samedi 6 juillet 2024

 

Le sommet de l’OTAN pourrait voir la plupart des membres rejoindre le «Schengen militaire européen» (Korybko)

Par Andrew Korybko.  Sur Le sommet de l’OTAN du mois prochain pourrait voir la plupart des membres rejoindre le « Schengen militaire » (substack.com)  Suite à ceci La «ligne de défense de l’UE» est le dernier euphémisme pour désigner le nouveau rideau de fer (Korybko) – les 7 du quebec   les préparatifs militaires et civils de la prochaine Grande Guerre en Europe vont bon train.

 

L’importance de l’optimisation de la logistique militaire à travers l’Europe ne peut être surestimée, car l’augmentation de l’efficacité des cinq corridors sur lesquels The Telegraph a attiré l’attention facilitera grandement la gestion par l’Allemagne de l’endiguement post-conflit de la Russie sous la supervision des États-Unis.

Le chef de la logistique de l’OTAN, le lieutenant-général Alexander Sollfrank, est responsable de la proposition de «Schengen militaire » de novembre dernier, qui a porté ses fruits en février après que l’Allemagne, les Pays-Bas et la Pologne – cette dernière s’étant complètement subordonnée à Berlin – ont accepté d’optimiser leur logistique militaire. Il s’agit de rationaliser l’envoi de forces militaires américaines d’urgence à la frontière russe via le port néerlandais de Rotterdam et les systèmes ferroviaires des deux pays suivants en cas de crise majeure.

Le Telegraph a informé son public de l’idée de Sollfrank mardi, un peu plus d’un mois avant le prochain sommet de l’OTAN à Washington du 9 au 11 juillet, dans son article détaillant comment « les couloirs terrestres de l’OTAN pourraient précipiter les troupes américaines sur la ligne de front en cas de guerre européenne ». Il comprenait une carte pratique montrant les cinq corridors qui sont utilisés à cette fin, le plus important étant celui des Pays-Bas, de l’Allemagne et de la Pologne.

Dans l’ordre dans lequel ils ont été énumérés par ce média, les autres sont l’Italie-Slovénie-Croatie-Hongrie ; Grèce-Bulgarie-Roumanie ; Turquie-Bulgarie-Roumanie ; et Norvège-Suède-Finlande. Le premier n’est actuellement pas viable étant donné la résistance de la Hongrie au bellicisme anti-russe de l’OTAN (à moins qu’Orban ne soit neutralisé) ; les deux suivants nécessitent l’extension du projet roumain de «l’autoroute de la Moldavie» à la mer Égée ; tandis que le dernier ne dépend que de quelques goulots d’étranglement. Ce sont donc tous des travaux en cours.

C’est la raison pour laquelle le prochain sommet de l’OTAN pourrait voir la plupart des membres du bloc accepter de rejoindre le « Schengen militaire » comme résultat le plus important afin d’accroître l’efficacité de ces corridors. Supprimer la bureaucratie afin de faciliter la libre circulation des troupes et des équipements implique de sacrifier davantage la souveraineté de chaque membre, ce que la Hongrie et la Slovaquie n’accepteront probablement pas, mais la participation des autres jetterait les bases de la «forteresse Europe» envisagée par les États-Unis.

Ce concept fait référence à la militarisation de l’UE soutenue par les États-Unis mais dirigée par l’Allemagne, qui verrait Berlin diriger l’endiguement anti-russe du bloc au nom de Washington après la fin inévitable du conflit ukrainien afin que les États-Unis puissent « pivoter (retour) vers l’Asie » pour contenir la Chine de manière plus musclée. La « forteresse Europe » est donc un projet à long terme, qui ne sera pas achevé de sitôt, d’autant plus que l’OTAN doit également augmenter sa production militaro-industrielle pour concurrencer la Russie.

Néanmoins, l’importance de l’optimisation de la logistique militaire à travers l’Europe ne peut être surestimée, car l’augmentation de l’efficacité des cinq corridors sur lesquels The Telegraph a attiré l’attention permettra à l’Allemagne de gérer beaucoup plus facilement l’endiguement post-conflit de la Russie sous la supervision des États-Unis. Obtenir l’accord de la plupart des membres pour rejoindre le « Schengen militaire » est également le moyen le plus simple pour l’OTAN de présenter son prochain sommet comme un succès et d’apaiser une partie de la déception de l’Ukraine de ne pas avoir été invitée à le rejoindre.

On peut dire à Kiev sans aucune édulcoration que les mesures prises lors de cet événement permettront à ceux qui lui ont accordé des « garanties de sécurité » de tenir plus facilement leurs promesses d’envoyer immédiatement une aide militaire en cas de crise. Cela pourrait également contribuer à rassurer les décideurs politiques anti-russes bellicistes qui pensent que tout compromis pragmatique sur l’Ukraine serait à l’avantage de Moscou puisque l’OTAN pourrait associer ses prochains sites de production militaro-industriels au « Schengen militaire » en temps de paix.

Cela peut être fait pendant la guerre par procuration en cours entre l’OTAN et la Russie en Ukraine, mais le taux d’épuisement des forces de cette dernière empêche le bloc de reconstituer ses propres stocks puisqu’il doit continuer à approvisionner Kiev, ce qui réduit la confiance des dirigeants de l’UE dans leur capacité à « dissuader » la Russie. Par conséquent, le gel du conflit d’ici la fin de l’année devient plus attrayant s’ils en viennent à le voir de cette façon, ce qui pourrait alors leur permettre de hiérarchiser plus efficacement ces plans au cours des prochaines années.

Dans ce cas, de nouveaux sites militaro-industriels pourraient apparaître le long de ces cinq corridors « Schengen militaires » ainsi que d’autres comme le corridor germano-estonien via la Pologne pour fortifier la « ligne de défense baltique » du nouveau rideau de fer, le but étant de militariser au maximum l’UE. La conscription pourrait revenir dans tout le bloc, la formation d’urgence pourrait être enseignée dans toutes les écoles et tout le monde resterait sur les nerfs comme au plus fort de l’ancienne guerre froide, mais cette paix froide serait toujours meilleure qu’une guerre chaude.

 

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