La contestation populaire pacifique continue de plus belle en Jordanie. Toutes les formules classiques pour en éteindre le souffle ont échoué jusqu’ici. Comme d’habitude le Palais a fait semblant de n’être pas responsable de la politique du gouvernement. Il semble cependant que ce genre de tour de passe-passe ne tient plus la route, car les contestataires commencent à demander des réformes profondes et surtout la lutte sérieuse contre la corruption des dirigeants.
Le plus inquiétant dans la conjoncture actuelle c’est que la classe moyenne des grandes villes comme Amman, Irbid et Zarka s’est jointe à la contestation. Ce qui est inquiétant cependant c’est une info passée inaperçue et qui dit qu’un gendarme jordanien a été poignardé. Jusqu’ici les contestataires avaient de bonnes relations avec les forces de sécurité. Il y avait même des gestes de sympathie de part et d’autre. De façon générale les forces de sécurité jordaniennes sont perçues comme non-agressives vis-à-vis des populations.
La question qui se pose donc est la suivante : l’attaque contre le gendarme est-elle le début d’une série d’attentats, comme on en a vu en Egypte lors des émeutes contre Moubarak, ou est-ce un acte isolé et fortuit ? Je penche pour la première hypothèse et cela voudrait dire que le Mossad, les services secrets saoudiens et émiratis sont entrés en action pour récupérer le mouvement pour déstabiliser le régime, faire éclater l’unité du Royaume et faire de la place à un nouvel exode palestinien.
Avant de commencer à manifester, les Jordaniens rompent le jeune en toute fraternité avec les forces de l’ordre. Voici un réel exemple des mœurs islamiques civilisées.