(Les Brics viennent de perdre le Brésil. Le prochain maillon faible semble être l'Afrique du Sud qui pourrait virer lors d'une prochaine élection. Les médias là-bas sont-ils tous déjà à la botte ? Pour faire une mauvaise plaisanterie, font-ils passer de Brics à Risc. note de rené)
La montée en puissance du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud)
source : La Documentation Française
Le terme de BRIC est apparu pour la première fois en 2001 dans une note de la banque américaine Goldman Sachs pour désigner le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine comme des puissances économiques montantes appelées à remettre en cause la domination des pays riches dans l'économie mondiale. L'Afrique du Sud a pu rejoindre le groupe des BRIC en 2011, malgré sa très petite dimension par rapport aux géants brésilien, russe, indien et chinois, grâce aux efforts des milieux d'affaires sud-africains et de la bourse de Johannesburg. Le groupe des quatre grands pays émergents devenus cinq se dénomme désormais BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, South Africa/Afrique du Sud).
Un regroupement de BRIC et de broc
« L’étude [de la banque américaine Goldman Sachs] montrait que la croissance des BRIC, conjuguée à l’appréciation de leur monnaie, entraînerait un renforcement de leur poids économique et une modification des rapports de force dans le monde d’ici 2050 » explique Françoise Lemoine dans "L'émergence des BRIC" (Cahiers français n° 357 juillet-août 2010, La Documentation française).
« Elle [l'étude] prédisait qu’à cet horizon, les économies les plus grandes du monde ne seraient pas les plus riches, en termes de revenu par habitant, et que la scène mondiale s’en trouverait considérablement transformée. Depuis, le concept des BRIC a trouvé une concrétisation dans les sommets qui ont réuni les quatre pays en 2009 (en Russie) et 2010 (au Brésil). Depuis une dizaine d’années, d’autres pays ont aussi émergé comme nouveaux acteurs économiques et politiques, donnant lieu à la création d’une nouvelle instance de concertation internationale, le G20. Le groupe des BRIC apparaît finalement représentatif du mouvement plus général de décollage économique et d’intégration internationale qui caractérise certains des pays, que l’on disait il y a trente ans "en voie de développement".
Le Brésil, la Russie, la Chine et l’Inde sont des pays très différents mais qui partagent une même ambition : remettre en cause le statu quo et la domination des actuels pays riches (G7) dans les relations internationales et contribuer à redessiner une nouvelle carte du monde où ils auront la place qui leur revient. (…) Aucun d'entre eux ne fait partie des pays riches et leur revenu par habitant est bien inférieur à celui des pays de la triade (États-Unis, Japon et Europe). (…) Selon les critères de la Banque mondiale, les BRIC sont des pays à "revenu moyen", la Chine et l’Inde se situant dans la tranche basse de cette catégorie et le Brésil et la Russie dans la tranche haute ».
« Elle [l'étude] prédisait qu’à cet horizon, les économies les plus grandes du monde ne seraient pas les plus riches, en termes de revenu par habitant, et que la scène mondiale s’en trouverait considérablement transformée. Depuis, le concept des BRIC a trouvé une concrétisation dans les sommets qui ont réuni les quatre pays en 2009 (en Russie) et 2010 (au Brésil). Depuis une dizaine d’années, d’autres pays ont aussi émergé comme nouveaux acteurs économiques et politiques, donnant lieu à la création d’une nouvelle instance de concertation internationale, le G20. Le groupe des BRIC apparaît finalement représentatif du mouvement plus général de décollage économique et d’intégration internationale qui caractérise certains des pays, que l’on disait il y a trente ans "en voie de développement".
Le Brésil, la Russie, la Chine et l’Inde sont des pays très différents mais qui partagent une même ambition : remettre en cause le statu quo et la domination des actuels pays riches (G7) dans les relations internationales et contribuer à redessiner une nouvelle carte du monde où ils auront la place qui leur revient. (…) Aucun d'entre eux ne fait partie des pays riches et leur revenu par habitant est bien inférieur à celui des pays de la triade (États-Unis, Japon et Europe). (…) Selon les critères de la Banque mondiale, les BRIC sont des pays à "revenu moyen", la Chine et l’Inde se situant dans la tranche basse de cette catégorie et le Brésil et la Russie dans la tranche haute ».
Les BRICS face à l'avenir
Selon la revue Documentation photographique de La Documentation française n° 8 088, juillet-août 2012, ("Les géants émergents toujours plus forts mais leurs voix pas encore unies", Service de base français, 8 janvier 2012), « L'année 2011 a montré un lent basculement des équilibres économiques mondiaux en faveur des BRICS (…). Le meilleur exemple en est l'annonce il ya quelques jours que le Brésil avait subtilisé au Royaume-Uni le rang de 6ème économie mondiale (…).
Les cinq BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) représentent actuellement 18 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et 40 % de la population, 15 % du commerce et 40 % des réserves monétaires de la planète. Affichant un PIB commun de presque 14 000 milliards de dollars, ces économies ont représenté 30 % de la croissance mondiale depuis que la banque Goldman Sachs a inventé le terme BRIC en 2001 (…).
Les sceptiques voient les BRICS s'affronter en raison de rivalités internes et d'intérêts contradictoires, mais le club a fait preuve de solidité et de croissance, grâce à la complémentarité de ses membres. La Chine et l'Inde ont accès aux énormes ressources en matières premières, énergétiques et agricoles de la Russie, du Brésil et de l'Afrique du Sud, alors que les Chinois fournissent des biens de consommation à bas prix aux classes moyennes de leurs partenaires. »
Les cinq BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) représentent actuellement 18 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et 40 % de la population, 15 % du commerce et 40 % des réserves monétaires de la planète. Affichant un PIB commun de presque 14 000 milliards de dollars, ces économies ont représenté 30 % de la croissance mondiale depuis que la banque Goldman Sachs a inventé le terme BRIC en 2001 (…).
Les sceptiques voient les BRICS s'affronter en raison de rivalités internes et d'intérêts contradictoires, mais le club a fait preuve de solidité et de croissance, grâce à la complémentarité de ses membres. La Chine et l'Inde ont accès aux énormes ressources en matières premières, énergétiques et agricoles de la Russie, du Brésil et de l'Afrique du Sud, alors que les Chinois fournissent des biens de consommation à bas prix aux classes moyennes de leurs partenaires. »
De nouveaux acteurs politiques
Dans son article "Des économies émergentes aux puissances émergentes" (Questions internationales n° 51, septembre-octobre 2011, La Documentation française), François Lafargue analyse le lien entre puissance économique et poids politique. « Les cinq États souhaitent définir des positions communes dans le domaine économique – à propos de la réforme du système financier international – et diplomatique. Fortes de leur poids économique croissant, les puissances émergentes avaient obtenu l'assurance lors du G20 de Pittsburgh (septembre 2009) d'une plus juste représentation au sein des organisations internationales. La Banque mondiale comme le Fonds monétaire international ont entrepris une réforme de leur statut, qui offre davantage de poids aux pays émergents. Le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine disposeront à partir de 2014 de 13,5 % des droits de vote au sein du FMI contre 8,9 % en 2010. Ce rééquilibrage permettra à la Chine d'être le 3e actionnaire de ces deux institutions, qui restent toutefois largement contrôlées par les nations occidentales (les États-Unis et l'Union européenne détiendront encore 45,9 % des droits de vote au FMI). L'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud défendent aussi une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et souhaitent disposer d'un siège de membre permanent. (…) De manière plus générale, les puissances émergentes rejettent la domination euro-américaine dans la gestion des affaires internationales. (…) Elles ne constituent pas seulement un défi pour les économies industrialisées. Elles contribuent à dessiner un monde multipolaire, qui s'éloigne des valeurs occidentales ».
Des BRICS au Groupe des Vingt (G20)
L'influence croissante des BRICS dans les négociations internationales tient notamment à leur poids démographique, avec près de la moitié de la population mondiale. Ainsi, le Groupe des Vingt, qui rassemble dix-neuf puissances économiques mondiales (plus l'Union européenne), compte les cinq pays BRICS parmi ses membres. Le rôle montant du G20, au détriment du G8 (groupe des huit principaux pays industrialisés), témoigne de la nouvelle donne entre grands pays émergents et grandes puissances en place.
