mercredi 18 avril 2018

La station d’épuration de Donetsk ferme à cause des tirs de l’armée ukrainienne qui se poursuivent pendant l’évacuation du personnel

Coupure d'eau
Comme on pouvait le craindre, le tir des soldats ukrainiens d’hier, qui a fait cinq blessés parmi les employés de la station d’épuration de Donetsk, a poussé la direction de la station à fermer cette dernière pour ne plus mettre ses employés en danger.
L’équipe qui était sur place depuis hier a dû attendre jusqu’à cet après-midi de pouvoir enfin être évacuée avec l’aide de l’OSCE et du ministère des Situations d’urgence de la République Populaire de Donetsk (RPD), car la partie ukrainienne a tardé à donner les garanties de sécurité nécessaires.
La direction avait déjà menacé de fermer la station le mois dernier, et c’est grâce à l’action de l’OSCE que cette fermeture avait pu être évitée. Mais cette fois c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la société « Eau du Donbass », qui ne veut plus devoir envoyer ses employés travailler en gilet pare-balles en priant pour que les soldats ukrainiens ne prennent ni les véhicules de transport ni la station d’épuration pour cible.
Depuis quatre ans, le personnel de la station a héroïquement continué à faire son travail afin de ne pas priver d’eau les habitants de la république, mais aussi ceux vivant de l’autre côté de la ligne de front. Mais cette fois c’est allé trop loin.
Beaucoup d’employés de la station travaillent en famille. Ainsi la femme de l’un des blessés d’hier fait partie de l’équipe qui travaille, avec des gilets pare-balles, dans la station depuis hier après-midi afin que les habitants de la république puissent continuer à avoir de l’eau ! Mais malgré tout ce courage il y a des limites aux risques que la direction de la station peut accepter de prendre. Et ces limites ont été atteintes.
Une fois le personnel évacué, la station sera mise à l’arrêt (pour une première période de cinq jours que la direction espère pouvoir utiliser pour obtenir des garanties de sécurité solides, faute de quoi l'arrêt de la station sera prolongé). Face à cette situation grave l'OSCE a de nouveau fait preuve de bonne volonté en proposant d'accompagner chaque jour les convois qui amènent et ramènent de la station les équipes de travailleurs afin d'assurer leur sécurité. Mais il leur faut obtenir pour cela des garanties de sécurité fiables de la part de Kiev.
En attendant, grâce à des systèmes de flux inversé, de l’eau sera envoyée dans les canalisations via les stations de pompage afin de ne pas priver 1,5 millions de personnes d’eau, mais il est à craindre qu'elle ne sera pas potable. Et ce système a ses limites, car il ne permettra pas de desservir toutes les zones alimentées par la station d’épuration.
D’après les informations dont nous disposons, plus de 400 000 personnes se retrouveront ce soir sans eau, dont la moitié dans la partie du territoire occupée par l’armée ukrainienne, entre autre dans la ville d’Avdeyevka.
Une situation que Kiev compte utiliser médiatiquement pour salir la RPD, et faire croire aux habitants d’Avdeyevka et aux populations des pays occidentaux que c’est de la faute de la république si les habitants se retrouvent privés d’eau.
L’armée de la RPD craint quant à elle une utilisation militaire de cette évacuation, les soldats ukrainiens planifiant d’utiliser la station comme position de tir sûre, grâce aux abris souterrains et aux nombreux produits chimiques stockés dans la station, qui empêcheront les soldats de la RPD de tirer en retour (les soldats de la république voulant éviter à tout prix de provoquer un désastre humain et écologique qui serait inévitable si les stocks de chlore de la station prenaient feu par exemple). De telles méthodes, utilisées par l’armée ukrainienne, rappellent celles des terroristes en Syrie…
Alexandre Zakhartchenko, le chef de la RPD, quant à lui, y voit le signe que l’Ukraine se prépare à une offensive, en commençant par détruire les infrastructures.
Et alors que je rédigeais cet article, le Centre Conjoint de Contrôle et de Coordination du cessez-le-feu (CCCC) vient de nous informer qu’en violation des garanties de sécurité fournies à l’OSCE, l’armée ukrainienne a ouvert le feu à 14 h 50 sur la zone de la station d’épuration avec des mortiers de 82 mm, des mitrailleuses lourdes et des armes légères, alors que le convoi permettant d’évacuer le personnel s’était mis en route.
Les employés de la station, les observateurs de l’OSCE et les représentants du ministère des Situations d’urgence se sont retrouvés pris sous les tirs, et malgré les appels du CCCC à respecter le cessez-le-feu, le bombardement de la zone s’est poursuivi.
Nous ne pouvons qu’espérer que personne n’aura été blessé, ou pire, lors de cette énième violation des accords signés par l’Ukraine.
En tout cas, dès ce soir, plus de 400 000 habitants vont se retrouver privés d’eau, dans l’indifférence totale des garants occidentaux des accords de Minsk, à cause des actes littéralement terroristes de l’armée ukrainienne.
Christelle Néant
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