Venezuela : la crise politique s'aggrave après l'appel à une grève générale
>International|27 octobre 2016, 8h41 | MAJ : 27 octobre 2016, 12h23|4 source : Le Parisien
En plein naufrage économique en raison de la chute des cours de pétrole, le Venezuela est également le théâtre d'une grave crise politique. Mercredi, l'opposition a mobilisé des centaines de milliers de personnes contre le président socialiste Nicolas Maduro. Les manifestants exigent le départ de l'héritier politique d'Hugo Chavez.
Au cours des différents rassemblements, plus de 20 personnes ont été blessées, dont quatre par balles, a ainsi déclaré Alfredo Romero, le directeur de Foro Penal, une ONG de défense des droits de l'Homme. Celle-ci a comptabilisé 80 arrestations à travers le pays. Le pouvoir en place, accusant les manifestants d'avoir dérapé, a fait état d'un policier tué par balles et de deux policiers blessés.
Ce mouvement était organisé en réponse à la suspension par le Conseil national électoral (CNE) du processus de référendum révocatoire en vue du départ du président Maduro. Ce processus aurait justement dû entrer mercredi dans sa dernière ligne droite avec un ultime recueil de signatures.
Le gouvernement «ne laissera pas s'installer le chahut»
La tension entre antichavistes et gouvernement, qui s'accusent mutuellement de «coup d'Etat», ne devrait pas diminuer dans les prochains jours. L'opposition a appelé «à une grève générale (de 12 heures) vendredi» : «Tout le monde reste chez soi», a insisté Jesus Torrealba, secrétaire général de la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre), devant une foule immense à Caracas.
La tension entre antichavistes et gouvernement, qui s'accusent mutuellement de «coup d'Etat», ne devrait pas diminuer dans les prochains jours. L'opposition a appelé «à une grève générale (de 12 heures) vendredi» : «Tout le monde reste chez soi», a insisté Jesus Torrealba, secrétaire général de la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre), devant une foule immense à Caracas.
Le pouvoir en place a aussitôt répondu par le biais de son numéro 2 Diosdado Cabello, député et président du parti socialiste vénézuélien. Les entreprises qui répondraient à cet appel seront occupées «par les travailleurs et les forces armées», a-t-il prévenu. «Nous ne laisserons pas s'installer le chahut et nous verrons, messieurs les patrons, si vous allez vous mettre en grève ou si vous allez décider de travailler avec le gouvernement, pour la patrie.»
Les antichavistes ont également convoqué une «marche pacifique» le 3 novembre vers le palais présidentiel de Miraflores. L'objectif de cette nouvelle manifestation sera de signifier à Nicolas Maduro le résultat du vote du Parlement, prévu juste avant, sur la procédure lancée à son encontre pour «manquements au devoir de sa charge». La MUD étant majoritaire au Parlement, le résultat de ce vote fait peu de doute.
L'Assemblée a aussi convoqué le chef de l'Etat mardi prochain afin qu'il «se soumette au vote du peuple». La portée de ce vote n'est pourtant pas claire, puisque président ne reconnaît plus l'Assemblée. Le Tribunal suprême de justice (TSJ), la plus haute instance judiciaire au Venezuela, l'a également déclarée en infraction car elle compte dans ses rangs trois députés soupçonnés de fraude. Le TSJ bloque également tous les projets de loi du Parlement depuis qu'il a basculé dans l'opposition en janvier.
(Brésil, Venezuela, même scénario et personne ne trouve ça bizarre ! C'est tout simplement la répétition des printemps arabes. note de rené)
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