Mais pourquoi les alertes économiques laissent les gens incrédules ?
source : Les Brindherbes engagéss
Les alertes économiques, c’est quasiment tous les jours. Les économistes sont des gens rationnels. Sinon, ils ne seraient pas économistes. A moins qu’ils soient payés pour émettre des contre-vérités pour soutenir la politique de l’Etat. Je vous parle des économistes indépendants. Donc, ces spécialistes qui analysent quasiment chaque heure, les chiffres, les courbes nationales et internationales sont tout de même les mieux placés pour nous prévenir des tendances d’un marché financier qui fluctue, certes, mais qui dégage une vision probable du futur. Un marché, même dérégulé fonctionne avec des lois internes et une histoire.
Nous sommes dirigés par une économie de marché. C’est sur cette base que toutes les décisions qui touchent à nos vies sont prises. Vous saisissez en quoi ça nous concerne ?
Alors, pourquoi ces économistes ne sont ils pas pris au sérieux lorsqu’ils nous préviennent d’une probabilité catastrophique et préjudiciable à notre porte-monnaie ?
Assurances-vie, épargne, cash, les sirènes d’alerte sonnent quasiment tous les jours. Apparemment dans le vide. L’assurance-vie reste le placement favori du français, l’épargne de même. Mais pourquoi, alors qu’il s’agit de nos biens personnels et de notre avenir ne réagissons nous pas ? Croit-on que les lanceurs d’alerte sont des plaisantins qui s’amusent à nous faire peur pour rigoler le soir dans les dîners en ville ?
Pourquoi ne comprenons-nous pas qu’un conseiller financier, à quelques exceptions prêt ne pense qu’à son propre intérêt et à celui du groupe financier pour lequel il travaille ?
C’est un mystère qu’essaye d’éclairer cet article de BB.
A lire. Le cours de la banque s’effondre de 8,34% aujourd’hui, que faire ?
Cette lettre a été écrite il y a quelques jours. Mais elle est de toute actualité.
Test
Comme lors des publications précédentes, je vous invite à me faire connaitre vos avis et commentaires sur cette forme de valeur ajoutée plus directe et plus accessible… au prix, bien sûr, de simplifications.
La simplification n’est possible que parce qu’il y a une conviction qui fonde le conseil. La conviction permet d’aller à l’essentiel et à l’utile sans se soucier des nuances et des étapes intermédiaires qui, souvent , retiennent ou paralysent l’action. Les Pouvoirs ont la maitrise du calendrier et c’est leur atout, leur avantage sur nous. Nous ne savons pas quand il faudra agir. La seule solution est de sauter le pas et, quand on a une conviction, de la transformer en actes.
Vous connaissez le film de James Dean. Il s’agit d’une course de voitures vers un précipice. La voiture est lancée à toute vitesse, le gagnant est celui qui saute le dernier du véhicule. Les marchés financiers et les questions patrimoniales s’apparentent à ce jeu. Beaucoup de gens se croient plus malins que les autres ou plus courageux. Ils se disent, moi je reste le plus longtemps possible pour bénéficier de l’inflation qui gonfle la valeur du prix des actifs et pour être certain de sauter au bon moment. Ceux-là se trompent car, quand il faudra sauter, il n’y aura pas d’avertissement. Les avertissements, c’est toujours la veille qu’il aurait fallu en prendre conscience. La catastrophe ne prévient pas dans le monde moderne; le signal, c’était hier.
Un dernier mot encore. Dans mes conversations, je m’aperçois que les gens sont incrédules. Ils ne parviennent pas à croire que la situation est aussi grave. Cela mérite que j’y insiste.
Pourquoi sont-ils incrédules?
- parce qu’il y a une sorte de foi dans la parole gouvernementale, et étatique. C’est l’héritage de la royauté et de la religion;
- parce que les médias sont imbéciles, corrompus et aux ordres. Au lieu de travailler pour vous, de défendre vos intérêts et se considérer comme un corps intermédiaire à votre service, ils transmettent des politiques de communicatrion du haut vers le bas, c’est à dire du pouvoir vers vous;
- parce que toutes ces questions de monnaie, de patrimoine, sont en quelque sorte tabous dans un pays comme la France. On ne parle pas d’argent; l’argent, c’est sale et dévalorisé par les vieux complexes hérités de la lutte des classes. Les citoyens n’arrivent plus à vivre et à se persuader que cet argent est le leur et qu’ils ont travaillé pour l’avoir et quand on leur prend, c’est un vol. C’est la pourriture socialiste des esprits;
- dernier point. L’incrédulité vient du fait que la crise qui nous ronge depuis maintenant près de 10 ans est une sorte de crise invisible, souterraine, c’est une taupe. C’est ce que les professionnels, votre comptable par exemple, appellent une crise du passif. Le passif en comptabilité, c’est l’origine des fonds, c’est ce que l’on doit. Ce sont les droits de tout un ensemble de gens, comme les banquiers, les associés, sur l’actif. Vous pouvez avoir un actif magnifique, un magasin, une entreprise, un bijou, un tableau de grande valeur et, en réalité, votre situation peut être très fragile. Elle peut être très fragile si vous avez beaucoup de dettes, si vos dettes sont à court terme, si les taux des agios sont élevés. Bref, si vous ne pouvez pas faire face aux échéances. Votre situation peut aussi être fragile si la masse de vos dettes est supérieure à votre actif et que vous ne pouvez tenir qu’en repoussant sans cesse les échéances. Ce dernier point est exactement le résumé de notre situation. Nous ne tenons que par le report des échéances.
- Maintenant que vous avez tout compris, et en particulier pourquoi vous avez du mal à croire ce que je vous dit, bonne lecture.
Bruno Bertez
Cher lecteur,
Il y a 2 semaines, je publiais une lettre sur Deutsche Bank, la banque qui fait couler l’Europe.
Aujourd’hui le cours de Deutsche Bank s’est effondré de 8,34% en une seule séance.
Le Département de la Justice des États-Unis a en effet infligé une amende de 14 milliards de dollars à la première banque allemande pour avoir truqué ses placements dans l’immobilier subprimes avant la crise de 2008.
C’était cette nuit et les actionnaires de la banque se sont réveillés avec 1,550 milliards d’euros en moins dans leur portefeuille… presqu’instantanément.
La banque qui a déjà perdu la moitié de sa valeur en un an, subit des spasmes de plus en plus violents depuis le début de l’été. Elle est à nouveau au bord du gouffre.
Le début de la fin
3 raisons me font penser que cela pourrait être le début de l’engrenage final vers la faillite ou —plus probable— la nationalisation de la banque.
Bien sûr, un événement aussi extraordinaire ne se prévoit pas facilement et il se peut tout à fait que la banque se réveille lundi matin avec une accalmie et un nouveau sursis.
Il convient néanmoins de prendre quelques précautions, car :
RAISON N°1 :
Même si la banque va négocier le montant de l’amende et n’en payer sans doute que 5 milliards de dollars, cela représente 1/3 de sa capitalisation boursière.
Comme je l’écrivais dans ma première lettre, le gros problème de Deutsche Bank est que —comme une vieille voiture— la valeur de la banque est déjà inférieure aux réparations pour la remettre à flot => le garagiste vous dirait: il vaut mieux la mettre à la casse, les réparations coûtent plus cher que la valeur de la voiture.
Ces 5 milliards enfoncent le clou de manière franche et brutale. La banque ne vaut plus… un clou.
RAISON N°2 :
La banque n’a pas mis assez de côté ! Bien évidemment, cette amende ne tombe pas du ciel et, le 30 juin dernier, Deutsche Bank annonçait mettre 5,5Md€ de côté en prévision de cette amende faisant déjà dévisser le cours. Le problème est que DB est sous le coup de 3 autres poursuites du même ordre du Département de la Justice américain et de plus de 8.000 procédures dans le monde! C’est pour cela que l’annonce du Département de la Justice est si catastrophique.
RAISON N°3 :
La 3e raison est un « signal faible », plus du l’ordre du pressenti que de la preuve : l’annonce intervient dans la nuit de jeudi à vendredi, c’est-à-dire laissant une journée pour vérifier la réaction du marché avant la trève du week-end.
En bref, énormément de tractations vont se passer ce week-end entre les États-Unis, la banque, ses actionnaires et les spéculateurs… Et nous aurons les résultats de ces tractations d’arrière-boutique lundi matin… à la première heure.
Nous verrons alors si la banque résiste à ce choc violent alors qu’elle est déjà à genoux.
Si oui, alors la partie sera remise pour un tour de plus, jusqu’au prochain spasme.
Sinon, le plus probable est que le gouvernement allemand arrive à la rescousse. Cela le décrédibiliserait complètement étant donné la force avec laquelle les Allemands ont défendu la logique du « bail-in », c’est-à-dire le redressement par la sanction des actionnaires, investisseurs et déposants. Mais si Mme Merkel ne vient pas à la rescousse alors c’est tout le secteur bancaire européen qui serait en grave danger.
Nous nous retrouverions dans une situation comparable à celle de 2008 avec 2 différences :
– La crise serait en Europe et non aux États-Unis. Il faut avoir vécu aux États-Unis pour comprendre le traumatisme de cette crise qui a mis 2 millions de foyers à la rue (selon les estimations de la commission bancaire du Sénat américain). Cela explique d’ailleurs en partie la rudesse des Américains avec les responsables de la crise. C’est ce genre de crise qui frappa à notre porte. Et ce n’est pas tout.
Suite de la lettre ici :
NB : Le graphique à la une publiée sur la page de Jovanovic est celui de JUIN. Depuis, la courbe de la Deutsche Bank est encore descendue.. Nous sommes au bord de l’effondrement.
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