Depuis l’attentat – toujours pas revendiqué – qui a fait plus de 350 morts à Mogadiscio, le 14 octobre, les forces américaines ont intensifié leurs opérations contre les jihadistes somaliens. Ainsi, entre le 9 et le 17 novembre, pas moins de six raids aériens ont visé les milices Shebab, liées à al-Qaïda, et la branche somalienne de l’État islamique (EI).
Au total, les États-Unis ont effectué près de 30 frappes aériennes en Somalie depuis le début de cette année, soit deux fois plus qu’en 2016. L’explication principale est que, en mars, le président Trump a donné plus de latitude au Pentagone pour viser les Shebab, qui contestent l’autorité du gouvernement central, soutenu par la communauté internatioale et les 22.000 soldats de l’AMISOM, la force de l’Union africaine.
Pour autant, le général Kenneth McKenzie, le directeur de l’état-interarmées américain, s’est refusé, la semaine passée, à parler d’une intensification des opérations militaires en Somalie. « Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une accélération », a-t-il dit. « Il se trouve juste que nous avons des occasions de mener ces frappes. […] Parfois, une frappe produit un mouvement et une nouvelle cible apparaît », a-t-il expliqué.
En outre, il y aurait désormais près de 500 militaires américains, principalement des membres des forces spéciales, présents en Somalie, pour former et conseiller les troupes somaliennes et mener des opérations de contre-terrorisme.
Intensification des opérations ou pas, toujours est-il que le nombre de raids aériens américains en Somalie est en hausse. Et un autre est venu s’ajouter au total, le 21 novembre. Cette fois, c’est un camp d’entraînement utilisé par les Shebab qui a été visé, à 200 km au nord-ouest de Mogadiscio.
« En coordination avec le gouvernement fédéral de Somalie, les forces américaines ont mené une frappe aérienne en Somalie contre un camp des shebab, mardi 21 novembre aux environs de 10H30 locales (07H30 GMT), tuant plus de 100 combattants », a en effet annoncé, sans plus de détails, l’US AFRICOM, le commandement militaire américain pour l’Afrique.
« Les forces américaines continueront d’utiliser toutes les mesures autorisées et appropriées pour protéger les Américains et pour neutraliser les menaces terroristes. Cela inclut un partenariat avec l’AMISOM et les forces de sécurité nationales somaliennes pour cibler les terroristes, leurs camps d’entraînement et leurs refuges partout en Somalie, dans la région et dans le monde », a fait valoir l’US AFRICOM.
On ignore les moyens qui ont été sollicités pour ce raid dévastateur. Cela étant, l’agence de presse somalienne SONNA a indiqué qu’un assaut avait été donné contre le camp des Shebab par des commandos somaliens après des frappes aériennes menées par plusieurs avions américains.
Ce n’est pas la première fois qu’une opération de ce type a été conduite par les forces américaines en Somalie. En mars 2016, un camp d’entraînement de miliciens Shebab, également situé à environ 200 km au nord de Mogadiscio, avait en effet subi un traitement identique. Plusieurs « avions et drones » avaient été sollicités. À l’époque, le Pentagone précisa que « plus de 150 combattants terroristes » avaient été éliminés.
« Leur élimination va réduire la capacité des shebab à atteindre leurs objectifs en Somalie, comme recruter de nouveaux membres, établir de nouvelles bases, et programmer des attaques contre les forces américaines et l’AMISOM », avait alors commenté un porte-parole du Pentagone.