Mieux que les Bayraktar TB2, les États-Unis veulent fournir des drones MQ-1C Grey Eagle à Kiev
Une arme redoutable pour l'Ukraine.
Repéré par Thomas Burgel sur The War Zone via Korii
03/06/2022 à 6h11
Après l'annonce cette semaine de l'envoi prochain de lance-roquettes à longue distance qui pourraient grandement aider l'Ukraine dans son âpre bataille du Donbass contre la Russie, l'administration Biden semble vouloir franchir un nouveau cap avec le transfert à Kiev de drones MQ-1C Grey Eagle, capables de porter de très efficaces missiles Hellfire.
On sait que l'Ukraine, depuis le début du conflit, fait un usage extraordinairement efficace des drones, notamment du Bayraktar TB2 turc, devenu l'un des héros techniques de la guerre contre le voisin russe. Si elle devait se confirmer, le Congrès américain pouvant encore s'opposer à la décision, l'arrivée dans les cieux ukrainiens de MQ-1C Grey Eagle offrirait au pays un atout supplémentaire et extrêmement compétent.
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Conçu par General Atomics comme son frère le MQ-1 Predator dont il est dérivé, le Grey Eagle a une envergure de 17 mètres, peut transporter jusqu'à quatre missiles Hellfire ou des outils avancés de surveillance électronique et, peut-être surtout, peut rester 27 ou 40 heures environ dans les airs selon son emport avant de devoir retrouver le plancher des vaches.
Aigle royal
L'atout principal du MQ-1 Grey Eagle vient de cette endurance ainsi que de son armement. Peut-être plus encore que le précieux TB2, le drone américain serait capable de longues missions de patrouille, dans un ciel de surcroît mieux protégé par des systèmes de plus en plus avancés, tel l'IRIS-T promis par l'Allemagne.
Il pourrait, au besoin, frapper quatre cibles différentes avec ses Hellfire –des missiles bien plus avancés que les bombes certes efficaces mais relativement rustiques utilisées par le Bayraktar turc.
Comme l'explique The War Zone, l'idée du transfert de MQ-1 Grey Eagle flotte depuis quelques semaines au Pentagone, mais avec les mêmes questionnements que pour les lance-roquettes à longue portée, dont la fourniture à Kiev a profondément énervé les autorités russes.
À l'instar du TB2, qui s'est semble-t-il déjà aventuré en territoire russepour y mener une importante mission de bombardement, le Grey Eagle pourrait ainsi être utilisé par Kiev pour des attaques au-delà des frontières ennemies –il est possible que les États-Unis aient exigé, en échange des engins, des garanties que cela ne se fasse pas.
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L'Occident sait qu'une course contre la montre se joue en ce moment même dans le Donbass, qui pourrait à terme décider de l'issue du conflit et de la nature des ambitions russes en Ukraine.
Avec les systèmes annoncés ces derniers jours, il semble donc bien décidé à ignorer les rodomontades de Moscou et à continuer de monter de plusieurs crans dans la qualité technologique et l'utilité pratique des armements livrés à Kiev.
Avec une pincée de cynisme, on peut comprendre cet envoi de MQ-1 Grey Eagle comme la volonté américaine de ne pas s'en laisser compter face à la jeune mais désormais fameuse industrie aéronautique turque, qui profite également de la guerre en cours pour faire étalage de ses produits.
Début juin, Baykar a ainsi décidé d'offrir à l'Ukraine le TB2 que la Lituanie avait «crowdfundé» à hauteur de 5 millions de dollars, les sommes levées pouvant être utilisées pour l'achat de munitions.
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