samedi 14 septembre 2024

 (Comment, comment le Honduras n'a pas fait le truc des agents de l'étranger mis en place aux USA, en Russie, en France ? Ils ont tort, ça sert à repérer les gens qui travaillent dans l'ombre pour renverser les gouvernements ou les influencer. note de rené)

Des médias soutenus par le gouvernement étatsunien et des militants sont derrière les attaques contre le gouvernement du Honduras (The GrayZone)

par Wyatt Reed 14 Septembre 2024, 07:48 Honduras Castro USA Impérialisme Venezuela Articles de Sam La Touch

Des médias soutenus par le gouvernement étatsunien et des militants sont derrière les attaques contre le gouvernement hondurien
Article originel : US govt-backed media, activists behind attacks on Honduran government
Par Wyatt Reed
The GrayZone, 13.09.24

Des médias soutenus par le gouvernement étatsunien et des militants sont derrière les attaques contre le gouvernement du Honduras (The GrayZone)

Le gouvernement de gauche du Honduras est sur la défensive depuis son affrontement diplomatique avec Washington. Notre enquête révèle qu’un réseau d’agents du changement de régime soutenus par le gouvernement étatsunien est à l’origine des attaques et utilise des tactiques de justice pour fabriquer un scandale en prévision des élections de l’année prochaine à Tegucigalpa.
 

Le gouvernement hondurien a accusé les États-Unis d’avoir tenté de lancer un « coup d’état » dans ce pays d’Amérique centrale, après que le média Insight Crime ait publié des images datant de dix ans qui semblaient montrer le frère de la présidente actuelle négociant un paiement avec des hommes qui ont par la suite avoué avoir fait du trafic de drogue.

La vidéo a été divulguée au milieu d’une dispute diplomatique avec les États-Unis sur les relations amicales du gouvernement hondurien avec le Venezuela à la suite de ses élections contestées en juillet. Quelques jours avant la sortie de l’enregistrement, la présidente hondurienne Xiomara Castro a laissé entendre que son communiqué mettait fin à un accord d’extradition de longue date avec les États-Unis : « Je ne permettrai pas que l’instrument de l’extradition soit utilisé pour intimider ou faire chanter les forces armées du Honduras ». Pour beaucoup de ceux qui soutiennent le président de gauche, le moment est bien choisi.
 

Dans les médias traditionnels, la tentative de contourner un assaut politique imminent de Washington a été présentée comme un acte de corruption. Un journal a publié le titre « Castro du Honduras pourrait faire partie de la corruption liée aux stupéfiants dont elle s’était pourtant engagée à y mettre fin ».

Pourtant, une enquête de The Grayzone révèle que des personnalités clés du jeu diplomatique sont directement liées au gouvernement étatsunien, y compris Insight Crime, qui est financé par le département d’État. Notre enquête indique que la vidéo a été stratégiquement déployée dans un effort pour contenir une administration Castro de plus en plus indépendante.
 

La vidéo aurait été prise en 2013 par un trafiquant de drogue travaillant comme informateur pour la Drug Enforcement Administration (DEA), et sa publication est survenue à la suite de tensions diplomatiques qui ont fait rage le 28 août après une réunion entre les chefs militaires du Venezuela et du Honduras, ce qui a amené l’ambassadeur étatsunien à accuser publiquement le fonctionnaire hondurien d’avoir « pris rendez-vous avec un trafiquant de drogue ». Carlos Zelaya affirme qu’il n’avait aucune idée de qui étaient les hommes et n’a jamais accepté d’argent d’eux, mais a depuis démissionné de son poste au Congrès, en attendant les résultats d’une enquête.

Au sein de l’administration Castro, la déclaration agressive de l’ambassadeur étatsunien a été considérée comme un coup de semonce et un précurseur indéniable d’une tentative de changement de régime dans le style des révolutions de couleurs. Le moment était particulièrement marquant, disent-ils, parce qu’ils croient que Insight Crime a eu la possession des images depuis au moins 2022.
 

Élu par une large majorité en 2021, l’administration de Xiomara Castro représente un retour à la social-démocratie après 12 ans de ce que les Honduriens appellent la « narco-dictature », une période sombre inaugurée par le coup d’état de 2009 soutenu par les États-Unis qui a vu le mari de Castro, Manuel Zelaya, démis de ses fonctions par la force militaire. En juin 2024, le visage le plus visible de cette narco-dictature, l’ancien président Juan Orlando Hernandez, a été condamné à 45 ans de prison fédérale à New York. Cependant, comme l’a signalé The Grayzone dans une enquête en plusieurs parties, le gouvernement étatsunien avait protégé Hernandez pendant des années, regardant de l’autre côté alors qu’il remplissait sa promesse déclarée de « fourrer les drogues directement dans le nez des gringos ».

Bien qu’ils aient semblé initialement prêts à tolérer le gouvernement qui l’a remplacé, les États-Unis lancent maintenant leur première attaque contre l’administration Castro.

« L’intention est la déstabilisation »

Carlos Estrada, conseiller de la présidente honduriene spécialisée dans les relations internationales, a déclaré à  : « Il est très clair que les paroles de l’ambassadeur coïncidaient avec le moment où cette vidéo allait être divulguée. »

« L’intention », a souligné Estrada, « est la déstabilisation. »

Selon Estrada, l’administration Castro a décidé de mettre fin au traité d’extradition avec Washington lorsque l’ambassadeur des États-Unis au Honduras « a fait un commentaire hautement irresponsable et hautement anti-diplomatique » concernant une « visite tout à fait normal d’un ministre, de notre ministre de la Défense à l’époque, qui rendait visite au ministre de la Défense du Venezuela ».

« Le commentaire de l’ambassadrice, lorsqu’elle a qualifié une visite à une personne liée au trafic de drogue — selon les États-Unis — nous met en alerte, car c’est un moyen d’élargir le cadre de la guerre juridique contre les principaux dirigeants de ce gouvernement, La présidente Xiomara Castro et son mari, l’ancien président Manuel Zelaya. »

Selon Estrada, d’autres problèmes se profilent à l’horizon. Il dit que les attaques des médias « coïncident avec d’autres opérations menées sur le territoire hondurien par la même opposition », qui comprend de nombreuses parties liées aux cartels...Lire la suite

---
Lire aussi :
- RFI 14.09.24 Au Honduras, la présidente éclaboussée par un scandale de corruption lié au narcotrafic
Le média d’investigation latino-américain Insight Crime a publié, mardi 3 septembre, une vidéo où l’on voit le beau-frère de la présidente hondurienne négocier des pots-de-vin avec des narcotrafiquants. La vidéo date de 2013, année qui coïncide avec la campagne électorale de Xiomara Castro....

Aucun commentaire: