"Airpocalypse" en Inde : New Dehli ferme ses écoles et étouffe sous la pollution
source ; AFP via L'Obs
La journaliste AFP du bureau d'Asie du sud n'avait besoin que d'un seul hashtag pour son tweet et décrire son réveil à New Dehli : "Airpocalypse". La capitale indienne New Delhi a d'ailleurs ordonné mercredi 8 novembre la fermeture de toutes ses écoles pour le reste de la semaine afin de protéger les poumons des enfants dans l'effroyable épisode de pollution en cours.
"En raison de la détérioration de la qualité de l'air à Delhi, il ne peut y avoir de compromis avec la santé des enfants. Nous avons ordonné la fermeture de toutes les écoles de Delhi jusqu'à dimanche", a tweeté Manish Sisodia, vice-ministre en chef de la région de Delhi.
Cette décision est une extension de la fermeture, décidée la veille, des écoles primaires uniquement.
"Ca nous rend certainement tous malades"
Delhi étouffe mercredi pour une deuxième journée consécutive dans un brouillard polluant, qui présentait des niveaux dangereux pour la santé. Un voile de gaz gris s'est posé sur la mégapole d'une vingtaine de millions d'habitants. Dans les rues, certains piétons se protègent vainement de cet air toxique en se nouant un vêtement ou un chiffon sur le visage.
La pollution s'insinue jusque dans le moderne métro souterrain, dont les galeries sont enfumées.
"Quand je suis arrivé à Delhi en 1984, l'air de la ville était propre. Mais aujourd'hui quand je suis parti à quatre heures du matin au travail, je ne voyais presque rien", a déclaré à l'AFP Jeevanand Joshi, un vendeur de thé de rue.
"Ce n'est pas du brouillard, c'est de la fumée et ça nous rend certainement tous malades."
À 13 heures (9h30 en France), les différents compteurs placés dans la ville affichaient des niveaux dangereux de particules ultra-fines (PM2,5), entre 400 et 700. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 25 en moyenne journalière pour la santé.
Le froid et l'absence de vent plaquent au sol les émissions polluantes des véhicules, usines et centrales, les empêchant de se dissiper.
Ces particules en suspension accentuent les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des poumons. Les plus petites d'entre elles (PM2,5), grandes comme un trentième d'un diamètre de cheveu humain, parviennent à s'infiltrer dans l'organisme et le sang, à travers les poumons.
2,5 millions de décès
La pollution est un problème de santé publique majeur pour l'Inde, nation de 1,25 milliard d'habitants en plein développement et aux besoins de croissance immenses.
En 2015, la contamination atmosphérique, terrestre et aquatique était présumée responsable de 2,5 millions de décès dans ce pays, plus lourd bilan humain de la planète, estime une récente étude publiée dans la revue "The Lancet".
Les épisodes de "smog" sont récurrents en automne et hiver à New Delhi, que l'OMS avait classée en 2014 comme ville la plus polluée au monde.
Des situations extrêmes comme celles que traverse la mégapole indienne mettent en question la durabilité des modes de vie dans des zones aussi peuplées au moment où l'empreinte de l'homme sur le climat est au coeur de la COP23 qui se déroule en Allemagne.
Avec AFP
(Bien fait pour leur gueule. Le gouvernement ne fait rien pour lutter contre la pollution. Des rivières prennent feu en Inde tellement, elles sont saturées de produits chimiques. note de rené)
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