Après le scandale des créances douteuses, la filiale au Nigeria du groupe Ecobank pourrait de nouveau devenir une source de défis.
(Agence Ecofin) - Ecobank Transnational Incorporated travaille à apporter un appui en fonds propres de 31,7 milliards de Nairas (87,1 millions $) entre avril et mai 2019 à sa filiale basée au Nigeria, a appris l'agence Ecofin de documents officiels. Cet appui viendrait après un autre de 19,1 milliards de Nairas (53 millions $), donné par le groupe panafricain à la même entité.
De première filiale en matière de génération des revenus, le Nigeria s'est transformé en gouffre financier pour le Groupe basé à Lomé. Ecobank Nigeria est désormais classé deuxième derrière le bloc des filiales présentes dans les pays membres de l'Union monétaire ouest-africaine (UEMOA), par sa contribution aux revenus.
Et pourtant, la filiale pose un risque potentiel à l'équilibre d'ETI. L'un des défis qu'on relève, c'est le niveau d'exposition au secteur pétrolier et Gazier aval (vente de carburant et de gaz domestique et industriel).
Pour le compte de l'exercice 2018, le groupe a compté une provision de 14 millions $ pour l'exposition de sa filiale à deux entreprises de ce secteur, en s'appuyant sur les règles de la méthode IFRS 9 (nouveau standard international de reporting des provisions).
Seulement, la banque centrale du Nigeria, pour limiter le niveau d'encours de prise de risque dans le secteur, a fixé des règles plus strictes en matière de provision et pour la période s'achevant fin 2018, Ecobank Nigeria devrait plutôt provisionner pour plus de 140 millions $.
Le régulateur nigérian du secteur bancaire a accordé un moratoire qui court jusqu'en 2020 pour que soit ajusté le tir. Mais durant la période Ecobank Nigéria ne pourra plus prendre un certain volume de risques par rapport à ses fonds propres ni distribuer de dividendes. Or ETI qui n'exerce pas lui-même des activités de banques ne compte que sur le cash-flow généré par ses filiales pour faire du chiffre d'affaires.
Les investisseurs du récent emprunt international émis par le groupe bancaire semblent avoir eu vent de ces défis. Ses obligations ont été achetées légèrement au rabais (99,02 % de la valeur d'une valeur d'émission unitaire de 200 000 $).
Aussi, ETI a dû donner de très bonnes garanties. Il a par exemple accepté de perdre pour des litiges liés à cette opération, l'immunité juridictionnelle que lui confère l'accord de siège avec le Togo.
Enfin, l'emprunt aura coûté 11 millions $ de frais payés aux arrangeurs. Un coût qui relève du caractère complexe de la structuration.
Rappelons que les déboires du groupe ont débuté avec des créances douteuses nées de la filiale nigériane. L'origine de ces créances n'a jamais officiellement été établie, mais des sources concordantes ont révélé que cela a été le fait d'une opération interne qui a mal tourné.
Idriss Linge
Idriss Linge
(Magouilles bancaires, une habitude institutionnelle. Ah, se demander, si, les gouvernements ne sont pas complices. note de rené)
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