samedi 2 avril 2022

 (Ce qui doit nous arriver arrive d'abord chez les autres, histoire de voir comment cela se passe. note de rené)


Le Sri Lanka coupe le jus des lampadaires alors que la crise énergétique s’aggrave ; les pêcheurs ne peuvent pas naviguer faute de carburant

Le minuscule Sri Lanka se débat dans une crise économique qui a de terribles répercussions sur son économie, alors qu’une brutale crise énergétique menace de se transformer en pénurie de nourriture et d’autres produits essentiels.

En raison d’une crise énergétique (et de la réticence de la Chine à permettre au pays de restructurer ses dettes), le Sri Lanka en est réduit à éteindre ses lampadaires pour économiser de l’électricité alors qu’il traverse sa pire crise économique depuis des décennies, ce qui l’oblige, entre autres, à fermer temporairement le marché boursier local alors que l’impact de la crise se fait sentir (à la demande des courtiers, la Bourse de Colombo a réduit les échanges quotidiens à deux heures, contre quatre heures et demie habituellement, en raison des coupures de courant, pour le reste de la semaine).

Cette nation insulaire de 22 millions d’habitants est confrontée à des coupures de courant pouvant durer jusqu’à 13 heures par jour, car le gouvernement est incapable de payer les importations de carburant en raison d’un manque de devises étrangères.

Selon Reuters, le pays à court d’énergie s’attend à ce qu’une cargaison de diesel payée par une ligne de crédit de 500 millions de dollars de l’Inde voisine arrive samedi, mais la situation ne devrait pas s’améliorer de sitôt, car la restriction de l’électricité devra se poursuivre, selon le ministre de l’énergie du pays.

« Nous avons déjà demandé aux fonctionnaires d’éteindre les lampadaires dans tout le pays afin d’économiser l’énergie », a déclaré aux journalistes le ministre de l’énergie, Pavithra Wanniarachchi.

(…)

« Une fois que cela arrivera, nous serons en mesure de réduire les heures de délestage, mais jusqu’à ce que nous recevions des pluies, probablement dans le courant du mois de mai, les coupures d’électricité devront se poursuivre », a déclaré M. Wanniarachchi aux journalistes, en faisant référence aux coupures d’électricité permanentes.

« Il n’y a rien d’autre que nous puissions faire ».

Une autre raison de la crise de l’électricité (et une leçon pour toutes les nations qui visent à augmenter les sources d’énergie « verte ») : Les niveaux d’eau dans les réservoirs alimentant les projets hydroélectriques sont tombés à des niveaux records, tandis que la demande a également atteint des niveaux records pendant la saison chaude et sèche, a-t-elle déclaré.

Comme l’explique Reuters, la crise au Sri Lanka est le résultat d’une confluence de facteurs qui ont épuisé les réserves de change du pays.

La crise est le résultat de réductions d’impôts mal programmées et de l’impact de la pandémie de coronavirus, associés à des finances publiques historiquement faibles, ce qui a entraîné une chute de 70 % des réserves de change au cours des deux dernières années.

En février, le Sri Lanka ne disposait plus que de 2,31 milliards de dollars de réserves, ce qui a contraint le gouvernement à demander l’aide du Fonds monétaire international et d’autres pays, dont l’Inde et la Chine.

Et si la situation ne s’améliore pas rapidement, la crise énergétique du petit pays pourrait se transformer en une crise alimentaire. Car, comme l’explique l’AFP, sans carburant, les pêcheurs du pays sont bloqués sur le rivage, incapables de remonter les prises du jour. Et les ramifications sont ressenties par les familles à travers le pays.

« Si nous faisons la queue à cinq heures du matin, nous aurons du carburant à trois heures de l’après-midi, les bons jours », explique à l’AFP Arulanandan, un membre expérimenté de la communauté de pêcheurs très unie de Negombo.

« Mais pour certains, même cela n’est pas possible, car lorsqu’ils arrivent au bout de la file d’attente, il n’y a plus de kérosène ».

Alors qu’ils cherchent un coupable, les habitants se sont mis d’accord sur un coupable principal : Pékin, et sa « diplomatie de la dette », qui semble avoir pris Colombo à son propre piège.

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