vendredi 28 avril 2023

 (Peu à peu lula va dévoiler sa véritable position. Celle-là, on dirait presqu'elle lui a été soufflée par mc kinsey. Du genre, se dissimuler sous une bonne intention. note de rené)


Lula vient de discréditer la politique étrangère du Brésil en posant des conditions à sa visite en Russie

Lula dit en substance que l’expansion globale des relations économiques entre le Brésil et la Russie dépend du compromis de la Russie sur les objectifs de sécurité nationale qu’elle cherche à promouvoir par le biais de son opération spéciale en cours en Ukraine, que Moscou considère officiellement comme existentielle. Cette position contredit tout ce que la communauté multipolaire représente, plaçant ainsi le Brésil du côté politique de l’Occident dans la dimension russo-américaine de la nouvelle guerre froide, malgré ses liens croissants avec la Chine.

La transition systémique mondiale vers la multipolarité a vu des dizaines de pays abandonner le paradigme occidental-centrique des relations internationales, tristement célèbre pour son imposition de conditions unilatérales aux autres et pour l’influence de la pensée à somme nulle sur la formulation des politiques. Le Brésil se considère officiellement comme l’un de ces États qui se concentrent sur la construction d’un ordre mondial plus équitable, en particulier en coordination avec ses partenaires des BRICS, mais le président Lula vient de le discréditer lors de son voyage au Portugal.

Pendant son séjour, RT a rapporté qu’il avait posé des conditions à sa visite en Russie, conditions qui lui avaient été imposées par le président Poutine par l’intermédiaire du ministre des affaires étrangères Lavrov lors de la récente visite de ce dernier au Brésil. Le principal conseiller en politique étrangère de Lula a récemment révélé, dans une longue interview sur la vision du monde de son patron, qu’il n’envisageait pas pour l’instant de se rendre en Russie ou en Ukraine, mais le dirigeant brésilien a précisé samedi qu’il pourrait reconsidérer sa décision si ces deux pays réalisaient des progrès tangibles sur la voie de la paix.

Il a probablement pensé que cela le ferait paraître « équilibré », « neutre » et « pragmatique », mais si cette approche lui vaudra probablement une tape proverbiale dans le dos de la part de ses partenaires occidentaux, elle discrédite complètement la politique étrangère de son pays aux yeux de la Russie et du reste de la communauté multipolaire. La raison de cette évaluation est que cette deuxième catégorie de pays ne croit pas en l’imposition de conditions unilatérales à leurs partenaires, et encore moins à celles qui concernent leurs relations avec des tiers.

Ce que Lula vient de faire montre à quel point sa vision du monde est étroitement alignée sur celle des démocrates libéraux-mondialistes au pouvoir aux États-Unis, avec lesquels il aurait proposé de lancer un réseau d’influence mondial lors de son voyage à Washington en février, selon un récent rapport de Politico citant des personnalités du Congrès qui ont assisté à cette réunion. Au lieu de concocter un prétexte « publiquement plausible » pour refuser « poliment » l’invitation de son homologue à participer au Forum économique international de Saint-Pétersbourg à la mi-juin, Lula pose des exigences au président Poutine.

Il dit en substance que l’expansion globale des relations économiques entre le Brésil et la Russie dépend du compromis de la Russie sur les objectifs de sécurité nationale qu’elle cherche à promouvoir par le biais de son opération spéciale en cours en Ukraine, que Moscou considère officiellement comme existentielle. Cette position contredit tout ce que la communauté multipolaire représente, plaçant ainsi le Brésil du côté politique de l’Occident dans la dimension russo-américaine de la nouvelle guerre froide, malgré ses liens croissants avec la Chine.

À ce sujet, la grande stratégie de Lula (que l’on peut découvrir plus en détail dans les deux analyses hyperliées précédentes) consiste essentiellement à « équilibrer » ses principaux partenaires chinois et américains – même maladroitement – par la dédollarisation avec les premiers et par le prosélytisme du « wokeism » avec les seconds. Les relations avec la Russie sont considérées comme superflues puisque son importance dans ce paradigme est minime par rapport à celle des deux autres, étant principalement reléguée à la sphère de la coopération sur les matières premières (y compris l’énergie).

Même si le Brésil et la Russie ont des intérêts communs dans l’accélération de la multipolarité financière, notamment par le biais du projet de nouvelle monnaie de réserve des BRICS, Lula a clairement laissé sa préférence idéologique pour l’Occident prendre le dessus en imposant les conditions qu’il vient de poser pour participer à l’événement de la mi-juin. Il n’y a absolument aucune chance que la Russie fasse un compromis sur ses objectifs de sécurité nationale en Ukraine juste pour qu’il envisage de se présenter à ce forum d’investissement, il faut donc tenir pour acquis qu’il ne s’y rendra pas.

Bien que les propagandistes de son camp puissent essayer de tourner la chose en rappelant à tout le monde qu’il ne se rendra pas non plus en Ukraine à moins que ce pays et la Russie ne fassent des progrès tangibles vers la paix, les relations du Brésil avec Kiev sont loin d’être aussi importantes pour la transition systémique mondiale que celles qu’il entretient avec Moscou. On peut donc dire que Lula ne se contente pas de prendre en otage les relations bilatérales avec la Russie par sa demande unilatérale, mais qu’il ralentit également le rythme de réalisation de leurs objectifs communs en matière de multipolarité financière.

Ce qui est accablant dans ce constat, c’est que tout observateur objectif sait désormais qu’il ne faut pas compter sur le Brésil pendant le troisième mandat de Lula, puisqu’il élabore sa politique étrangère sous l’influence de paradigmes occidentalocentriques dépassés en raison de son alignement idéologique sur les démocrates américains.

Aucun membre de la communauté de la multipolarité ne peut considérer ses liens avec ce pays comme acquis, pas même la Chine, puisqu’il y a toujours un risque que les États-Unis fassent pression sur lui pour qu’il reproduise cette politique inamicale contre eux également.

Si un conflit chaud devait éclater en mer de Chine méridionale ou dans le détroit de Taïwan, par exemple, on peut s’attendre à ce que Lula réduise aussi unilatéralement les liens du Brésil avec la Chine sous le prétexte fallacieux de vouloir apparaître comme « équilibré », « neutre » et « pragmatique ». Après tout, l’OTAN dirigée par les États-Unis mène actuellement une guerre par procuration contre la Russie à travers l’Ukraine, ce qui ne l’a pas empêché de se rendre à Washington au début du mois de février ou au Portugal ce week-end. Cela montre qu’il applique effectivement deux poids deux mesures de manière hypocrite.

Dans ces conditions, on peut considérer que sa rhétorique pacifiste n’est rien d’autre qu’une couverture pour son alignement politique sur les États-Unis contre la Russie dans le conflit le plus important sur le plan géostratégique depuis la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit simplement d’une tactique visant à tromper les personnes qui prennent leurs désirs pour des réalités dans la communauté des médias alternatifs et à faciliter les opérations d’éclairage au gaz de ses propagandistes, qui visent à manipuler les perceptions populaires quant à la vérité de sa politique étrangère. En posant des conditions à sa visite en Russie, Lula a prouvé que les liens avec ce pays des BRICS ne sont pas indispensables.

Andrew Korybko

 

Article original en anglais :

Lula Just Discredited Brazil’s Foreign Policy by Placing Conditions on His Visit to Russia

L’article en anglais a été publié initialement sur le site de l’auteur : Andrew Korybko’s Newsletter.

Traduit avec DeepL.com

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