mercredi 15 juin 2016

Loi Travail : La tension monte. Un million de personnes dans la rue

Ça devait être une démonstration de force contre la loi travail, et ça l’a été. Problème, il y avait selon Le Monde des centaines d’encagoulés qui ont affronté les services de l’ordre. Résultat : 26 blessés et 21 interpellations. Pour des « centaines d’encagoulés », finalement, ce n’est pas beaucoup.
Bien entendu, je regrette cette violence. Mais la violence appelle en miroir la violence, et celle de ce pouvoir autiste, si elle n’est pas physique n’en est pas moins destructrice, (encore qu’il y aurait beaucoup à dire sur la gestion des manifestations).  Petit à petit la population sort de sa léthargie et commence à réaliser qu’elle est dans un piège dont les mâchoires se resserrent de mois en mois. Cela ne peut que conduire à l’escalade.  Trop c’est trop.
Ce mépris insupportable de la volonté populaire ne peut que produire des réactions. Quant à croire que ces déploiements policiers impressionnent les participants, c’est une erreur. Cela exacerbe les rancœur au contraire.  Il n’y a pas besoin d’être un fin psychologue pour le comprendre :
Sylvain étudiant de 24 ans interviewé par Le Monde :
« Les violences, ça donne toujours une mauvaise image mais en même temps c’est un peu le jeu, y a toujours des casseurs et des CRS qui se tapent dessus. On va pas arrêter de manifester à cause des violences ! Tant qu’il y a des manifs je continuerai à venir. Mais j’en suis à un bon niveau de désillusion. Ils sont sourds à toute cette contestation, et je commence à me demander s’ils vont pas nous envoyer l’armée. Mais il faut continuer à lutter, parce que c’est la vie démocratique de participer aux luttes sociales.« 

Alors, bien sûr, les médias vont en faire des gorges chaudes et vont blablater ad nauséam sur le sujet, oubliant la source pour ne mettre en lumière que les conséquences : Salauds de cégétistes !
André, électricien à la retraite de 73 ans, regarde les échauffourées à côté de l’hôtel des Invalides, où la manifestation est bloquée par un cordon de CRS.
« D’un coup, les CRS se sont mis là pour arrêter la manif. Je ne comprends pas la procédure... De toute façon, violence ou pas, n’importe comment on a toujours tort, nous, la CGT. Ce soir, il n’y aura que les casseurs à la télé, ça passera sous silence les millions de gens qui sont là.«  
Alors, moi, je dis MERCI. J’ai de la gratitude pour toutes ces personnes qui sacrifient des jours de salaire dans les grèves et qui n’ont pas peur d’aller protester pour l’avenir de mes enfants.
Nous nous battons quotidiennement sur les blogs comme le nôtre pour dénoncer les dérives et plaider pour plus de justice. C’est bien la moindre des choses que de soutenir ces mouvements.
Les débordements ne sont pas le fait des manifestants. Ils sont le fait d’un pouvoir rigide qui s’assoit sur la démocratie et refuse d’écouter. Souvenons-nous de Sivens et NDDL… Avec plus de souplesse et d’écoute, tout ça n’aurait pas lieu. Ne nous trompons pas de cible.
L’angoisse du lendemain ne peut conduire qu’à une régression vers l’animalité. Ces messieurs bien repus qui nous gouvernent devraient le savoir :  « Ventre affamé n’a pas d’oreille ». Symboliquement, nous en sommes là.  Le raisonnable ne peut plus être entendu.
Galadriel
Reportage en live complet sur :  http://www.lemonde.fr/politique/live/2016/06/14/loi-travail-suivez-la-journee-de-mobilisation-en-direct_4950263_823448.html#KovXYFL7xq7L0Jos.99

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