Selon Philippe Moreau Defarges ("Du G7 au G20 : vers une multipolarité élargie", Questions internationales n° 43, mai-juin 2010, La Documentation française), « Le G20 émerge en 1999, lors de la crise financière asiatique. Ce n'est alors qu'une réunion ad hoc des ministres des finances et es gouverneurs des banques centrales. Neuf ans plus tard, la crise de 2007-2008 pousse à la tenue à Washington, les 14 et 15 novembre 2008, du premier G20 composé des chefs d'État ou de gouvernement des principales puissances de la planète. Le 2 avril 2009, le deuxième G20, très médiatisé, consiste en un dîner mondain où se présentent, souriants et émus dans leur impeccable smoking, les nouveaux invités au banquet de la puissance : le Chinois Hu Jintao, l'Indien Manmohan Singh, le Brésilien Lula…Le 25 septembre 2009, à Pittsburgh, le G20 naît officiellement. (…) Au sein du G20, trois régions apparaissent convenablement représentés ou peut être sur-représentées : l'Amérique, avec ses cinq plus gros États (États-Unis, Canada, Mexique, Brésil et Argentine), l'Asie-Pacifique avec également ses colosses (Chine, Inde, Japon, Indonésie, Corée du Sud et Australie), enfin l'Europe occidentale (Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie, plus l'Union européenne). A l'inverse, sont sous-représentées l'Afrique (avec seulement l'Afrique du Sud), le Moyen-Orient (avec la Turquie et l'Arabie saoudite) et l'Asie continentale (avec la Russie). (…)
Les États du G20 sont autant partenaires que rivaux. Ils partagent incontestablement des intérêts communs : une croissance économique mondiale satisfaisante, la préservation de la paix…Cette exigence de stabilité les pousse à travailler ensemble. Parallèlement, contentieux et rivalités ne manquent pas. Inde et Chine, même si leur interdépendance économique augmente massivement, s'observent avec méfiance. L'empire du Milieu est trop énorme pour que ses voisins d'Asie (Corée du Sud, Indonésie, Australie) ne redoutent pas son expansion. Le Brésil n'exclut pas d'égaler les États-Unis en s'imposant comme le géant de l'Amérique du Sud ».
Selon Philippe Moreau Defarges ("Du G7 au G20 : vers une multipolarité élargie", Questions internationales n° 43, mai-juin 2010, La Documentation française), « Le G20 émerge en 1999, lors de la crise financière asiatique. Ce n'est alors qu'une réunion ad hoc des ministres des finances et es gouverneurs des banques centrales. Neuf ans plus tard, la crise de 2007-2008 pousse à la tenue à Washington, les 14 et 15 novembre 2008, du premier G20 composé des chefs d'État ou de gouvernement des principales puissances de la planète. Le 2 avril 2009, le deuxième G20, très médiatisé, consiste en un dîner mondain où se présentent, souriants et émus dans leur impeccable smoking, les nouveaux invités au banquet de la puissance : le Chinois Hu Jintao, l'Indien Manmohan Singh, le Brésilien Lula…Le 25 septembre 2009, à Pittsburgh, le G20 naît officiellement. (…) Au sein du G20, trois régions apparaissent convenablement représentés ou peut être sur-représentées : l'Amérique, avec ses cinq plus gros États (États-Unis, Canada, Mexique, Brésil et Argentine), l'Asie-Pacifique avec également ses colosses (Chine, Inde, Japon, Indonésie, Corée du Sud et Australie), enfin l'Europe occidentale (Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie, plus l'Union européenne). A l'inverse, sont sous-représentées l'Afrique (avec seulement l'Afrique du Sud), le Moyen-Orient (avec la Turquie et l'Arabie saoudite) et l'Asie continentale (avec la Russie). (…)
Les États du G20 sont autant partenaires que rivaux. Ils partagent incontestablement des intérêts communs : une croissance économique mondiale satisfaisante, la préservation de la paix…Cette exigence de stabilité les pousse à travailler ensemble. Parallèlement, contentieux et rivalités ne manquent pas. Inde et Chine, même si leur interdépendance économique augmente massivement, s'observent avec méfiance. L'empire du Milieu est trop énorme pour que ses voisins d'Asie (Corée du Sud, Indonésie, Australie) ne redoutent pas son expansion. Le Brésil n'exclut pas d'égaler les États-Unis en s'imposant comme le géant de l'Amérique du Sud ».
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