(Est-ce que la remontée des taux va rendre insupportable la charge des taux d'intérêt pour les dettes publiques, sans compter le resserrement du crédit pour les entreprises ? Ca et la crise annoncée à sa frontière mexicaine, trump risque d'être très occupé à désarmorcer ce qui semble être des leviers de pression contre lui avec campagnes médiatiques à prévoir. note de rené)
En effet, la Réserve fédérale a imposé trois hausses de taux en cette seule année 2018, ce qui augmente d’autant le coût de l’argent à la fois pour les sociétés, les industries et les consommateurs. Le risque associé, c’est une baisse des investissements et des achats coûteux, et donc, fatalement, un ralentissement de l’économie actuellement en plein boom – surtout si la Fed renouvelle l’opération.
Le site anti-socialiste The New American observe que ces soupçons de la part de Trump qui perçoit dans les actions de la Fed une tentative délibérée de lui faire du tort sur le plan politique en freinant l’économie pourraient bien être fondés. Mais ce qui l’intéresse, c’est aussi de savoir de quel droit une institution ou plutôt un monopole privé possède un tel pouvoir sur les taux d’intérêt, avec toutes les répercussions qu’entraînent les modifications de ces derniers.
Premier point : la Réserve fédérale ne fait pas partie des institutions fédérales visées par la Constitution des Etats-Unis. Pour autant, elle a la capacité de mettre l’économie américaine à genoux : il suffit qu’elle le décide.
Deuxième point : pourquoi Donald Trump ne licencie-t-il donc pas l’actuel président de la Fed, Jerome Powell, qu’il a lui-même nommé à ce poste au départ de Janet Yellen ? Interpellé à ce sujet, Trump a laconiquement répondu : « Je ne vais pas le virer. » En vérité, il n’en a pas le droit, puisque la loi l’empêche de remercier un président de la Réserve fédérale autrement que pour faute grave. Autrement dit, une telle décision lui est interdite dans les faits, et ce d’autant que la banque centrale est « indépendante », comme l’a rappelé le conseil économique de la Maison-Blanche Larry Kudlow jeudi dernier.
De son côté, Jerome Powell a simplement affirmé vouloir « faire ce qui est bien pour le pays »…
Mais quelle que soit l’intention, elle passe clairement par une manipulation, voire plusieurs.
The New American rappelle ainsi que l’ajustement des taux d’intérêt peut s’assortir d’un « taux d’escompte » appliqué au réseau de banques membres de la Fed : plus il est élevé, plus le coût de l’emprunt est élevé, avec pour corollaire une hausse des taux appliqués par ces banques aux emprunteurs, commerciaux ou particuliers.
Après la crise de 2008, la Fed a mis en place une politique de taux très bas afin de soutenir et booster l’activité économique. C’est une manœuvre efficace, à ceci près qu’elle fait augmenter de manière sensible les prix des biens importants –l’immobilier par exemple – notamment parce que les acheteurs sont alors plus nombreux, attirés par les intérêts très modestes. Elle décourage également l’épargne.
Bref, il y a des arguments à la fois contre la baisse des taux et la hausse des taux lorsque celles-ci sont le fruit d’une décision prise par une institution indépendante et puissante qui agit d’autorité, mais en dehors de tout contrôle par le pouvoir et a fortiori sans que l’électeur n’ait son mot à dire.
« La réalité, c’est que dans un marché libre, les taux d’intérêt fourniraient un moyen naturel de “refroidir” une économie en surchauffe. En même temps que la demande augmenterait pour l’argent fourni à des taux d’intérêt bas, ces taux commenceraient à remonter conformément à la loi de l’offre et de la demande. Et à mesure que les taux s’élèveraient, la demande d’emprunts chuterait. Cela entraînerait une hausse de l’épargne, avec pour résultat l’entrée d’argent dans les banques. L’augmentation de l’argent disponible entraînerait à son tour la chute des taux d’intérêt. Et ainsi de suite », estime Steve Byas du New American. « En d’autres termes, sans banque centrale pour fixer les taux d’intérêt, le système de la libre entreprise régulerait les taux d’intérêt en déterminant la masse d’argent disponible pour l’économie. »
Et d’observer que depuis la création de la Réserve fédérale en 1913, l’économie américaine n’a pas été, contrairement aux promesses, préservée des crises économiques dont les plus sévères se sont produites en 1920, 1929 et 2008, en même temps que la valeur de l’argent américain a fortement décru. La Fed est censée protéger l’économie de l’inflation et de la dépression : aujourd’hui, le dollar vaut moins de 5 cents en dollars de 1913.
Donald Trump face au pouvoir (abusif) de la Réserve fédérale
Donald Trump face au pouvoir (abusif) de la Réserve fédérale
17 octobre 2018 ReinfoTV
La Fed – la banque centrale américaine – révèle ces jours-ci l’étendue de son pouvoir sur l’économie américaine, puisqu’elle peut à la fois souffler le chaud et le froid sur les marchés boursiers et qu’elle pourrait, d’un simple trait de plume, mettre un frein brutal aux performances florissantes de l’économie réelle aux Etats-Unis. Chômage au plus bas, offres d’emploi au plus haut, production industrielle à la hausse : même les médias français sont contraints de saluer le « miracle » Trump. Mais dans le même temps, Donald Trump est largement accusé de mettre en péril l’économie mondiale – notamment par le FMI qui revoit ses prévisions de croissance à la baisse – en raison de ses décisions à l’égard de la Chine. Le président américain lui-même montre plutôt du doigt cette fameuse Réserve fédérale qui augmente ses taux.
