L’explosion des saisies d’armes imprimées en 3D inquiète Europol
Europol s'inquiète du nombre croissant d'armes imprimées en 3D en circulation sur le continent européen.
Par Capital avec AFP
Publié le 27/05/2022 à 17h25
De plus en plus d'armes imprimées en 3D ont été saisies en Europe ces dernières années, s'est inquiété vendredi l'office européen de police (Europol), qui a organisé cette semaine une conférence rassemblant différents professionnels et experts pour s'attaquer à la problématique. "La menace posée par les armes imprimées en 3D est très présente sur le radar d'Europol", a déclaré Martin van der Meij, un haut responsable de l'office européen de police cité dans un communiqué, selon lequel Europol a ces dernières années observé un "nombre croissant de ces armes à feu saisies dans le cadre d'enquêtes à travers l'Europe".
En 2019, deux personnes ont été abattues à Halle, en Allemagne, par un agresseur utilisant une arme artisanale, basée sur un plan téléchargé sur Internet pour fabriquer en partie l'arme avec une imprimante 3D, a rapporté Europol. La police espagnole avait également pour la première fois en 2021, démantelé un atelier illégal dédié à la fabrication d'armes imprimées en 3D à Tenerife, dans l'archipel atlantique des Canaries, a rappelé l'office européen de police.
Un mois plus tard, deux hommes et une femme avaient été arrêtés dans la ville de Keighley au Royaume-Uni dans le cadre d'une enquête sur le terrorisme d'extrême droite, accusés de posséder des composants d'armes imprimées en 3D, selon Europol.
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Des armes à feu intraçables
Au regard de ce phénomène, l'office a réuni cette semaine à La Haye (Pays-Bas), siège d'Europol, plus de 120 acteurs, dont des professionnels des forces de l'ordre, experts en balistique, médecins légistes et décideurs politiques pour "l'une des plus grandes plateformes d'échange au monde sur la menace des armes imprimées en 3D".
"Un tel défi ne peut être relevé qu'en combinant l'expertise, les ressources et les connaissances des forces de l'ordre, du secteur privé et du monde universitaire pour retirer ces armes des rues", a souligné M. Van der Meij. Un réseau international d'experts sur les armes à feu imprimées en 3D sera créé, chargé de tenir les forces de l'ordre informées de l'évolution des armes à feu imprimées en 3D, a également annoncé Europol à l'issue de la conférence.
Alors qu'en France, la législation est très stricte en ce qui concerne la confection, la vente ou la détention d'armes, on peut légitimement s'interroger sur les risques liés au détournement des imprimantes 3D. D'autant plus que l'Europe est très en pointe dans l'impression 3D, les entreprises du vieux continent étant à l'origine de 47% de toutes les inventions déposées dans ce domaine à l'OEB, sur 10 ans. La croissance du secteur est impressionnante.
Néanmoins, la "démocratisation" de ces nouvelles armes à feu "artisanales" reste pour l'instant limitée par la résistance des matériauxutilisés dans l'impression 3D qui ont du mal à résister aux pressions et fortes températures que suscite le tir d'un projectile. Les choses pourraient néanmoins évoluer dans le mauvais sens dans les années qui viennent.
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