Dimanche, la Hongrie fera un pas en direction de la porte de sortie de l’UE
Le référendum sur l’accueil de réfugiés qu’organise Viktor Orban dimanche, aura été marqué par une campagne mensongère et anti-européenne sans précédent.
(KL) – Il n’y a que peu de doute que les Hongrois voteront dimanche contre l’accueil de réfugiés. La campagne menée par le gouvernement de Viktor Orban aura coûté plus de 20 millions d’euros –de l’argent investi pour éviter d’accueillir 1248 réfugiés qui, selon le modèle de répartition décidé au mois de septembre 2015 par les institutions européennes, aurait du trouver asile en Hongrie. Non seulement la Hongrie semble avoir oublié que plus de 250 000 ressortissants hongrois avaient trouvé refuge en Europe du temps de la répression russe, mais en plus, la Hongrie de Viktor Orban démontre par le biais du référendum de dimanche qu’elle n’a pas sa place dans l’Union Européenne. Comme l’ensemble des « états de Visegrad ».
La campagne contre l’accueil de réfugiés a polarisé la société hongroise. La question à laquelle les Hongrois sont invités à répondre dimanche, est la suivante : « Voulez-vous que l’Union Européenne puisse imposer l’installation de citoyens non-hongrois en Hongrie et ce, sans le consentement du parlement [hongrois] » ? Avant de pouvoir répondre à cette question, les Hongrois avaient droit à une campagne d’intox sans précédent, créant une ambiance de forte xénophobie dans la population.
Peu étonnant, lorsque les communications officielles fassent l’amalgame entre « réfugiés » et « terroristes » – ainsi, dans un dépliant distribué à fort tirage par le gouvernement, on pouvait lire que « depuis l’arrivée des réfugiés, plus de 300 personnes ont été tuées lors d’attentats en Europe ». Comprendre – les réfugiés sont (au moins potentiellement) des terroristes. Du moins, dans la tête de Viktor Orban.
Avec ce référendum, la Hongrie quitte la voie européenne. Et le pays devrait être conséquent dans sa démarche et activer l’article 50 des Traités Européens et quitter l’Union, puisqu’elle ne partage plus les valeurs européennes de la solidarité. Un « Honxit » serait une bonne chose pour la cohésion européenne et si Orban ne veut pas continuer tout seul face à un monde globalisé, il pourra toujours rattacher son pays à la Russie qui elle, rêve encore et toujours d’un grand empire russe. Par contre, la prochaine fois que 250 000 Hongrois seront obligé de fuir leur pays, on se souviendra de l’attitude de la Hongrie de Viktor Orban…
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