samedi 29 octobre 2016

L'école du cannabis, dernière recette antichômage du Canada

Hirtzmann, Ludovic


L'école du cannabis, dernière recette antichômage du Canada
Le gouvernement canadien doit légaliser la consommation et le commerce de la marijuana au printemps 2017. Environ 59 % des Canadiens y seraient favorables, non pour fumer, mais selon eux, pour réduire la criminalité. / Gillian Flaccus/AP
Des étudiants du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick apprendront dès janvier 2017 l'horticulture, le marketing, la botanique et le contrôle qualité appliqués au cannabis.
Aux confins de la petite province canadienne du Nouveau-Brunswick et de la Gaspésie, là où des milliers d'emplois industriels sont partis en fumée ces dernières années, les Acadiens ont trouvé une recette antichômage: former des étudiants en production de marijuana. La première «promotion cannabis» sortira prochainement du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB). Les étudiants y apprendront dès janvier l'horticulture, le marketing, la botanique et le contrôle qualité appliqués au cannabis. Les cours seront dispensés en français et en anglais.
Le temps presse. Le gouvernement canadien doit légaliser la consommation et le commerce de la marijuana au printemps 2017. Environ 59 % des Canadiens y seraient favorables, non pour fumer, mais selon eux, pour réduire la criminalité. La ministre de la Santé, Jane Philpott, a ainsi déclaré lors de la Journée internationale du cannabis le 20 avril dernier que cette légalisation empêcherait les «profits de tomber entre les mains des criminels».
La ruée vers l'or vert commence déjà. Le marché de la marijuana au Canada est évalué, selon les sources, entre 3 et 8 milliards de dollars, avec des milliers d'emplois à la clé. Le Nouveau-Brunswick, qui ne compte que 750.000 habitants, construit deux usines de production de marijuana médicale. Les travailleurs en herbe y seront plus de 500 et le directeur général de la formation du CCNB, Michel Doucet, s'en est réjoui dans le journal L'Acadie nouvelle: «Il y a un réel potentiel en matière de création d'emplois et on a cru bon de travailler de concert avec l'industrie», insiste-t-il, pour prouver qu'il ne s'agit pas d'une formation fumeuse.

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