(blog à finir et à corriger)
Et, cela continue avec une chaîne de complicités politiques phénoménales :
(source la Charente Libre)
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Montemboeuf: en guerre contre les pesticides après la mort de leur fils
Le 28 juin à 06h00 par
69 réactions
Ils ont perdu leur fils, mécanicien agricole, d'un cancer en août dernier. Depuis, ils sont en guerre contre les pesticides. Ils veulent briser le silence. Et faire changer plus vite les comportements.
Sur la table de la cuisine, dans leur ferme de Montemboeuf, Didier et Madeleine Sardin étalent les photos de leur fils Stéphane. Les images d'un bonheur torpillé en août dernier. Emporté à 28 ans, en deux mois, d'un cancer. La voix brisée, ils confient l'agonie de leur enfant, apparemment en pleine santé quelques semaines auparavant.
Stéphane était mécanicien agricole. Il intervenait à l'occasion sur des pulvérisateurs. "Il nous a raconté que ça l'avait parfois rendu malade. Des maux de ventre. Il était constamment dans les produits", rapportent Didier et Madeleine Sardin. Pour eux, ce sont les pesticides qui sont responsables de la mort de leur fils. Le lien n'est pas avéré, ils le savent bien.
Même si Paul François, l'agriculteur de Bernac intoxiqué au Lasso, lâche: "Ce n'est pas le premier cas de cancer chez ceux qui font la maintenance des appareils agricoles. Ils sont en contact avec des cocktails de produits." Un copain de Stéphane, Clément Chateaud, lui aussi mécanicien agricole, avoue: "J'évite de faire ce boulot-là. Si les produits entrent en contact avec la peau, ça me donne la diarrhée." Alain Castet, le directeur de Claas Réseau agricole à Nersac, ne croit pas au lien entre la maladie de Stéphane et son travail: "Le contact avec les produits est vraiment occasionnel." Et ses gars n'ont pas de protection particulière, excepté des gants.
Briser l'omerta du monde agricole
Didier et Madeleine Sardin, faute de preuves, n'accusent personne. Mais tout de même, ils s'affolent de ce qu'ils voient et entendent, et sont résolument entrés en guerre contre les produits chimiques qu'on balance sur les cultures. Ils veulent secouer les consciences, briser l'omerta du monde agricole, s'emportent quand ils entendent râler contre la directive nitrates: "Faudra-t-il qu'ils aient un cas chez eux pour prendre conscience?"
Madeleine Sardin a mal au ventre et les yeux qui brûlent à chaque fois que les pépinières voisines traitent les parcelles, même si celles-ci obéissent à des normes environnementales exigeantes. Un autre riverain se plaint, lui, de"poumons pris". Ils ont le sentiment qu'il y a de plus en plus de cancers.
Un généraliste du coin trouve qu'il a beaucoup de personnes atteintes parmi ses patients, mais, faute de registre des cancers, il ne peut pas vérifier. Il peste: "Les procédures quand nous voulons signaler quelque chose qui nous semble anormal sont très compliquées. C'est décourageant."
Madeleine Sardin renvoie sur un agriculteur du Lindois, victime de la maladie de Charcot. Un de plus. Son mari prophétise: "Ça va être bien pire que l'amiante. Parce que tout le monde emploie des pesticides."
S'ils se sentent bien seuls avec leur détresse, ils voient quand même que les choses bougent, même si c'est bien trop lent à leur goût (lire encadré). Stéphane aurait dû se marier ce mois-ci. Pour Didier et Madeleine Sardin, ce n'est pas le moment de baisser les bras.