP-1 et 20 tirs de BMP-2 (véhicules de combat d’infanterie), plus des tirs d’armes légères.
Carte des bombardements sur Spartak
Si on y ajoute la multiplication des vols de reconnaissance de drones américains, et l’accumulation d’armes lourdes sur la ligne de front par l’armée ukrainienne, la crainte exprimée par le ministère russe des Affaires étrangères sur la préparation des FAU pour lancer une grande offensive dans le Donbass semble plus que fondée.
Christelle Néant

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