Les marchés ont applaudi la victoire de Trump.
Après plongeon en piqué et triple salto arrière, c’est un très joli rétablissement. Car il faut rappeler qu’au fur et à mesure que le comptage des voix s’achevait, les indices piquaient du nez (de plus de 5% vers 3h00 du matin), le dollar s’effondrait contre la plupart des monnaies et les matières premières dansaient la java.
Mais – surprise ! Les futures ont brusquement changé de cap et les indices se sont retournés à la hausse… clôturant la séance à +1.49% pour le CAC 40, à +1,09% pour l’Euro Stoxx 50, +1,11% pour le S&P 500 et +1,4% pour le Dow Jones.
Ce mouvement va laisser des traces et est susceptible de changer la stratégie d’intervention sur le CAC pour les semaines à venir.
Explications vues du petit bout de ma lorgnette… de ce que je comprends de la réaction des marchés.
Suivez mon raisonnement
Depuis des semaines, les marchés dansaient au rythme des sondages. Les pas de danse étaient simples : Trump monte dans les sondages/les marchés faiblissent. Hillary tient la corde/les indices reprennent du poil de la bête. Binaire ; musique à 2 temps.
Le message que nous délivrait Wall Street était limpide et sans ambiguïté : Trump = Bad (very bad) et Hillary = good.
Les médias dans leur très grande majorité emboitent le pas à Wall Street et soutiennent Clinton, maudissent Trump. Les milieux financiers promettent de sérieux problèmes sur les marchés si Trump passe.
Alors, pourquoi et selon quelle « logique » — ou plutôt pour répondre à quelle stratégie – les grosses mains qui font le marché ont elles instantanément retourné leur veste dès les résultats connus ?
Il faut se rappeler qui sont ces « grosses mains ». Ce sont tout au plus 5 ou 6 banques d’investissement, très majoritairement américaines. À elles seules, elles contrôlent plus de 60% des transactions sur les Futures d’indice. Donc, elles SONT le marché. Elles ont la puissance de feu nécessaire pour mener le marché où bon leur semble et insuffler leurs stratégies.
Alors, je ne ferai pas l’injure à ces banques d’investissement de penser qu’elles sont managées par des imbéciles qui, après avoir poussé des cris d’orfraie à la perspective de l’élection de Mr Trump, auraient subi, au petit matin, une illumination trumpesque devant leurs écrans. Non, bien sûr que non. Ces grosses mains sont dirigées par des génies de la stratégie financière qui ont des convictions fortes et une vision des marchés.
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Ce qui est certain, c’est que les grosses mains ont très rapidement riposté pour enrayer ce qui aurait pu facilement devenir une spirale infernale (sans doute en se concertant). Je pense pour ma part qu’elles n’étaient pas préparées à cela et avaient énormément à perdre à laisser une dynamique baissière se mettre en place. Face au danger, elles ont décidé de tuer dans l’oeuf toute velléité de baisse en intervenant massivement et immédiatement.
Ceci a des conséquences immédiates et importantes en matière de stratégie de positionnement sur les marchés.
La place est déserte : les grosses mains font ce qu’elles veulent…
- La première conséquence découle du fait que ce qui s’est passé n’est rien de moins qu’une « porte de saloon » monumentale. Entre l’ouverture du CAC (vers 4 350 points) et le top atteint vers 4 600 pts (le niveau de la résistance « R ») le lendemain, il y a une amplitude de 6%. Donc une grande partie des joueurs de court terme se sont fait sortir du jeu. Leurs stops ont été touchés.
- La deuxième conséquence découle de la première : une majorité des traders de court terme ayant été sortis… il ne reste plus sur le terrain de jeu qu’une ultra-minorité de joueurs intraday (qui n’ont que très peu d’impact sur le marché) et… nos grosses mains qui ont désormais les coudées franches pour dérouler la stratégie qui leur convient sans pratiquement aucune opposition.
En conséquence de quoi, voici ce que nous pouvons déduire des stratégies probables des grosses mains :
… c’est-à-dire… fuir ou assurer leur bonus
- Hypothèse n°1 : l’élection de Trump est très mauvaise pour nos grosses mains (je rappelle au passage que Trump veut museler la Fed…). Donc, en retournant leur veste, elles ont cherché à pousser le marché à la hausse pour pouvoir se sortir du piège et alléger leurs positions longues à des prix supérieurs.
