La Chine simule la neutralisation des satellites Starlink
Le journal chinois South China Morning Post a publié un article rapportant que des physiciens chinois ont simulé la possibilité de lancer une frappe nucléaire chirurgicale capable de détruire les satellites Starlink d’Elon Musk.
Cette simulation est due à l’inquiétude de Pékin concernant une menace potentielle de Starlink pour la sécurité nationale de la Chine.
L’auteur de cette étude, le physicien nucléaire Liu Li de l’armée chinoise, a parlé dans le magazine scientifique Nuclear Techniques de la création d’un module pour simuler la neutralisation des milliers de satellites d’Elon Musk. À cet effet il est proposé de faire exploser une ogive nucléaire de 10 mégatonnes à 80 km d’altitude dans la mésosphère de la Terre, qui se trouve entre 50 et 90 km d’altitude, et donc à 20 km de la ligne de Karman (100 km) où commence l’espace.
L’explosion d’une ogive directement sur l’orbite d’un satellite n’est pas efficace car les produits de désintégration se forment en quantité limitée, ce qui n’apportera pas l’effet nécessaire. De plus, les particules radioactives seront capturées par le champ magnétique de la Terre et créeront une ceinture radioactive menaçant tous les engins spatiaux.
Une explosion à 80 km d’altitude, où il existe encore suffisamment d’air, forme un nuage radioactif qui s’élèvera en cinq minutes à 500 km d’altitude pour se répandre sur une superficie de 140.000 km². Les satellites seront mis hors service en passant dans ce nuage.
La radiation provoquera dans les nanopuces électroniques du satellite une induction de courants parasites, une sorte d’interférences qui transformeront le satellite en un simple tas de ferraille. D’après les physiciens militaires chinois, une ogive permettrait de neutraliser des centaines et des milliers de satellites sur une orbite donnée sans endommager les appareils amis.
Le modèle d’explosion proposé par les physiciens chinois, comme le rapporte le South China Morning Post, reproduit exactement le comportement du nuage radioactif lors des essais nucléaires à haut altitude organisés par les États-Unis dans les années 1950-1960 près des îles de Hawaï.
La préoccupation de la Chine par le déploiement d’un réseau de satellites Starlink s’explique, entre autres, par la possibilité de leur utilisation pour guider des frappes d’armes hypersoniques.
Depuis le début de l’opération militaire spéciale russe, les satellites Starlink sont utilisés par l’armée ukrainienne pour la communication entre les unités et pour guider des armements, des drones et l’artillerie dans les affrontements avec les forces russes.
De cette manière, les États-Unis déroulent une course aux armements spatiaux, utilisant pour cela des satellites civils.
Alexandre Lemoine
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