Alors que la crise interlibyenne est dans l’impasse
Les milices continuent à sévir
le 20.09.17 | 12h00 Réagissez source : El Watan
Un groupe armé a fermé lundi un oléoduc qui approvisionne en essence la capitale libyenne Tripoli, selon l’AFP citant un communiqué de la Compagnie nationale de pétrole (NOC).
D’où une pénurie de carburant. «Un groupe armé est entré de force dans le complexe pétrolier de Zawiya (50 km à l’ouest de Tripoli) lundi (...) obligeant les opérateurs à suspendre l’approvisionnement en carburant des réservoirs de Tripoli», a indiqué la NOC dans un communiqué publié sur son site internet. La NOC a dénoncé un acte de «sabotage» et a «décidé de dérouter les pétroliers à destination du port de Zawya vers celui de Tripoli». «Les niveaux des réservoirs de Tripoli sont encore bons», a assuré la NOC, même si la pénurie d’essence n’a pas tardé à se faire sentir dans la capitale, où plusieurs stations-service sont fermées ou fonctionnaient au ralenti. La NOC a promis «des poursuites pénales» contre les auteurs afin de les contraindre à «rouvrir la ligne immédiatement et sans conditions».
L’approvisionnement en carburant de la capitale et sa banlieue est régulièrement perturbé par des milices ou des employés grévistes pour des raisons politiques ou dans le cadre de mouvements sociaux ou de protestation. Ces problèmes traduisent l’échec des instances de transition successives, dont l’actuel Gouvernement d’union nationale (GNA) appuyé par les Nations unies, à asseoir leur autorité sur l’ensemble du territoire du pays.
Dimanche, de violents combats ont éclaté entre une force de sécurité et une milice d’un ex-trafiquant présumé de migrants, dans la ville de Sabratha, plateforme libyenne de l’immigration clandestine vers l’Europe. Ces affrontements ont débuté après la mort d’un membre de la milice d’Ahmad Dabbashi, connu pour avoir été l’un des barons locaux du trafic de migrants et qui contrôle près de la moitié de cette ville située à environ 70 kilomètres à l’ouest de Tripoli. L’incident a eu lieu à un barrage tenu par une force de sécurité formée initialement par le GNA pour chasser les djihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui ont occupé brièvement le centre-ville en février 2016. «Quatre membres de la milice d’Ahmad Dabbashi, qui étaient dans une voiture, ont tiré sur le checkpoint. Nos hommes ont riposté. L’un (des miliciens) a été tué et trois autres ont été blessés», a déclaré un responsable de la sécurité. «Leur milice a répliqué une demi-heure plus tard et, depuis, les affrontements se poursuivent», a-t-il ajouté. «Ces criminels ne veulent pas d’armée ou d’un rétablissement de la sécurité dans la ville», a-t-il indiqué.
Imbroglio
Le même jour, le chef d’un cabinet parallèle basé dans l’est de la Libye, Abdallah Al Theni, a appelé la communauté internationale à reconnaître de nouveau son gouvernement, arguant qu’il contrôle la majorité du pays. «Le gouvernement provisoire est constitutionnellement issu du Parlement élu et puise sa légitimité (...) des urnes», a déclaré par téléphone Abdallah Al Theni, dont le cabinet est basé à Al Baïda, à 1200 km de la capitale Tripoli. «Nous contrôlons, avec notre vaillante armée, plus de 90% du pays», a relevé le même responsable en allusion à l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, et à la force autoproclamée «Armée nationale libyenne (ANL)» qu’il commande. Il faut que la communauté internationale «respecte la volonté du peuple et soutienne le gouvernement provisoire», a-t-il observé. Après la chute du régime de Mouammar El gueddafi en 2011, le pays a sombré dans le chaos, qui a culminé au lendemain des élections parlementaires de 2014.
Mécontents des résultats de ces élections, des milices regroupées sous la bannière de Fajr Libya ont pris d’assaut Tripoli, forçant le gouvernement d’Al Theni et le Parlement nouvellement élu à s’exiler dans l’Est. Malgré cet exil, ce cabinet a été reconnu par la communauté internationale jusqu’à la formation du GNA, dirigé par Fayez Al Sarraj et issu d’un accord politique interlibyen signé fin 2015 au Maroc, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU).
Le GNA a réussi à étendre son influence dans la capitale depuis son installation à Tripoli en mars 2016. Ce gouvernement d’union n’a toujours pas obtenu la confiance du Parlement. Toutefois, il a réussi fin 2015, grâce à des forces qui lui sont loyales, à chasser de Syrte les djihadistes de l’EI.
Le GNA a réussi à étendre son influence dans la capitale depuis son installation à Tripoli en mars 2016. Ce gouvernement d’union n’a toujours pas obtenu la confiance du Parlement. Toutefois, il a réussi fin 2015, grâce à des forces qui lui sont loyales, à chasser de Syrte les djihadistes de l’EI.
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