mercredi 4 octobre 2017

Tesco sur de meilleurs rails après des années difficiles (Angleterre)

source : Romandie.news
Des clients devant un supermarché Tesco à Londres, le 27 janvier 2017 / © AFP/Archives / Daniel LEAL-OLIVAS
Bénéfices retrouvés, ventes solides, versement d'un dividende: le géant britannique de la distribution Tesco semble de retour en grâce après une traversée du désert et en dépit d'un contexte inflationniste délicat pour les consommateurs britanniques.

Le numéro un britannique des supermarchés est en passe de tourner la page d'années difficiles entre des résultats exécrables et un retentissant scandale comptable qui lui a coûté cher en termes financiers et d'image. 

Il commence à récolter les fruits d'un vaste plan de restructuration lancé par son directeur général Dave Lewis, arrivé en septembre 2014 avec pour mission de remettre le navire à flot et renouer avec le succès sur le marché britannique.

Le groupe a dévoilé mercredi un retour dans le vert au premier semestre achevé fin août avec un bénéfice net de 637 millions de livres (719 millions d'euros) contre une perte de 91 millions de livres un an plus tôt.

Cette meilleure forme est due d'abord à la bonne tenue de son chiffre d'affaires, qui a progressé de 3,7% à 28,3 milliards de livres (32 milliards d'euros).

Ses ventes à données comparables (à périmètre constant) se sont élevées de 2,2% au Royaume-Uni, son principal marché, signe que le groupe ne souffre pas trop de la compression du pouvoir d'achat des Britanniques sous l'effet d'une poussée de l'inflation.

La hausse des prix est nourrie par la faiblesse de la livre depuis le vote pour le Brexit qui a pour effet de renchérir considérablement le coût des biens importés.

"C'est une énorme performance au moment où les consommateurs britanniques font face à l'infortune du Brexit et à un pouvoir d'achat comprimé par la force de l'inflation", relève Naeem Aslam, analyste chez Think Markets.

Tesco explique avoir enregistré une hausse des volumes vendus et avoir dans le même temps moins augmenté ses prix des biens alimentaires que ses concurrents.

- Retour du dividende -Le numéro un britannique des supermarchés est confronté, comme les autres chaînes traditionnelles, à la vive concurrence des enseignes de maxidiscomptes allemandes Lidl et Aldi, ce qui a conduit ces dernières années à une véritable "guerre des prix" qui comprime les marges des distributeurs.

"Nous continuons de faire de solides progrès (...) Notre offre est plus intéressante et davantage de consommateurs viennent chez Tesco", s'est félicité Dave Lewis.

Pour Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group, "il y a déjà des signes selon lesquels Tesco peut attirer plus de clients en utilisant sa position dominante sur le marché pour convaincre les fournisseurs de maintenir des prix plus faibles que la concurrence".

Tesco est en passe de se renforcer encore, avec le rachat du plus important grossiste du pays, Booker. L'opération fait toutefois l'objet d'une enquête approfondie de l'Autorité de la concurrence britannique. 

Outre la hausse du chiffre d'affaires, la chaîne de supermarchés a profité d'une maîtrise de ses coûts, avec un programme d'économies en cours qui atteindra un total cumulé de 1,5 milliard de livres d'ici à 2019-2020, accompagnée d'une baisse de la dette.

Tesco a également engrangé des bénéfices dans ses activités non-stratégiques, lesquelles avaient plombé ses comptes au premier semestre 2016. Au premier semestre 2017, le groupe a intégré en effet dans ses résultats un gain de 340 millions de livres lié à de moindres impôts que prévu sur la vente de ses activités en Corée du Sud. Dans le même temps toutefois, la cession de ses opérations turques lui a encore coûté 129 millions de livres.

Fort de ces résultats encourageants, le groupe a annoncé la reprise du versement d'un dividende à ses actionnaires, lequel avait été suspendu depuis 2014-2015 en raison de graves difficultés financières qui avaient vu le groupe déclarer une perte nette abyssale de 5,7 milliards de livres, la pire de son histoire quasi centenaire.

Ces difficultés avaient coïncidé avec la révélation d'un scandale comptable, quand l'entreprise avait surestimé ses bénéfices. Trois anciens dirigeants du groupe comparaissent devant un tribunal londonien depuis quelques jours pour ces faits remontant à 2014.


(©AFP / 04 octobre 2017 11h41) 

(Au final, la consommation ne chute pas en Angleterre. Faut peut-être pas croire tout ce que disent nos journaux sur une Angleterre qui s'effondre en dehors de l'UE. De toute façon, en Europe avec tous les licenciements et les salaires précaires, il n'y aura bientôt plus de consommateurs. note de rené)

Aucun commentaire: