Actionnariat Renault : les fonds US comme BlackRock à la place de l’Etat ? (France)
Si nombreux étaient ceux qui se félicitaient de la vente par l’Etat d’une partie de ces actions Renault, l’opération semblait néanmoins risquée … pouvant faire rentrer le loup dans la bergerie … ou pire encore asseoir son pouvoir dans ladite bergerie. Car dit vente … dit achats … une aubaine que certains auraient pu être tenter de saisir en vue de s’attaquer aux fleurons industriels français … augmentant ainsi la pression sur l’Etat français, géopolitiquement et économiquement parlant. C’est désormais chose faite.
Actionnariat Renault : BlackRock augmente sa participation et son pouvoir
Le numéro un mondial de la gestion d’actifs, le fonds d’investissement américain BlackRock, a en effet déclaré à l’AMF (l’Autorité des marchés Financiers, gendarme de la Bourse) avoir franchi en hausse, le 8 novembre dernier, le seuil de 5% du capital de Renault. Il détient désormais 5,10% du capital et 3,60% des droits de vote. Ce franchissement de seuil résulte d’une acquisition d’actions Renault sur le marché et d’une augmentation du nombre d’actions détenues à titre de collatéral.
Pourtant le 28 août 2017, la même société BlackRock – actionnaire de nombreux groupes du CAC 40 – agissant pour le compte de clients et de fonds dont elle assure la gestion, avait déclaré avoir franchi cette fois-ci en baisse, le seuil de 5% du cap du capital de Renault. Le compte détenait alors 14 652 216 actions Renault représentant autant de droits de vote, soit 4,95% du capital et 3,50% des droits de vote de cette société. Ce franchissement de seuil résultait d’une diminution du nombre d’actions Renault détenues à titre de collatéral avait expliqué l’AMF.
BlackRock, aussi puissant qu’un Etat, s’attaque désormais au réchauffement climatique
A noter que ce franchissement de seuil intervient alors qu’à la mi-mars le numéro un mondial de la gestion, actionnaire de la plupart des grandes entreprises aux États-Unis, pourtant loin être un ardent défenseur de la nature et de l’environnement, a indiqué que les entreprises devaient prendre plus au sérieux les conséquences du réchauffement climatique. Lesquelles sont nettement influencées par la consommation énergétique des différents pays de la planète.
Avant de placer l’argent de ses clients dans une société, BlackRock affiche donc désormais sa volonté de mesurer l’impact qu’aura le changement climatique sur l’avenir et l’activité de cette dernière.
Le fonds d’investissement invite donc les entreprises à lui fournir plus d’informations, en suivant les préceptes du Conseil de stabilité financière. Lequel a publié un guide pour aider les entreprises à bien informer les investisseurs des risques dans plusieurs scénarios climatiques.
Rappelons enfin qu’en octobre 2016, après être parvenu à attirer 70 milliards de dollars supplémentaires de capitaux nets dans ses fonds, BlackRock a dépassé le seuil symbolique des 5.000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, devenant ainsi le leader incontesté de la gestion d’actifs dans le monde, loin devant le numéro 2, The Vanguard Group (3.500 milliards d’actifs sous gestion à fin juin 2016), lequel est également actionnaire de Renault à hauteur de 1,42 %.
Avant de placer l’argent de ses clients dans une société, BlackRock affiche donc désormais sa volonté de mesurer l’impact qu’aura le changement climatique sur l’avenir et l’activité de cette dernière.
Le fonds d’investissement invite donc les entreprises à lui fournir plus d’informations, en suivant les préceptes du Conseil de stabilité financière. Lequel a publié un guide pour aider les entreprises à bien informer les investisseurs des risques dans plusieurs scénarios climatiques.
Rappelons enfin qu’en octobre 2016, après être parvenu à attirer 70 milliards de dollars supplémentaires de capitaux nets dans ses fonds, BlackRock a dépassé le seuil symbolique des 5.000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, devenant ainsi le leader incontesté de la gestion d’actifs dans le monde, loin devant le numéro 2, The Vanguard Group (3.500 milliards d’actifs sous gestion à fin juin 2016), lequel est également actionnaire de Renault à hauteur de 1,42 %.
