Ex-ministre israélien: la paix est un leurre, la Cisjordanie peut contenir des millions de colons supplémentaires
L’Etat d’Israël, contrairement à ce qu’il a fait croire, n’a jamais voulu « la paix » avec les natifs palestiniens, ni leur rendre justice. Les gouvernements israéliens successifs, toutes tendances confondues, se sont servis des mascarades de paix pour neutraliser et corrompre les dirigeants palestiniens de manière à gagner du temps pour réaliser leur projet d’accaparement de toute la Palestine historique. [ASI]
Par Chaim Levinson
Publié le 23 octobre 2017 par Informationclearinghouse
Mardi dernier, l’ex-Ministre israélien de la Défense, Moshe Ya’alon, s’est déclaré favorable au maintien de l’autonomie palestinienne, et non à son indépendance, dans certaines parties de la Cisjordanie ; il a ajouté que ce territoire pouvait contenir un ou deux millions de colons Juifs supplémentaires.
A la suite d’une allocution qu’il a prononcée mardi dans une école religieuse de jeunes filles à Beit Shemesh, Ya’alon a été interrogé sur ce qu’il pensait du retrait israélien de la Bande de Gaza en 2005 et, plus généralement, des colonies de peuplement Juif.
Il a répondu qu’en tant que Chef d’Etat-Major, il s’était opposé à ce retrait. « Mon pays, ce sont les kibboutz » a-t-il déclaré. « Un pays qui doit ses contours aux sillons des charrues et aux Maisons des Enfants. C’est elles qui ont porté en germe notre armée.Si vous voulez garder un territoire, il vous faut des habitants pour y vivre. »
Il a répondu qu’en tant que Chef d’Etat-Major, il s’était opposé à ce retrait. « Mon pays, ce sont les kibboutz » a-t-il déclaré. « Un pays qui doit ses contours aux sillons des charrues et aux Maisons des Enfants. C’est elles qui ont porté en germe notre armée.Si vous voulez garder un territoire, il vous faut des habitants pour y vivre. »
Concernant le processus de paix avec les Palestiniens, il a déclaré : « D’un certain côté, aucune perspective d’accord n’est envisageable dans un avenir prévisible. Le fossé entre nous est insurmontable. Les Palestiniens n’ont accepté aucun plan de partage du pays. Ils ne sont même pas disposés à accepter un Etat aligné sur les frontières de 1967, ni une partition de Jérusalem. Cela ne correspondrait selon eux qu’à 22 pour cent de la Palestine.
« Aucun de leurs dirigeants n’acceptera une partition du pays ». Un constat qui, selon Ya’alon, s’applique autant au Fatah, incarnation de l’Autorité Palestinienne, qu’au Hamas, implanté dans la Bande de Gaza.
Rappelant que les Palestiniens disposaient déjà d’un statut d’autonomie, il a poursuivi : « D’un autre côté, je ne veux pas d’un Etat binational. Nous n’évacuerons ni Juifs ni Arabes. Sur la carte qui existe déjà, nous pouvons défendre nos intérêts sans Etat binational. Il n’y aura pas de colons en haut de chaque colline ».
En utilisant le mot biblique « Cisjordanie » pour désigner la région, l’ex-Ministre a ajouté : « Il y a assez d’espace dans les régions de Judée et de Samarie pour laisser des colons s’installer aux endroits qui nous conviennent, dans le cadre d’une politique qui n’irait pas jusqu’à la création d’un Etat binational. Une politique réfléchie, qui ne reposerait pas sur des illusions. La paix était l’une de ces illusions, elle est maintenant dissipée. De même que s’est évanoui le rêve d’un « Grand Israël », dont le territoire aurait englobé toute la Cisjordanie ».
« Nous devons trouver un compromis qui confère aux Palestiniens une autonomie politique et leur permette d’élire des députés pour leur propre Parlement et non pour la Knesset. La paix ici et maintenant est un leurre. Nous devons gérer tout cela avec sagesse, en veillant sur nos intérêts. Que ce soit à propos d’un Etat palestinien, de la Syrie ou du Liban. Par le biais d’une politique avisée, nous obtiendrons une tranquillité sans précédent. »
Ya’alon a également dit que depuis son élection à la tête du Parti Travailliste en juillet dernier, Avi Gabbay le sollicitait pour en devenir membre. Représentant du parti Koulanou, Gabbay a été Ministre chargé de la Protection de l’Environnement, jusqu’à ce qu’il démissionne en 2016, pour marquer sa désapprobation de l’éviction de Ya’alon par Benjamin Netanyaou, et de son remplacement par Avigdor Lieberman. De manière officieuse, Gabbay a affirmé n’avoir aucune divergence politique avec Ya’alon.
Correspondant du quotidien israélien Haaretz, Chaim Levinson couvre la question des colonies Juives en Cisjordanie. Il a précédemment été correspondant de Yedioth Ahoronot, où il était en charge des Affaires Religieuses et des Communautés Orthodoxes.
Cet article a été initialement publié le 22 octobre par Haaretz
Traduit le 28 octobre 2017 par Sylvie Jolivet pour Arrêt sur info
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