Détournement de fonds par le mari de la dirigeante européenne?
Lors d’une audition en commission spéciale Covid mardi 29 novembre 2022, la députée européenne Michèle Rivasi a saisi Krzysztof Izdebski, représentant la coalition des ONG pour la transparence des dépenses de l’Union européenne, au sujet des activités commerciales du mari de la présidente de la commission européenne.
Michèle Rivasi, qui milite depuis de nombreuses années pour plus de transparence dans les affaires de l’Union et est membre de la commission budgétaire, a épinglé Heiko von der Leyen, le mari d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne depuis décembre 2019, au démarrage de la crise du Covid.
Multiplication de filiales « boîtes aux lettres »
Heiko von der Leyen est directeur d’une entreprise américaine de biotechnologie, Orgenesis, spécialisée dans les thérapies cellulaires et génétiques, notamment pour la création du vaccin à ARN messager anti-Covid. Michèle Rivasi énumère les créations de filiales d’Orgenesis sur sol européen qui ont profité de plusieurs dizaines de millions d’euros de subventions, en Italie, Grèce, aux Pays-Bas et en Allemagne.
« Pratiquement aucun conflit d’intérêt »
Elle cite une réponse de la Commission européenne qui prétend que « le fait que le mari d’une haute responsable européenne reçoive un financement européen et national n’entraîne pratiquement aucun conflit d’intérêt ». Elle pose la question de savoir si ces filiales, qui sont en fait des boîtes postales et pas de véritables entreprises, n’ont pas été créées juste pour capter une partie du financement européen et le détourner à destination des États-Unis.
Aucun système de contrôle
Michèle Rivasi cite enfin la cour des comptes européenne qui s’est dit surprise qu’il n’y ait aucun système de contrôle des fonds de relance de l’Union européenne.
Pour aller plus loin
La députée prend ce thème tabou à bras le corps également dans une tribune sur Mediapart intitulée « Les activités commerciales de Heiko von der Leyen dans l’industrie pharmaceutique sont-elles compatibles avec le rôle institutionnel de sa femme, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne ? ».
La marmite bouillonne au plus haut niveau européen puisque cette intervention de Michèle Rivasi a lieu au moment où la colère des ministres de la santé de l’UE sur l’opacité des contrats avec Pfizer génère des échos dans la presse.
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