samedi 20 août 2016

L'État indemnise un islamiste encore assigné à résidence pour "préjudice moral"

6.000 euros, c'est la somme que l'Etat a dû verser à l'islamiste Farouk Ben Abbes, après une détention provisoire de trois mois et un non-lieu en sa faveur. L'homme est pourtant toujours assigné à résidence en raison de sa dangerosité supposée. Pis, au moment du versement, le ministère lui a donné quelque 15.000 euros de trop, par erreur...
Capture d'écran de l'article du Parisien de ce 18 août sur Farouk Ben Abbes, photo PQR/Est Eclair/ Maxppp/Jérôme Bruley
Entre 2010 et 2011, Farouk Ben Abbes est incarcéré durant exactement deux mois et vingt-cinq jours, soupçonné d'avoir un lien avec un premier projet d'attentat contre le Bataclan. Sur la foi d'informations venues des services égyptiens, l'homme de désormais 31 ans, figure de l'islam radical et , est mis en examen mais obtiendra un non-lieu trois ans plus tard, faute de preuve. Pour cette détention provisoire,  de ce 18 août nous apprend que Farouk Ben Abbes a eu droit à un dédommagement financier au nom du "préjudice moral" : 6.000 euros en sa faveur.
Ce qui est dans l'absolu un processus d'indemnisation normal pour un détenu innocenté passe mal lorsqu'on connaît le profil de Farouk Ben Abbes. Le trentenaire est en effet toujours à l'heure actuelle assigné à résidence en raison de sa dangerosité supposée. De nationalité belge et tunisienne, il est assigné à Toulouse, contraint à un pointage régulier au commissariat central de la ville. Farouk Ben Abbes est même jugé tellement dangereux qu'à la mi-juin, sur ordre du ministère de l'Intérieur, il est exfiltré de Toulouse pour Brienne-le-Château, dans l'Aube : vivre à Toulouse à l'heure de l'Euro constituait "une menace particulièrement grave pour l'ordre public" !

Bévue sur bévue

Pis, le 22 juillet, comme l'a raconté , Farouk Ben Abbes a été l'objet d'un arrêté d'expulsion ministériel car il est alors jugé "susceptible, à tout moment, de fomenter, commettre ou apporter un soutien logistique à une action terroriste en France". L'explusion est interrompue au dernier moment car le ministère de l'Intérieur semble soudainement réaliser que Ben Abbes a "interdiction de quitter le territoire" du fait d'un "contrôle judiciaire en cours"...
Une bévue bien mystérieuse qui vient s'ajouter à la liste très étonnante des bourdes en sa faveur. Si Farouk Ben Abbes a eu droit à un dédommagement financier de 6.000 euros au nom du "préjudice moral" - une décision qui peut déjà faire tiquer -  ! Un trop plein dû à un premier jugement en sa faveur qui devait lui attribuer cette somme, avant que la Cour de cassation en décide autrement et tranche pour une facture finale pour l'Etat de 6.000 euros. C'est pour une raison encore inexpliquée que l'organisme de paiement du ministère de la Justice a pris en compte la première décision, bien plus favorable...

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