mercredi 28 juin 2017

EPR de Flamanville: la cuve validée, EDF devra changer le couvercle d'ici 2024 (France)


 Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le , mis à jour à 


L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a globalement validé la cuve de l'EPR de Flamanville. Et ce malgré "l'anomalie de la composition chimique de l'acier".

Un oui, mais... C'est en substance ce qu'il faut retenir de la très attendue décision ce mercredi de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) concernant la cuve de l'EPR de Flamanville. En validant le projet sous conditions, EDF pourra ainsi démarrer comme prévu fin 2018 l'EPR de Flamanville car les caractéristiques mécaniques du fond et du couvercle de la cuve sont "suffisantes" (...) y compris en cas d'accident".  
Cependant, les anomalies détectées constituent "une diminution des marges" de sécurité qui nécessite des contrôles adaptés et un changement du couvercle, a précisé l'ASN dans un communiqué. Étant donné la durée nécessaire pour fabriquer un nouveau couvercle, estimé à sept ans, EDF devra donc s'engager à changer le couvercle d'ici 2024.  

Un avis définitif sera rendu en octobre

Le groupe énergétique devra aussi mettre en oeuvre "des contrôles périodiques supplémentaires afin de s'assurer de l'absence d'apparition ultérieure de défauts", demande le gendarme du nucléaire. Si ces contrôles sont "réalisables" sur le fond de la cuve, leur "faisabilité" sur le couvercle "n'est pas acquise", et il ne peut donc "être utilisé que pour une durée limitée [2024]", a précisé le président de l'ASN, Pierre-Franck Chevet, lors d'une conférence de presse. 
Cette position préliminaire de l'ASN sera soumise à plusieurs consultations et le gendarme du nucléaire rendra son avis définitif "en octobre 2017", précise le président de l'ASN. EDF et Areva ont déjà pris les devants, en passant une commande en ce sens à un groupe japonais, dans l'optique de fabriquer un nouveau couvercle, précisent des sources concordantes. Si elle est confirmée en octobre, cette décision permettra à EDF de démarrer comme prévu l'EPR de Flamanville fin 2018, pour une mise en service commerciale en 2019. L'entreprise table sur un coût de 100 millions d'euros, mais espère toujours pouvoir éviter cette opération selon un de ses dirigeants, Laurent Thieffy. En effet, EDF entend soumettre un nouveau protocole de contrôle du couvercle "sous deux ans" et revenir vers l'ASN avec ce nouveau dispositif de surveillance pour éviter le changement. 

Des militants de Greenpeace interpellent Nicolas Hulot

Une décision qui n'empêche pas les opposants de se mobiliser. Ce mercredi matin, 24e militants de Greenpeace ont manifesté devant le chantier de Flamanville pour demander à Nicolas Hulot de ne pas autoriser le démarrage du réacteur nucléaire.  
"EPR: le grand bluff", "Stop EPR", pouvait-on lire sur les banderoles brandies par les militants devant le chantier dont EDF est maître d'oeuvre. "On est là pour interpeller le ministre. Il ne doit pas donner l'autorisation de démarrer l'EPR. L'EPR est dangereux", a déclaré Yannick Rousselet, le chargé des questions nucléaires de Greenpeace France. 

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