Un vaccin de la grippe couvre mal le virus dominant (Suisse)
source : La Tribune de Genève
SantéL’un des deux vaccins est moins efficace. Les médecins ne conseillent pas de se revacciner.
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Alors que Genève est en pleine épidémie de grippe, une entreprise pharmaceutique propose à des médecins de leur livrer davantage de son vaccin, le seul à couvrir le virus B Yamagata, auquel sont dus la plupart des cas de grippe ces dernières semaines.
De quoi s’agit-il? Rappelons que la grippe est une maladie infectieuse qui regroupe plusieurs souches de virus «influenza», qui se ressemblent comme des cousins. Cette année, l’un des vaccins proposés, tétravalent, contient quatre souches de virus (deux A et deux B). Le second, trivalent, n’en contient que trois (deux A et un B).
Malheureusement, c’est la souche B Yamagata, non contenue dans le trivalent, qui a pris le dessus. Par conséquent, le vaccin trivalent est moins efficace, ce qui pousse le producteur du tétravalent à proposer aux médecins de revacciner les personnes à risque.
La situation soulève plusieurs questions. Comment expliquer qu’il existe un vaccin avec trois souches s’il est possible d’en fabriquer un qui a plus de chances d’être efficace? Le professeur Laurent Kaiser, chef du service des maladies infectieuses des Hôpitaux universitaires de Genève, explique: «Historiquement, il y eut d’abord des vaccins bivalents (H3N2, B Victoria), puis trivalents (H3N2, B Victoria ou Yamagata et H1N1). Ce n’est qu’en 2012-13 que sont apparus les vaccins tétravalents. La production d’une souche supplémentaire demande une plus grande logistique et des coûts supplémentaires mais cela ne doit pas influencer beaucoup le prix final; il n’y a donc pas de raison de ne pas les utiliser.»
S’il est encore possible et utile de se vacciner, le spécialiste ne conseille en revanche pas de se faire revacciner, car «nous ne connaissons pas les effets d’une double vaccination dans ces circonstances». De son côté, la professeure Claire-Anne Siegrist, directrice du centre de vaccinologie des HUG, ajoute que le vaccin tétravalent n’est pas encore accepté par Swissmedic pour les enfants de moins de 3 ans, ce qui pose problème. Mais dès l’année prochaine, les experts conseillent de choisir le vaccin offrant la protection la plus large.
Selon Laurent Kaiser, le pic de l’épidémie a probablement été atteint avec le virus B, «mais il faut encore une ou deux semaines pour définir si l’activité grippale décline. Ceci dépendra de l’épidémie de A qui pourrait prendre le relais ou provoquer un second pic plus tard.»
(TDG)
Créé: 28.01.2018, 17h01
(Ca cafouille sérieux en Suisse. Plus, on fabrique de vaccins, plus les grippes se diversifient ou c'est big pharma qui nous prend pour des imbéciles pour vendre ses vaccins ? note de rené)