Crowdinvesting : comment ces entreprises se financent et engagent leur communauté
MÉLANIE ROOSEN source : L'ADN
LE 22 JUIN 202
La méthode consiste à rémunérer en actions les personnes qui souhaitent financer un projet. Résultat : plus d’engagement que pour le crowdfunding.
Dans la famille du financement participatif, on connaissait le crowdfunding(qui permet de faire des dons, avec ou sans contreparties, à des projets entrepreneuriaux ou créatifs) et le crowdlending (qui permet aux particuliers de prêter de l’argent à des porteuses ou porteurs de projet), voici désormais le crowdinvesting. Le principe ? Permettre aux membres d’une communauté d’investir dans des entreprises contre des actions. Et y a pas à dire : niveau engagement, ça mobilise forcément.
Mais d’abord…, comment ça marche, le crowdinvesting ?
Aussi appelé « equity crowdfunding » (« financement participatif en actions »), le crowdinvesting est de plus en plus plébiscité dans l’économie collaborative. En entrant au capital des entreprises, les personnes (majeures) qui financent les projets sont donc impactées par la santé économique de ceux-ci. Elles partagent leurs succès et leurs difficultés – ce qui les implique d’autant plus dans la réussite de la société.
Où est-ce que ça se passe ?
Comme pour les autres modes de financement, les entreprises passent par des plateformes dédiées.
En France, WiSeed propose sobrement de « financer les entreprises de demain ». La plateforme insiste sur les avantages fiscaux liés au crowdinvesting. En effet, l’État permet de défiscaliser une partie des investissements dans les PME.
We Do Good propose un autre principe : celui d’obtenir des royalties d’entreprises à impacts économiques, sociaux ou environnementaux positifs. Chaque trimestre, une part des revenus des projets est reversée aux investisseurs et investisseuses.
Au-delà de l’aspect financier, un fort atout pour la communauté
Récemment, la chaîne de dark kitchens Taster nous confiait avoir lancé une campagne de crowdinvesting. L’entreprise ayant déjà levé des fonds – 37 millions de dollars, tout de même –, son objectif n’était pas purement financier. Le projet n'est d'ailleurs pas vraiment à l’initiative de la marque : lors de la levée de fonds institutionnelle, de nombreux fans souhaitaient mettre la main au porte-monnaie. Problème : les particuliers ne rentrent pas dans les critères d’une telle opération financière. C’est pourquoi le CEO de Taster Anton Soulier ainsi que ses investisseurs ont choisi d’ouvrir le capital de la start-up aux individus de plus de 18 ans. Pour les équipes, c’est l’occasion de renforcer les liens avec leur communauté. « En ouvrant notre capital à notre communauté, nous sommes heureux de pouvoir tisser avec elle ces liens particuliers. L'avoir près de nous est une chance pour nous aider à grandir et réaliser notre ambition de devenir le plus gros groupe de restaurants au monde », explique Anton Soulier dans un communiqué. Son ambition ? Être le McDonald’s du XXIe siècle.
Depuis l’annonce de cette levée de fonds d’un genre nouveau, Taster a récolté plus de 478 000 £ (soit plus de 557 000 €) pour un objectif fixé à 250 000 £, de la part de 426 personnes, via la plateforme Crowdcube. Ce qui est intéressant, c’est qu’il est possible d’investir à partir de 10€. Pari gagné pour Taster, donc : avec plus de 1 000 £ d’investissement moyen, on peut dire que l’entreprise a bel et bien réussi à engager ses fans.
Mélanie Roosen -
Le 22 juin 2021