Nous devrions dans ce cas avoir un gonflement des volumes baissiers et la mise en place d’une rotation baissière, notamment sur les marchés Futures (FCE pour le CAC).
- HHypothèse n°2 : Comme les grosses mains ont réussi à désamorcer les velléités de baisse elles tentent une réelle attaque haussière. Sur le CAC 40, cela veut dire tenter de casser la zone de résistance (« R ») des 4 600 points et, pourquoi pas, viser le prochain objectif qui serait alors 4 900 pts (segment orange) pour empocher les bonus de fin d’année.Conclusion (et c’est le plus important) : Que faire ?En ce qui nous concerne, nous avons pris une assurance anti-baisse (le BX4) autour des 4 530 points (cercle jaune). C’est le niveau sur lequel le CAC ouvre ce matin et cette couverture nous permet donc de pouvoir rester totalement zen en attendant que la situation se décante un peu.Olivier Delamarche: « Malheureusement, Donald Trump ou pas, la situation actuelle est irréversible »En cas de cassure à la hausse de la résistance « R », alors on pourra vendre progressivement nos BX4.Mais pour l’instant, vous remarquerez que lors du contact avec la résistance des 4 600 points, le CAC s’est rétracté et les volumes de baisse ont été plus conséquents que les volumes de hausse de la journée précédente (voir petit encart).Donc, si le phénomène perdure, nous devrions bel et bien avoir une rotation baissière et il faudra alors chercher un point d’entrée pour shorter.Évidemment, je reviendrai vers vous à ce moment. Mais pour l’heure, la stratégie la plus sage est de conserver votre couverture pour protéger votre portefeuille.Car entre le Pivot intermédiaire (« P-Int ») vers 4 300 points et la résistance des 4 600 points, le marché est extrêmement nerveux, sans tendance, et susceptible de se retourner en quelques minutes.Et aussi : faites TRES ATTENTION AUX TAUX qui continuent de se tendre. Mi-septembre, je tirais la sonnette d’alarme à ce sujet. Depuis, le mouvement s’est propagé et le Bund Future vient de toucher notre objectif en fin de semaine dernière. Ce sera un très mauvais signal si ce seuil était enfoncé.A très vite,
Gilles LeclercPour plus d’informations et de conseils de ce genre, c’est ici et c’est gratuit
Gilles Leclerc a tout d’abord commencé dans la grande finance. Avec un MBA de la prestigieuse université américaine de Hartford, il a ensuite intégré la direction Financière IBM Europe et ensuite d’IBM Corporation (headquarters mondial). Puis, peu à peu, la passion boursière le gagnant, il s’est tourné vers les activités de trading.Cela fait maintenant 20 ans que Gilles trade sur les marchés et il se consacre exclusivement à cette activité depuis une dizaine d’années.Dès 2008, il fut l’un des premiers à pressentir les modifications profondes qu’allaient occasionner l’utilisation intensive des algorithmes sur les marchés financiers ; il a su s’adapter en mettant en place de nouvelles stratégies de trading répondant à ce nouvel environnement. Il créa donc son propre système de trading tout à fait spécifique et basé sur des concepts innovants.De façon à prouver la validité de son approche, il reste l’un des rares traders/analystes à poster régulièrement ses prises de position en « Live » sur un site d’Analyse Technique de renommée ( Univers Bourse ) où il partage l’intégralité sa méthodologie.Il intervient désormais dans La Bourse au Quotidien afin de partager son expérience et de proposer ses analyses et sa méthode au plus grand nombre. - (On est d'accord, " Ce sont tout au plus 5 ou 6 banques d’investissement, très majoritairement américaines. À elles seules, elles contrôlent plus de 60% des transactions sur les Futures d’indice. Donc, elles SONT le marché". Maintenant, attendons qu'ils nous disent à qui appartiennent ces 5 ou 6 banques qui font le marché et organisent les crises et s'emparent des états. note de rené)
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