Sylha : récupérer les profits de Visa/MasterCard pour les reverser à des associations
22 juin 2018 - Laurie Debove source : La Relève et la Peste
En France, les frais de transactions rapportent plus de quatre milliards d’euros cumulés à Visa et MasterCard chaque année. Lucas Duchaine, le créateur de Sylha, propose une alternative aux cartes bancaires afin de reverser plus de la moitié de cet argent à des associations choisies par les citoyens. Sylha serait ainsi le premier réseau de monétique social et solidaire.
Nouveau venu parmi les moyens de paiement alternatifs, Sylha est une jeune entreprise grenobloise avec un immense objectif : récupérer les profits générés par Visa et MasterCard, grâce aux frais de transactions sur les cartes bancaires, pour les reverser au monde associatif.
Remettre de l’éthique dans la finance numérique
Sur chaque paiement par carte bancaire effectué chez lui, un commerçant doit reverser une commission aux groupements d’entreprises qui sont derrière nos cartes bancaires.
En France, ces frais de transactions rapportent plus de quatre milliards d’euros cumulés à Visa et MasterCard chaque année. Lucas Duchaine, le créateur de Sylha, propose une alternative aux cartes bancaires afin de reverser plus de la moitié de cet argent à des associations choisies par les citoyens. Sylha serait ainsi le premier réseau de monétique social et solidaire. Son nom est tiré du sanskrit « Sila » qui signifie éthique, l’objectif de Lucas Duchaine étant de remettre de l’éthique dans la finance numérique.
« Le concept de pensée complexe d’Edgar Morin m’a beaucoup inspiré pour ce projet. Il part du principe que tout ce qui est antinomique est complémentaire. Avec Sylha, je veux changer les finalités du système financier actuel pour qu’il bénéficie enfin à des projets de société écologiques et solidaires, et plus à enrichir quelques actionnaires. » Lucas Duchaine
Fonctionnement de Sylha
Pour utiliser Sylha, un particulier doit acheter une pièce connectée (15€) ou une carte de paiement (à prix libre) qui est synchronisée à un porte-monnaie électronique, lui-même hébergé sur la place de marché virtuel Mangopay. Les structures partenaires doivent acquérir un terminal de paiement dédié ou une application smartphone.
A l’inverse de certaines banques sur les achats effectués avec les cartes bancaires Visa et MasterCard, Sylha ne revendra pas les données des achats réalisés avec la carte ou la pièce connectée.
A la façon du moteur de recherche Lilo, les utilisateurs des moyens de paiement Sylha gagnent des points à chaque paiement paiement effectué qu’ils peuvent donner aux organisations à but non lucratif de leur choix. Des 0,5 % commissionné sur chaque transaction, 0,3 % sera ainsi reversé à une ou des associations. Le reste servira à assurer le fonctionnement de l’entreprise.
« Je parle de plateforme de financement démocratique, et pas participatif, car ce sont les citoyens qui vont décider les associations qu’ils souhaitent soutenir sur leur territoire. » Lucas Duchaine
L’objectif de Sylha est de répertorier le type d’associations que les citoyens souhaitent soutenir selon les besoins des différents territoires. Les résultats seront ensuite laissés en libre-accès pour que chacun puisse les consulter.
Afin que les projets proposés en soutien soient cohérents avec les envies des habitants d’un territoire donné, Lucas Duchaine a créé le mouvement citoyen « Mÿ Generation », une place collaborative où chacun des membres a un rôle de vigilance citoyenne sur les projets soutenus par Sylha sur leur région.
Associations et particuliers pourront également entrer dans le capital de Sylha en tant qu’actionnaires afin que les dividendes contribuent elles aussi à favoriser des projets solidaires et écologiques.
Tout juste lancé sur Grenoble, Sylha est en cours d’expérimentation avec 180 utilisateurs et une dizaine de commerçants participants. L’objectif pour 2018 est d’atteindre 50 commerçants et 1 000 utilisateurs dans Grenoble et dans une vingtaine d’autres villes françaises.
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