vendredi 5 octobre 2018



"Je parle avec des personnes sobres" : la virulente attaque de Salvini contre Juncker 
Ces nouvelles déclarations s'ajoutent à une longue liste d'échanges musclés entre Rome et Bruxelles au cours de ces derniers jours.
Par L'Obs

Le vice-Premier ministre italien et chef de la Ligue, parti d'extrême droite, Matteo Salvini a attaqué mardi 2 octobre le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker qui avait critiqué la veille le projet de budget italien, menaçant de lui réclamer une indemnisation.
Sur son compte Twitter, Matteo Salvini lance :
“"Les propos et les menaces de Juncker et d'autres bureaucrates européens continuent à faire grimper le spread avec comme objectif d'attaquer le gouvernement et l'économie italiens ? Nous sommes prêts à réclamer une indemnisation."”

"Je parle avec des personnes sobres"
Vendredi, au lendemain de la présentation par le gouvernement populiste italien d'un projet de budget prévoyant un déficit de 2,4% du PIB pour les trois prochaines années, et non 1,6% en 2019 comme envisagé auparavant, le spread, l'écart entre les taux d'emprunt italien et allemand, grimpait fortement, une hausse qui s'est poursuivie lundi et mardi.
Le spread, qui était de 233 points mercredi, a grimpé vendredi à près de 267, a dépassé lundi les 280 points et se situait aux environ de 290 points mardi, selon l'agence spécialisée RadioCor.
Jean-Claude Juncker est coupable, aux yeux de Matteo Salvini, d'avoir comparé l'Italie à la Grèce, déclarant lundi, selon les agences de presse italiennes :
“"Je ne voudrais pas qu'après avoir géré la très difficile crise grecque, nous nous retrouvions dans une nouvelle crise grecque, cette fois-ci en Italie."”
"Nous devons éviter que l'Italie réclame des conditions spéciales qui porteraient à la fin de l'euro si elles étaient concédées à tous", a ajouté Jean-Claude Juncker, selon la même source.
Interrogé au cours d'une émission de la chaîne de télévision privée La7, Matteo Salvini a été encore plus dur envers le président de la Commission européenne, l'attaquant sur son prétendu penchant pour l'alcool :
“"Je parle avec des personnes sobres qui ne font pas de comparaisons qui ne tiennent pas la route."”

"Le choix d'un gouvernement xénophobe"
Le commissaire européen Pierre Moscovici a qualifié mercredi le gouvernement italien de "résolument eurosceptique et xénophobe" et l'a accusé de tenter de "se défaire" de ses obligations européennes. Lors d'un forum à l'OCDE, il a déclaré : 
“"Les Italiens ont [...] aussi fait le choix d'un gouvernement résolument eurosceptique et xénophobe qui, sur les questions migratoires et budgétaires, tente de se défaire des obligations européennes."”
Pierre Moscovici, qui avait déjà qualifié l'Italie de "problème" de la zone euro, avait estimé la semaine dernière que le projet de budget élaboré par le gouvernement italien paraissait "hors des clous de nos règles qui sont communes".
Cette nouvelle déclaration de Pierre Moscovici s'ajoute à une longue liste d'échanges musclés entre Rome et Bruxelles au cours de ces derniers jours.
(Avec AFP)
(Ah, oui, qu'est-ce que disait un technocrate allemand de Bruxelles, "Nous torturons la Grèce pour que les italiens entendent ses cris !", histoire que les italiens la ferment. Bien essayé, mais, c'est raté. note de rené)

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