(C'est un terme de négociation, il commence par le plus haut pour obtenir ce qu'il veut, 3%. note de rené)
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par Report24
Donald Trump frappe encore comme un obus. Le futur président des États-Unis exige des partenaires de l’OTAN rien de moins qu’un doublement des dépenses de défense actuelles, pour atteindre pas moins de 5% du produit intérieur brut. Une annonce qui pourrait faire l’effet d’un cataclysme budgétaire à Berlin (ndt : et pas seulement à Berlin…).
Pour le gouvernement allemand, qui tente péniblement de sortir de la crise budgétaire, cette exigence tombe au plus mauvais moment. Actuellement, l’Allemagne atteint tout juste un peu plus de 2% du PIB, effleurant ainsi l’objectif précédent fixé par l’OTAN. Passer à 5% représenterait des dépenses supplémentaires d’environ 100 milliards d’euros par an – soit presque un tiers du budget fédéral actuel.
Selon le journal Financial Times, qui s’appuie sur des échanges entre les conseillers en politique étrangère de Trump et des diplomates européens de haut rang, l’ex-président pourrait cependant se contenter de 3,5% – ce qui impliquerait tout de même une hausse de près de 50 milliards d’euros pour le budget allemand. Une sorte de compromis qui mettrait néanmoins le futur ministre des Finances allemand, après les élections législatives anticipées, dans une situation critique.
Fait intéressant, Trump adopte une approche étonnamment pragmatique sur la question ukrainienne. Contrairement à sa rhétorique de campagne, il semble envisager de poursuivre le soutien militaire à Kiev – mais uniquement après un cessez-le-feu et sans envisager l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déjà réagi avec scepticisme face aux promesses européennes en matière de défense sans implication américaine : «Ce n’est pas suffisant», a-t-il déclaré après des négociations-marathon à Bruxelles.
La situation rappelle un jeu de poker où Trump augmente drastiquement les mises tandis que l’Europe, frappée de sueurs froides, reste à la table. Ce qui est particulièrement notable, c’est que le républicain lie habilement les dépenses de défense à des avantages commerciaux : ceux qui investissent davantage dans des chars, des avions de combat et des missiles pourront exporter davantage vers les États-Unis. Par ailleurs, c’est surtout l’industrie de l’armement (américaine) qui profite de cette augmentation des dépenses militaires des États membres de l’OTAN.
Pour le budget allemand, cela représente un véritable test de résistance. Le nouveau gouvernement devra soit opérer des coupes massives dans d’autres secteurs, soit contracter de nouvelles dettes – ce qui, après la décision de la Cour constitutionnelle sur le frein à l’endettement, poserait de sérieux problèmes – soit augmenter les impôts. Aucune de ces options ne semble pouvoir séduire les électeurs.
Les États membres de l’OTAN discutent déjà d’une augmentation à 3% lors du sommet de La Haye en juin. Pourtant, même cet objectif est perçu dans de nombreuses capitales comme un effort presque insurmontable. À titre de comparaison, les États-Unis dépensent actuellement environ 3,1% de leur PIB pour la défense. Le message en provenance de l’entourage de Trump est clair : l’ère du «passager clandestin» au sein de l’OTAN est révolue. La question de savoir si l’Europe avalera cette pilule amère sera l’un des enjeux de politique de sécurité les plus fascinants de l’année à venir.
source : Report24 via Euro-Synergies
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