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Exclusif : la liste des sites miniers empoisonnés que l’Etat dissimule (France)
Publié par wikistrike.com sur 4 Juin 2022, 09:31am
Catégories : #Ecologie - conso - biodiversité - énergie
L’extraction minière a provoqué une pollution durable de la France. L’Etat en a fait l’inventaire, mais il le cachait jusqu’à présent. Reporterre publie cet inventaire pour toutes les régions, ainsi qu’une carte des territoires empoisonnés par les déchets miniers. [Enquête 1/3]
Vous lisez l’enquête « Mines : l’héritage toxique de la France ». La deuxième partie est ici ; la troisième partie est là. Notre journaliste Celia Izoard sera à l’antenne de France Inter dimanche 5 juin à 14 h 40 pour présenter son enquête dans l’émission « C’est bientôt demain ».
Si vous êtes une entreprise minière et que vous cherchez des gisements à exploiter en France, vous les trouverez sans difficulté. Le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) vous a préparé un atlas, complété par des bases de données et un portail sur le site Mineralinfo.
Si vous cherchez à visiter des musées de la mine, pas de problème non plus : le BRGM les a cartographiés sur son site pour vous encourager à aller admirer notre patrimoine industriel. En revanche, on trouve peu de documents publics permettant de comprendre que plusieurs siècles d’exploitation minière en France ont créé une montagne de problèmes insolubles.
Le bassin de décantation près des mines de Saint-Pierre-la-Palud (Rhône). © Benjamin Bergnes / Reporterre
En 2006, la Commission européenne a émis une directive pour obliger les pays membres à améliorer la gestion des déchets des industries extractives. « Les déchets miniers représentent les volumes de déchets les plus conséquents de l’Union européenne, a-t-elle constaté. Ils peuvent contenir de grandes quantités de substances dangereuses. »
De fait, la mine est le secteur industriel qui produit le plus de déchets. C’est logique : pour exploiter un gisement, on va d’abord extraire de très importants volumes de roches qui en barrent l’accès, les « stériles ». Une fois arrivé au gisement, il faut broyer la roche en poudre fine, la lessiver, la faire réagir avec des substances chimiques (acides, cyanure, etc.) pour en extraire des minéraux présents en très faible quantité — ces divers traitements produisent d’autres déchets appelés « résidus ». Stériles et résidus contiennent souvent des métaux toxiques — arsenic, plomb, cadmium, mercure… — et autres composés chimiques qui, une fois au contact de l’air et de l’eau, réagissent et peuvent être drainés dans les cours d’eau et les sols.
Des centaines d’années de pollution
Ces déchets dangereux, qui peuvent polluer l’environnement pour des centaines d’années, nécessitent d’être confinés et protégés des aléas, ce qui, étant donné leur volume, est particulièrement difficile. Les catastrophiques ruptures de digues de résidus survenues en Espagne (Aznalcollar, 1998) puis en Roumanie (Bahia Mare, 2000) ont convaincu la Commission européenne de surveiller ces déchets de plus près.
La directive européenne de 2006 a imposé à chaque État membre de réaliser et de mettre à jour régulièrement « un inventaire des installations de gestion de déchets fermées, y compris les installations désaffectées, situées sur leur territoire et ayant des incidences graves sur l’environnement ou risquant, à court ou à moyen terme, de constituer une menace sérieuse pour la santé humaine ». Cet inventaire devait être terminé en 2012 et « mis à la disposition du public ».
« Les anciennes mines sont l’une des plus importantes sources de pollution »
En Grande-Bretagne, l’agence pour la protection de l’environnement a identifié, sur des dizaines de milliers d’anciennes mines, 150 sites instables ou très pollués. Elle a détaillé les enjeux dans deux dossiers d’une quarantaine de pages comprenant des cartes, des photos et des schémas. Leurs auteurs ont tenté de faire comprendre au public la gravité de ces conséquences : « Les anciennes mines sont l’une des plus importantes sources de pollution en Grande-Bretagne, écrivent-ils. La pollution minière est particulièrement difficile à résoudre du fait de sa très longue durée. En Écosse, les mines de charbon de Dalkeith du XIIIᵉ siècle continuent de décharger des eaux acides et chargées de fer dans la rivière. »
Ils alertent sur « l’échelle du problème » : 653 cours d’eau sont menacés, 90 % des plaines alluviales du nord de l’Angleterre sont polluées aux métaux lourds et on estime qu’il en est de même au Pays de Galles et dans certaines régions du sud de l’Angleterre. En Italie, le ministère de la Transition écologique met à jour tous les trois ans un inventaire d’une centaine de pages. Disponible sur le site internet de l’agence pour la protection de l’environnement, il décrit plus de 300 sites présentant un risque élevé ou très élevé pour l’environnement et la santé.
Lire la suite et voir l carte ici sur Reporterre.
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