13 espèces d’oiseaux sont déclarées éteintes.
Le picchion de Laysan, une des 13 espèces éteintes.
Ces espèces ont été récemment identifiées, mais pour certaines, après leur disparition.
John Platt
Plus de 740 espèces d’oiseaux récemment reconnues ont aujourd’hui été ajoutées à la liste rouge des espèces menacées de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature), dont 13 espèces identifiée après qu’elles aient cessé d’exister. Ces 13 espèces ont été déclarées éteintes.
La liste de ces espèces éteintes rassemble le tohi des Bermudes (Pipilo naufragus), le foudi de la Réunion (Foudia delloni), l’étourneau de Raiatea (aussi connu sous le nom de « mystérieux oiseau d’Ulieta », Aplonis ulietensis), le loxopse d’O’ahu (Loxops wolstenholmei), le picchion de Laysan (Himatione fraithii), la rousserole de Mangareva (Acrocephalus astrolabii), la rousserole d’Aguijan (Acrecephalus nijoi), la moucherolle vermillon (Pyrocephalus dubius), la rousserole de Raiatea (Acrocephalus musae), le zostérops de Marianne (Zosterops semiflavus), l’hémignate de Kauia (Akialoa stejnegeri), l’hémignate de Lanai (Akialoa lanaiensis), et la rousserole de Pagan (Acrocephalus yamashinae).
D’après l’IUCN, ces 13 espèces d’oiseau disparues – dont la plupart étaient auparavant considérés comme des sous-espèces – vivaient sur des îles et ont probablement été éradiquées par des espèces invasives tel que les rats et les chats. La plupart d’entre elles avaient probablement disparus il y a longtemps et n’avaient jamais été classées dans la liste rouge de l’IUCN jusqu’à maintenant. Plusieurs de ces espèces, néanmoins, semblent avoir disparu au cours des 50 dernières années. La rousserolle de Pagan, par exemple, a été vue pour la dernière fois dans les années 70 sur l’île de l’archipel des Mariannes d’où il tire son nom. Une autre espèce des Mariannes, la rousserole d’Aguijan, a disparu vers 1995.
Aucune de ces extinctions ne devrait être une surprise dans la mesure où des signalements ont émaillé la littérature scientifique ces dernières années. Le picchion de Laysan, par exemple, fut finalement déclaré comme une espèce à part entière par l’union des ornithologues américains en 2015 après plusieurs décennies de va-et-vient taxonomiques. Cet oiseau Hawaïen, une des espèces auparavant considérée comme une sous-espèce, s’est probablement éteint vers le début du xxe siècle après que des lapins introduits sur l’île de Laysan ont dévorés toute la végétation, et il est considéré comme éteint depuis plusieurs décennies. Plus récemment, des chercheurs ont déclaré que le moucherolle vermillon, aussi connu sous le nom de moucherolle vermillon de Saint Cristobal, s’est éteinte en juin 2016.
La déclaration conjointe de ces 13 extinctions a tout de même eu un large impact. Il est probable que ce ne soit pas les seules. Selon l’IUCN, 11 % des 742 nouvelles espèces d’oiseaux récemment reconnues sont menacées d’extinction à cause du commerce illégal, de l’agriculture, de l’exploitation forestière ou des espèces invasives.
« Tout cela illustre pourquoi il est vital de préserver même les animaux que nous pensions être de simples sous-espèces ou des populations locales », explique Loyal Mehrhoff, le directeur pour la sauvegarde des espèces en voix de disparition au Centre pour la diversité biologique à Washington. « Il est important de sauver les variétés et les sous-espèces, car dans le futur, la science pourrait révéler que ce sont en fait des espèces à part entières que nous aurions dû essayer de sauver », dit-il.
Cette mise à jour de la liste rouge de l‘IUCN comprend également plusieurs autres mauvaises nouvelles. La girafe (Giraffa camelopardalis) a été cataloguée comme vulnérable en raison du braconnage et de la disparition de son habitat, tandis que le perroquet gris d’Afrique (Psittacus erithacus), victime de la déforestation et du commerce illégal, a été classé en voix de disparition.
De plus, la mangue de Kalimantan (Mangifera casturi) a été classée dans les espèces éteintes à l’état sauvage. Le palmier de Barend (Eremospatha barendi), que l’on trouve sur deux sites seulement au Cameroun, a été classé dans la catégorie rarement utilisée des « espèces en danger critique (extinction possible) ».
Toutefois il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. Deux espèces auparavant classées comme éteintes ont été redécouvertes. Plusieurs autres espèces ont vu leur situation s’améliorer. Parmi elles, plusieurs espèces d’oiseau des îles, comme le bouvreuil des Açores (Pyrrhula murina), le gravelot de Sainte Hélène (Chardrius sanctaehelenae) et le Zosterops des Seychelles (Zosterops modestus). Cela prouve que les espèces menacées peuvent être sauvées si on y consacre suffisamment de temps et d’énergie.
Article original publié sur Scientific American : 13 Bird Species Declared Extinct.
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