Le ciel politique en Irak se dégage enfin. Les Américains et leurs affidés (Saoudiens, Israéliens et Emiratis) qui se sont démenés pour inséminer les germes de la guerre civile avec les restes de Daesh aidant, n’ont pas de raison de sabrer le champagne ce soir. Coup sur coup ce soir le parlement irakien sous l’action dynamique de son nouveau et jeune président (Sunnite), a élu le président (Kurde) de la république et celui-ci a, sans autre forme de procès mais dans le respect de la Constitution, choisi le futur premier ministre.
Le premier ministre désigné sera Adel Abdel Mahdi qui présente un profil type du nationaliste irakien indépendant de toute influence étrangère, ce qui n’arrange pas les Américains, mais qui arrange par contre les Iraniens en tant que pays voisin. Mac Gurk, le chargé américain de ce dossier et qui depuis 2007 grenouille dans les eaux troubles du marigot irakien, ne doit pas être content de lui ce soir car il a vraiment perdu la partie face à ce sacré Gal Suleimani le patron de la Division Al Qods.
Je vous avais tenu au courant ces derniers jours des tentatives malheureuses de Gurk avec l’aide secrète du premier ministre sortant Abadi, d’enflammer Basra et d’enclencher par la suite un feu de brousse dans tout l’Irak, feu dont Daesh allait profiter pour renaitre. Rien n’a marché pour Gurk. Le Hachd Chaabi qui était supposé sombrer dans les eaux bouillonnantes de la guerre civile enclenchée à Basra, ne s’est pas laissé induire en erreur par l’incendie de ses locaux. Idem pour les Iraniens face à l’incendie de leur consulat. Bien au contraire la situation s’est retournée contre la présence étatsunienne dans cette région extrêmement sensible qu’est Basra, au point où ils ont été obligés de fermer leur consulat dans cette ville de peur que le scénario de 1979 avec leur ambassade à Téhéran, ne se répète.
Revenons maintenant à toutes ces élections en Irak. Le Kurde Barham Saleh a donc été élu président de la république face à l’autre candidat kurde de Barzani Fouad Hussein, qui a un passé sécessionniste comme son patron dont il fut le secrétaire particulier. Barham Saleh est comme tous les béliers de tête de la classe politique irakienne qui tiennent le haut du pavé depuis 2005 et qui sont sortis des écuries du MI6 britannique. Ces sacrés Anglais ont toujours eu de la vision et savent investir sur le long terme en matière de Humint
Pour vous résumer la situation je vous dirai ceci. La classe politique irakienne qui avait été pourrie jusqu’à l’os par les Américains, conseillés en cela par les Israéliens, vient de dépasser un seuil dangereux qui va permettre à l’Irak d’éviter le dépècement programmé.
C’est un autre signe de la fermeture de la « Fenêtre temporelle » !
 Photo: Adel Abdel Mahdi
(On ne peut pas dire que l'on aide un pays tout en le pillant, ça finit par se savoir. note de rené)