Pour le commissaire français, les Européens devraient poursuivre les négociations avec les Etats-Unis et défendre leurs exigences, au lieu de jeter l’éponge comme l’a demandé le gouvernement français.
Le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a jugé le 2 septembre qu’il n’était « pas pertinent » de suspendre les négociations avec les Etats-Unis pour un traité de libre échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis (TTIP), comme le souhaite Paris.
« Cela ne me paraît pas pertinent de suspendre ces négociations », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Paris. « Je crois qu’il serait beaucoup plus intelligent, au contraire, de les poursuivre, tout en rehaussant notre niveau d’exigences », a-t-il poursuivi.
« Un processus difficile »
Pour le commissaire, les négociations en cours sont « un processus difficile » et « exigeant ».
Le président de la Commission européenne Jean-Claude « Juncker a dit ce sur quoi l’Europe ne saurait céder, sur son modèle agricole, environnemental, sur ses normes de santé, sur son vivre ensemble culturel », a souligné M. Moscovici.
« Nous ne devons pas faire comme si nous étions en présence d’un accord à prendre ou à laisser, en l’occurrence à laisser », a-t-il insisté, jugeant que le contexte de ces discussions « ne saurait conduire à une quelconque démagogie ».
« Ce que je souhaiterais, pour ma part, c’est de voir les ministres européens du Commerce soutenir la Commission et lui demander d’être forte et ambitieuse avec nos partenaires américains », a ajouté M. Moscovici, dans une allusion à Matthias Fekl, le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur français.
Le TTIP jugé trop favorables aux Américains
Ce dernier avait annoncé mardi que la France demanderait à la Commission européenne en septembre l’arrêt des négociations sur le TTIP, les jugeant trop favorables aux Américains.
Quelques heures plus tard, François Hollande avait affirmé qu’en tout état de cause, il n’y aurait pas d’accord « avant la fin du mandat » du président américain Barack Obama, début 2017. Et jeudi, le Premier ministre Manuel Valls a demandé « un coup d’arrêt clair » dans les négociations, malgré un appel de la chancelière allemande Angela Merkel en faveur du projet.
« L’exigence oui, la suspension non », a résumé M. Moscovici, ajoutant: « Je pense que c’est l’attitude la plus réaliste et celle qu’on attend en particulier d’un grand pays au coeur de l’Europe et aussi au coeur de nos relations transatlantiques »
Lors de la conférence des ambassadeurs français, jeudi 31 août, le commissaire avait déjà appelé le gouvernement français à « ne pas abandonner la méthode communautaire, qui est celle du dialogue, parce que l’opposition entre l’UE et la France n’a aucun sens »
Protéger le TTIP pour sauver le CETA
L’appel du commissaire ne vise pas nécessairement à sauver le TTIP, de fait bien mal embarqué à quelques mois du départ d’Obama de la Maison Blanche. Il vise en revanche un autre accord, avec le Canada, le CETA, dont le processus de ratification est dans sa dernière ligne droite. « Il faut préserver le CETA. N’abandonnez pas la Commission européenne, elle reste clé » avait plaidé le commissaire.
La mobilisation contre le TTIP a toutes les chances de mettre en danger cet autre accord transatlantique. Les eurodéputés opposés aux deux projets ont d’ailleurs choisi ce thème pour leur rentrée parlementaire : un événement sur le sujet aura lieu le 6 septembre au Parlement européen de Bruxelles, rassemblant les Verts, la GUE, certains élus sociaux démocrates..
(Ca, c'est les vrais socialistes ! Ne l'oubliez pas aux prochaines élections, c'est ce genre de sale type qui creuse notre misère ! note de rené)
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