lundi 20 mars 2017

(C'est quoi, le proverbe, le peuple crie, la caravane passe ?"

«Nous ne financerons pas leur corruption»

LibanPlusieurs milliers de Libanais se sont rassemblés dimanche dans la capitale, appelant à la «chute du régime des voyous».

Des milliers de manifestants ont défilé pour protester contre les mesures fiscales prises par le gouvernement visant à augmenter certains impôts, dont la TVA.
Des milliers de manifestants ont défilé pour protester contre les mesures fiscales prises par le gouvernement visant à augmenter certains impôts, dont la TVA.Image: Bachir El Khoury

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Des milliers de manifestants ont investi dimanche le centre-ville de Beyrouth, à l’appel de divers collectifs de la société civile, pour protester contre la corruption et les mesures fiscales prises par le gouvernement visant à augmenter certains impôts, dont la TVA. Les manifestants, venus des quatre coins du pays, ont appelé à la «chute du régime des voyous», sur fond de discours et de chants révolutionnaires. Ces derniers contestent le caractère régressif des réformes imposées «qui touchent davantage aux ménages moyens et défavorisés qu’aux riches», selon Wadih el Asmar, membre du collectif «Vous puez», l’un des plus actifs sur le terrain. Élément surprise de la manifestation dimanche: le premier ministre Saad Hariri a tenté de se joindre à la foule, prononçant un bref discours, avant de se retirer, hué par les manifestants.
Le gouvernement, formé en décembre dernier, suite à l’élection d’un nouveau chef d’Etat fin octobre – au terme de deux ans et demi de vacance présidentielle – se penche depuis plusieurs semaines sur deux dossiers brûlants, à savoir le budget et la révision de la grille des salaires au sein du secteur public ainsi que la loi électorale en vue des prochaines législatives, prévues en mai. La grogne sociale qui couve sous le feu s’est manifestée cette semaine dans la rue lorsque le Parlement, dont le mandat a été autoprorogé à deux reprises depuis 2013 et n’ayant toujours pas approuvé une loi électorale plus représentative, a, par ailleurs, avalisé huit mesures fiscales pour financer une éventuelle hausse des salaires des fonctionnaires, d’un coût global d’un milliard de dollars.
Ce mouvement de protestation n’est pas sans rappeler celui de l’été 2015 lorsque le pays avait été secoué par une crise de déchets inédite, ayant révélé au grand jour la déliquescence de l’Etat et la corruption de la classe politique. Une dynamique protestataire qui transcende les clivages traditionnels, s’était alors instaurée, pour la première fois depuis au moins la fin de la guerre civile. Outre les manifestations, celle-ci a été marquée par l’émergence de nouveaux collectifs et rassemblements issus de la seule société civile. Au printemps 2016, un groupe connu sous le nom de «Beirut Madinati» a même mené campagne contre l’ensemble des partis politiques unis au cours des élections municipales, et raflé 40% des votes – une première dans l’histoire du pays. (TDG)
Créé: 20.03.2017, 10h04

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