Si les bourses américaines ont beaucoup perdu la semaine dernière, ce n’est pas la faute aux droits de douane, a tempêté Trump : « Si j’ai un problème, c’est avec la Fed. La Fed est déchaînée. Ils augmentent les taux d’intérêt et c’est ridicule. La Fed devient dingue. »
Si les bourses américaines ont beaucoup perdu la semaine dernière, ce n’est pas la faute aux droits de douane, a tempêté Trump : « Si j’ai un problème, c’est avec la Fed. La Fed est déchaînée. Ils augmentent les taux d’intérêt et c’est ridicule. La Fed devient dingue. »
Le pouvoir abusif de la Réserve fédérale lui permet de manipuler l’économie
En effet, la Réserve fédérale a imposé trois hausses de taux en cette seule année 2018, ce qui augmente d’autant le coût de l’argent à la fois pour les sociétés, les industries et les consommateurs. Le risque associé, c’est une baisse des investissements et des achats coûteux, et donc, fatalement, un ralentissement de l’économie actuellement en plein boom – surtout si la Fed renouvelle l’opération.
Le site anti-socialiste The New American observe que ces soupçons de la part de Trump qui perçoit dans les actions de la Fed une tentative délibérée de lui faire du tort sur le plan politique en freinant l’économie pourraient bien être fondés. Mais ce qui l’intéresse, c’est aussi de savoir de quel droit une institution ou plutôt un monopole privé possède un tel pouvoir sur les taux d’intérêt, avec toutes les répercussions qu’entraînent les modifications de ces derniers.
Premier point : la Réserve fédérale ne fait pas partie des institutions fédérales visées par la Constitution des Etats-Unis. Pour autant, elle a la capacité de mettre l’économie américaine à genoux : il suffit qu’elle le décide.
Deuxième point : pourquoi Donald Trump ne licencie-t-il donc pas l’actuel président de la Fed, Jerome Powell, qu’il a lui-même nommé à ce poste au départ de Janet Yellen ? Interpellé à ce sujet, Trump a laconiquement répondu : « Je ne vais pas le virer. » En vérité, il n’en a pas le droit, puisque la loi l’empêche de remercier un président de la Réserve fédérale autrement que pour faute grave. Autrement dit, une telle décision lui est interdite dans les faits, et ce d’autant que la banque centrale est « indépendante », comme l’a rappelé le conseil économique de la Maison-Blanche Larry Kudlow jeudi dernier.
Indépendante et incontrôlable, la Réserve fédérale est l’arme de choix contre Donald Trump
De son côté, Jerome Powell a simplement affirmé vouloir « faire ce qui est bien pour le pays »…
Mais quelle que soit l’intention, elle passe clairement par une manipulation, voire plusieurs.
The New American rappelle ainsi que l’ajustement des taux d’intérêt peut s’assortir d’un « taux d’escompte » appliqué au réseau de banques membres de la Fed : plus il est élevé, plus le coût de l’emprunt est élevé, avec pour corollaire une hausse des taux appliqués par ces banques aux emprunteurs, commerciaux ou particuliers.
Après la crise de 2008, la Fed a mis en place une politique de taux très bas afin de soutenir et booster l’activité économique. C’est une manœuvre efficace, à ceci près qu’elle fait augmenter de manière sensible les prix des biens importants –l’immobilier par exemple – notamment parce que les acheteurs sont alors plus nombreux, attirés par les intérêts très modestes. Elle décourage également l’épargne.
Bref, il y a des arguments à la fois contre la baisse des taux et la hausse des taux lorsque celles-ci sont le fruit d’une décision prise par une institution indépendante et puissante qui agit d’autorité, mais en dehors de tout contrôle par le pouvoir et a fortiori sans que l’électeur n’ait son mot à dire.
Laisser les taux d’intérêts se réguler grâce au marché plutôt que de laisser la Fed décider…
« La réalité, c’est que dans un marché libre, les taux d’intérêt fourniraient un moyen naturel de “refroidir” une économie en surchauffe. En même temps que la demande augmenterait pour l’argent fourni à des taux d’intérêt bas, ces taux commenceraient à remonter conformément à la loi de l’offre et de la demande. Et à mesure que les taux s’élèveraient, la demande d’emprunts chuterait. Cela entraînerait une hausse de l’épargne, avec pour résultat l’entrée d’argent dans les banques. L’augmentation de l’argent disponible entraînerait à son tour la chute des taux d’intérêt. Et ainsi de suite », estime Steve Byas du New American. « En d’autres termes, sans banque centrale pour fixer les taux d’intérêt, le système de la libre entreprise régulerait les taux d’intérêt en déterminant la masse d’argent disponible pour l’économie. »
Et d’observer que depuis la création de la Réserve fédérale en 1913, l’économie américaine n’a pas été, contrairement aux promesses, préservée des crises économiques dont les plus sévères se sont produites en 1920, 1929 et 2008, en même temps que la valeur de l’argent américain a fortement décru. La Fed est censée protéger l’économie de l’inflation et de la dépression : aujourd’hui, le dollar vaut moins de 5 cents en dollars de 1913.
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