Les activistes qui se trouvent à l’intérieur de l’ambassade du Venezuela à Washington cherchent à empêcher le Gouvernement étasunien de remettre l’immeuble à l’opposition, a déclaré aujourd’hui une personne qui participe à cette action. Lors d’une interview donnée par téléphone à Prensa Latina, la nord-américaine Margaret Flowers, codirectrice de l’organisation Résistance Populaire a expliqué les objectifs de cette initiative et pourquoi ils considèrent comme légale leur présence sur les lieux où ils sont entrés avec l’autorisation du Gouvernement constitutionnel de Nicolás Maduro.
« Ils ne nous ont pas demandé de venir, quand nous avons vu que la police étasunienne remettait des propriétés du Venezuela à l’opposition comme le Consulat de New York ou des immeubles situés à Washington DC, nous nous sommes rapprochés de l’ambassade pour aider et nous sommes ici depuis environ 2 semaines, » a-t-elle déclaré.
Selon Flowers, leur but est de rester à lé légation jusqu’à ce que le Gouvernement de Nicolás Maduro, que Washington ne reconnaît pas en tant que Président bien qu’il ait été réélu en 2018 avec 68% des voix, puisse trouver un accord pour protéger ce lieu.
Un communiqué diffusé sur le réseau social Facebook explique que les activistes qui se font appeler Collectif de Protection Civile de l’Ambassade, travaillent sur place pendant la journée, organisent des événements éducatifs le soir comme des séminaires sur le créateur de Wikileaks, Julian Assange, Haïti, la politique étrangère des États-Unis en Afrique et la situation politique au Venezuela, et dorment sur les canapés.
Flowers a affirmé que les États-Unis cherchent à soutenir un coup d’État au Venezuela en utilisant Juan Guaidó, le député de l’Assemblée Nationale dans l’illégalité qui s’est autoproclamé « président » du Venezuela en janvier dernier.
Cette tentative a échoué, Maduro est toujours président et Guaidó n’a aucun pouvoir mais Washington essaie de faire croire qu’elle n’a pas échoué et remet des biens et des immeubles à Guaidó, a soutenu l’activiste pour qui ce fait est « un terrible précédent. »
Après le départ, hier, des derniers diplomates vénézuéliens qui étaient encore à l’Ambassade, étant donné qu’aujourd’hui arrivait à échéance le délai qui leur avait été imparti par le Gouvernement de Trump pour quitter le pays, l’activiste a dit qu’ils s’attendaient à ce que les Services Secrets cherchent à les chasser des lieux ce jeudi.
Kevin Zeese, avocat et codirecteur de Résistance Populaire, a été en contact avec cette agence pendant ces derniers jours « mais ils n’ont pas dit s’ils viendraient ni quand, » a-t-il noté. 
« S’ils viennent nous arrêter, de quoi nous accuseront-ils ? Nous, nous ne sommes pas entrés sans en avoir le droit, nous sommes ici légalement, nous sommes invités, on nous a donné les clefs, nous sommes sûrs de ce qu’il se passera, » a ajouté Flowers.
L’envoyé spécial des États-Unis pour le Venezuela, Elliott Abrams, a déclaré aujourd’hui que les activistes « violent la loi » par leur présence dans l’ambassade et qu’ils doivent s’en aller, sans donner de date et sans dire si on allait les déloger.
Abrams a précisé aux journalistes que le siège diplomatique est territoire souverain vénézuélien et que, pour cette raison, il est sous le contrôle de Guaidó, le seul Président que les États-Unis «  respectent et reconnaissent. »
Mais les activistes ont signalé dans un communiqué que, selon l’article 22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, ces locaux sont « inviolables » et les agents de l’État hôte ne peuvent pas y entrer, sauf avec le consentement du chef de la mission. 
De plus, cet article stipule que l’État hôte a l’obligation particulière d’adopter toutes les mesures nécessaires pour protéger ces lieux contre toute intrusion ou tout dommage.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

(Avec ou sans le matériel d'écoute des communications ? note de rené)