dimanche 30 octobre 2022

 

Les vérités du Sénégal sur l’invasion russe en Ukraine (Afrique)

Aissata Tall Sall, ministre du Sénégal
Madame Aïssata Tall Sall, cheffe de la diplomatie sénégalaise

« A l’ouverture du Forum de Dakar, la France a demandé à l’Afrique d’être solidaire des Européens qui se sentent agressés par la Russie en Ukraine ». Telle est la question posée à la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Me Aissata Tall Sall. C’était en marge du Forum sur la Paix et la Sécurité en Afrique, tenu sur deux jours (24 et 25 octobre 2022), au Sénégal.

Interpellée par RFI, sur la solidarité des pays du continent africain quant à la situation en Ukraine, la ministre sénégalaise des Affaires étrangères du Sénégal a été on ne peut plus claire. « L’Afrique n’est pas indifférente par rapport ce qui se passe en Ukraine. Parce qu’elle est consciente que ce qui se joue en Ukraine, c‘est l’avenir de la communauté internationale », a indiqué la cheffe de la diplomatie sénégalaise.

Madame Aïssata Tall Sall de rappeler : « Mais pour autant, nous ne devons pas oublier la situation en Afrique que nous, nous vivons tous les jours ». La ministre sénégalaise précise : « Quand nous parlons de la situation en Ukraine, nos opinions nous disent : « cela fait deux ans que nous vous demandons de demander à ces grandes puissances de venir nous soutenir par rapport à la réallocation des droits de tirage de spéciaux. De demander à ces grandes puissances d’intervenir sur le plan sécuritaire. Et la litanie ne finit pas ».

« Comprendre l’opinion, ce n’est pas être contre l’Ukraine »

Pour ce membre du gouvernement sénégalais, « voilà quelle est la réalité de l’opinion en Afrique. Comprendre l’opinion, ce n’est pas être contre l’Ukraine. Alors nous les décideurs, nous devons faire avec tout cela ». Depuis le début de la guerre en Ukraine, en effet, les appels à la solidarité envers Kiev se multiplient. Une prise de position que les pays occidentaux semblent imposer à tous les pays. Oubliant en effet, les réalités et les multiples appels de la plupart de ces pays.

Lire : Les aveux de Bamako au Forum de Dakar : « Nous avons failli »

Nombre d’entre eux, notamment ceux situés sur le continent africain, ne comprennent toujours pas, comme l’a rappelé Me Aïssata Tall Sall, que des sommes faramineuses soient débloquées pour faire la guerre, alors que chez eux, des populations sont menacées de famine. Si ce ne sont pas des insuffisances de moyens militaires ayant entraîné une forte présence djihadiste sur le continent. Surtout, lorsqu’on sait que l’Occident y a une grande part de responsabilité, avec notamment la malencontreuse intervention de l’OTAN en Libye.

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