Le groupe est devenu progressivement l’un des principaux actionnaires du CAC 40. En octobre 2016, il était ainsi le premier actionnaire de Cap Gemini (dont il détient 9,21% du capital selon les données de Bloomberg), Vinci (7,78%), Air Liquide (5,57%), Nokia (5%), d’Essilor (6,34%) et de Valeo (5,24%).
Sa participation dans Unibail-Rodamco, spécialiste de l’immobilier d’entreprises et commercial atteignant même près de 10% à cette date. Il était alors également le deuxième actionnaire de Total, de Sanofi, d’Axa, de Danone, de Schneider, de la Société Générale, de Safran, de Michelin et de Legrand, via des participations comprises entre 4,90 % et 6,34 %.
Sa participation dans Unibail-Rodamco, spécialiste de l’immobilier d’entreprises et commercial atteignant même près de 10% à cette date. Il était alors également le deuxième actionnaire de Total, de Sanofi, d’Axa, de Danone, de Schneider, de la Société Générale, de Safran, de Michelin et de Legrand, via des participations comprises entre 4,90 % et 6,34 %.
L’Etat vient de réduire sa participation dans Renault
Cette opération voit le jour alors que l’Etat vient récemment de réduire sa participation dans le constructeur français. Le 2 novembre dernier, le gouvernement a annoncé sa décision de céder 14 millions d’actions du constructeur automobile via l’Agence des participations de l’Etat (APE). Au cours du jour, cette cession est valorisée à 1,2 milliard d’euros.
Le 8 novembre dernier, l’Etat a franchi en baisse le seuil de 25% des droits de vote du constructeur automobile Renault, selon un avis de l’Autorité des marchés financiers (AMF) diffusé mercredi. Il en détient désormais 21,93% après la cession de 4,73% du capital du groupe réalisée début novembre. La revente de cette part a ramené la participation de l’Etat dans Renault à son niveau de début 2015, soit 15,01% du capital.
Il détient donc désormais 44.387.915 actions Renault représentant 88.775.830 droits de vote, soit 21,93% des droits de vote. Ce franchissement de seuil résulte de la cession de 14 millions d’actions Renault hors marché.
Précisons qu’entre le 6 et le 10 novembre, le titre a chuté de 5,06 %, cloturant à 85.49 EUR vendredi soir. Le 8 et 9 novembre, l’action avait chuté de plus de 2 %, 2,11 le 8 novembre et 2,3 % le 9 novembre.
Un désengagement plus important en vue ?
Histoire de gratter quelques millions bien nécessaires pour alimenter le budget de l’Etat, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire examine attentivement les participations de l’État dans les entreprises. Objectif : récolter par ce biais 10 milliards d’euros. Depuis sa prise de fonction, 1,2 milliard d’euros ont été vendus chez Renault et 1,5 milliard chez Engie. En ce qui concerne Orange, si l’Etat semble vouloir conserver à terme ses 23% dans l’opérateur télécoms, il pousse néanmoins le groupe à s’internationaliser davantage. Semblant surtout vouloir peser sur la stratégie de la société. Le nouveau gouvernement pousserait donc à doper la croissance des entreprises dont il est actionnaire ….. avant d’en sortir. Stratégie mise en œuvre pour Safran et Peugeot.
Plan d’attribution d’actions aux salariés
Face à la menace externe que pourraient (peuvent ? ) représenter les griffes de fonds parfois qualifiés de vautours, Renault a également choisi semble-t-il de renforcer son actionnariat salarié. Histoire de serrer les rangs. Voire de limiter la casse ?
Début novembre, Bercy a tenu à préciser que dans le cadre de son programme de rachat d’actions, Renault avait acquis 1.400.000 titres à l’occasion de la réduction de la participation de l’Etat. Ces titres seront ultérieurement proposés aux salariés et anciens salariés du groupe.
Sources : AFP, BlackRock, AMF, Reuters, Renault, BFM Business
Crédit Illustration : Renault
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