Le Kenya condamné en justice pour avoir chassé la minorité Ogiek de ses terres ancestrales
(Agence Ecofin) - Le verdict de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples (Cadhp) est tombé vendredi dernier dans le procès qui oppose la minorité ethnique Ogiek à l’Etat kényan.
Comme le rapporte l’AFP, les neuf juges qui ont siégé ont déclaré Nairobi « coupable d'avoir violé les droits et libertés des Ogiek en les chassant de leurs terres ancestrales ».
Le communiqué publié par l’institution judiciaire continentale, dont le siège est à Arusha, en Tanzanie, précise que « la Cour ordonne à l'Etat kényan de prendre toutes les mesures appropriées dans un délai raisonnable pour remédier à toutes les violations jugées établies et d'en informer la Cour dans un délai de six mois à compter de la date du jugement ».
Les Ogiek reprochent principalement à Nairobi l’expropriation de leurs terres ancestrales dans le complexe forestier de la Mau, le principal du pays, et sur les contreforts du Mont Elgon (ouest). Après avoir obtenu gain de cause, les plaignants ont désormais un délai de deux mois pour déposer à la Cadhp leurs demandes de réparations.
En effet, la Cadhp n’a pas compétence pour prononcer des peines pénales. « La Cour est compétente pour toutes les affaires concernant l'interprétation et l'application de la charte africaine des droits de l'homme et des peuples. Mise en place en 2006, elle n'a pas de compétence criminelle, mais peut ordonner à un Etat de verser des dommages et intérêts. Jusqu'à présent, seuls 29 Etats, dont le Kenya, ont ratifié le protocole établissant la Cour », souligne Voice of Africa.
Souha Touré
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