Colis suspects : que sait-on de Cesar Sayoc, l'homme arrêté en Floride ?
Cesar Sayoc, 56 ans, a été arrêté vendredi dans le cadre de l'enquête sur l'envoi de colis suspects à des figures anti-Trump. Il a été mis en examen.
Un van aux affiches pro-Donald Trump et ouvertement menaçantes envers Hillary Clinton et CNN, un casier judiciaire et une adresse en Floride. Peu à peu, le profil de Cesar Sayoc, l'homme arrêté vendredi dans le cadre de l'enquête sur les colis suspects envoyés à des personnalités ouvertement critiques du président américain, se dessine. Le suspect de 56 ans, résident de Floride du sud mais né à New York, a déjà été mis en examen dans cet Etat en 2002 pour avoir menacé d'activer un engin explosif, mais aussi deux ans plus tard pour possession d'un stéroïde interdit puis, en 2013, pour agression. Dans les années 1990, il avait été arrêté pour vol. Ronald Scott Lowy, l'avocat qui l'a représenté pour certaines de ces affaires il y a plus de dix ans, a assuré à CBS News que son client «n'était pas toujours sain d'esprit» et qu'il «se sentait oppressé par les institutions du pays, mais pas nécessairement d'une façon politique». Il a été mis en examen quelques heures après l'annonce de son arrestation, pour cinq chefs d'inculpation.
Rapidement, les médias américains ont trouvé le compte Facebook de Cesar Sayoc, qui compte plusieurs images le montrant à un meeting de Donald Trump. Enregistré comme républicain sur les listes électorales, il avait placardé des images de Donald Trump et de son vice-président Mike Pence sur son van, mais aussi un sticker «CNN craint» -un des paquets avait été envoyé au siège new-yorkais de la chaîne d'information- et une photo montrant le visage d'Hillary Clinton au coeur d'une cible. «La santé d'Hillary Clinton décline et la mène vers la tombe où elle a fait exécuter de nombreuses personnes. Le seigneur amène la mort et l'Amérique célèbrera», a-t-il écrit en septembre 2016, selon le «Miami Herald». Il arbore sur de nombreuses publications une casquette rouge «Make America Great Again», le slogan de campagne du milliardaire.
Trump a salué le "travail incroyable" du FBI
D'après CNN, de l'ADN retrouvé sur au moins un des 12 colis suspects a permis aux enquêteurs de remonter la trace du quinquagénaire, interpellé vendredi matin lors d'une opération de grande envergure rassemblant une cinquantaine d'officiers. Quelques heures plus tôt, deux nouveaux paquets avaient été saisis : ils étaient destinés au sénateur démocrate du New Jersey Cory Booker, un des espoirs du parti progressiste pour 2020, et à l'ancien directeur du renseignement national James Clapper, au sein de l'administration Obama. Comme les 10 colis précédents, ils avaient comme expéditeur Debbie Wasserman Schultz, élue démocrate de Floride et ancienne patronne du parti démocrate.
Le président américain, qui avait accusé les médias d'avoir instauré le climat politique délétère qui pourrait avoir mené à l'envoi de ces bombes, a salué «le travail incroyable» du FBI -qu'il critique pourtant régulièrement. «Nous ne pouvons laisser la violence politique prendre racine en Amérique. Les Américains doivent s'unir et montrer au monde que nous sommes unis, dans la paix, l'amour et l'harmonie», a ajouté Donald Trump, déplorant des «actes de terreur ignobles», que certains de ses partisans adeptes de théories du complot estiment être montés par les démocrates, à moins de deux semaines des élections de mi-mandat.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire