Cette voiture a reçu la première contravention pour excès de vitesse en 1896 à... 13 km/h !
le Quotidien du Peuple en ligne | 26.05.2017 08h52
L'Arnold Benz Motor Carriage, la première voiture verbalisée pour excès de vitesse. |
Cette Arnold Benz Motor Carriage de 1896 qui va être présentée au Concours d'Elegance à Hampton Palace Court au Royaume-Uni est largement considérée comme la première voiture à avoir reçu une amende pour excès de vitesse. Eh oui, car cette infraction, un des fléaux actuels de la route, est en fait aussi ancienne que l'automobile elle-même, même si la notion de vitesse d'alors est bien éloignée de ce qu'elle est aujourd'hui. Et à cette époque, pas besoin de radars... ce vénérable tacot est l'une des premières voitures assemblées au Royaume-Uni. Son fabricant, Arnold Motor Carriage avait acheté une licence pour produire des modèles en se basant sur les brevets déposés par l'Allemand Karl Benz à la fin du 19e siècle.
A la fin du 19e siècle, le Royaume-Uni n'était pas un endroit particulièrement hospitalier pour ceux qui possédaient une automobile. La loi de l'époque obligeait en effet les conducteurs à maintenir une vitesse ne dépassant pas 2 miles à l'heure -3,2 km/h- et à se faire précéder par une personne marchant devant le véhicule et agitant un drapeau rouge. Pour référence, c'est un peu plus rapide que la vitesse moyenne d'une vache qui trottine... on ne sait pas si Walter Arnold, le propriétaire de la machine, connaissait cette règle lorsqu'il a traversé Paddock Green, dans le Kent, le 28 janvier 1896, mais un agent de police l'a repéré dépassant considérablement la limite de vitesse, puisqu'il atteignait alors la vitesse folle de 13 km/h. Et fait aggravant, personne ne marchait devant brandissant un drapeau rouge. A ce moment-là, le policier était à vélo et il ne lui fallut guère de temps pour rattraper M. Arnold et à lui dresser un procès-verbal. Plus tard, l'automobiliste a été reconnu coupable d'excès de vitesse et a dû payer une amende d'1 Shilling « plus les frais », soit l'équivalent de 7 Euros aujourd'hui.
Cependant, comme on le dit, à quelque chose malheur est bon. L'incident a contribué à la prise de conscience de l'automobile, et le Royaume-Uni a adopté la Loi sur les locomotives plus tard cette année, faisant ainsi passer la limite de vitesse à un niveau plus fonctionnel de 14 miles/h (22,5 km/h) et abolissant par la même occasion le drapeau, et pour cause puisqu'à cette vitesse, il était pour ainsi dire impossible de précéder les voitures de l'époque. Les propriétaires de voitures se sont alors empressés de fêter la nouvelle par une course de Londres à Brighton lors d'un événement connu sous le nom d'Emancipation Run. Et bien entendu, Walter Arnold et son Benz Motor Carriage étaient là...
Ailleurs, il a fallu attendre trois ans, aux États-Unis, pour voir un nouveau conducteur se faire verbaliser. Selon Gizmodo, cet honneur peu enviable -quoique, puisque c'est le genre d'anecdote susceptible de vous faire entrer dans l'histoire- a échu à un certain Jacob German en 1899. Et mieux encore, il conduisait alors une voiture électrique, celles qui sont si à la mode aujourd'hui et qui seront sans doute notre futur. Agé alors de 26 ans, Jacob German travaillait pour The Electric Vehicle Company, une entreprise qui louait des taxis électriques. New York exigeait que tous les conducteurs maintiennent une vitesse ne dépassant pas 14 km/h dans les rues et pas plus de 7 km/h dans les coins. Problème, c'est que l'imprudent conducteur s'est fait pincer en train de rouler à près de 23 km/. Comme Walter Arnold, Jacob German s'est fait rattraper par une patrouille à bicyclette... bien d'autres allaient suivre !
(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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